All Decade team : Drew Brees, Kam Chancellor… les oubliés de la sélection

Les places sont limitées, et les candidats nombreux.

Le comité de sélection du Hall of Fame a rendu son verdict, et la sentence est irrévocable. Cinquante-deux joueurs ont été choisis pour intégrer la prestigieuse équipe de la décennie, allant des saisons 2010 à 2019.

Mais qui dit sélection dit aussi choix difficile et joueurs « oubliés ». Victime logique d’une concurrence redoutable ou véritable omission, petit bilan des athlètes qui sont restés sur le bord de la route.

Drew Brees – Quarterback

Choix difficile au poste le plus exposé médiatiquement, mais la décision est finalement loin d’être illogique si l’on regarde de plus près. Laissons de côté la légende floridienne Tom Brady, qui est évidemment un choix unanime et indiscutable, pour se concentrer sur le duel avec Aaron Rodgers.

Si Brees est plus régulier sur l’ensemble de la décennie en yards et en touchdowns, certaines statistiques expliquent sa non-sélection. Rodgers a gagné une bague, pas Brees (2009 pour ce dernier), et surtout il a remporté deux fois le titre de MVP. Triple All Pro, Rodgers était le quarterback le plus dominant de la première partie de décennie. Sa production est clairement en déclin depuis plusieurs années, mais il a suffisamment fait pour devancer Brees, qui n’aurait pourtant pas fait tâche dans cette sélection.

A.J. Green – Receveur

S’il faut trouver le poste avec le plus de concurrence en attaque, c’est clairement chez les receveurs que se trouve la densité la plus impressionnante. Les quatre nommés (Antonio Brown, Larry Fitzgerald, Calvin Johnson, Julio Jones) sont des légendes, et aucun n’est un usurpateur. Pourtant, un autre candidat avait des arguments pour mériter une sélection.

Depuis son arrivée en NFL en 2011, A.J. Green est une référence au poste. Auteur de 8 907 yards en huit saisons, il a dépassé la barre symbolique des 1 000 yards à six reprises. Alors que les Bengals ont obtenu quatre qualifications en playoffs en début de décennie, la chute des performances individuelles et collectives depuis 2015 rend impossible pour Green de rivaliser avec les quatre monstres.

Jason Witten – Tight End

Encore un choix difficile au poste de tight end, entre le flamboyant Travis Kelce et le régulier Jason Witten. Cinq fois Pro Bowler et deux fois All Pro, Witten a été une pièce maîtresse de l’attaque des Cowboys durant une grande partie de la décennie. Bien qu’il n’ait jamais dépassé les 1 040 yards par saison, sa résilience et sa régularité en font un symbole des années 2010.

Mais la marche semble trop haute pour détrôner Rob Gronkowski et Travis Kelce. Si le second paraît le plus accessible, notamment parce qu’il n’est titulaire que depuis 2014, son début de carrière stratosphérique en fait un joueur difficilement atteignable. Cinq Pro Bowl, quatre sélections All Pro, 6 465 yards et 37 touchdowns, les chiffres font tourner la tête. Si on rajoute une bague de champion, on comprend que Witten n’ait pu obtenir une place dans cette équipe.

Andrew Whitworth – Tackle

À l’image des receveurs, c’est une véritable foire d’empoigne chez les tackles. Si Jason Peters, Tyron Smith et Joe Thomas semblent être des choix logiques, l’attribution de la quatrième à Joe Staley plutôt qu’Andrew Whitworth peut être débattue.

Les deux joueurs ont une carrière très comparable, entre domination au poste et défaite au Super Bowl. Si les deux joueurs sont triple All Pro, c’est bien le joueur des Rams qui est le seul à avoir été nommé dans la première équipe (deux fois). Dans ce combat de titans, le statut de légende vivante de Staley à San Francisco à peut-être fait la différence chez les votants, mais les deux joueurs auraient mérité cette place.

Jason Kelce et Nick Mangold – Centre

Parmi les choix les plus contestables de cette équipe, celui d’Alex Mack est largement sujet à discussion. Six fois Pro Bowler et triple All Pro en deuxième équipe, Mack a pourtant réalisé une carrière exemplaire aux Browns et aux Falcons, mais la concurrence est rude.

Mangold est une légende des Jets, et sa carrière est certainement supérieure à celle de Mack. Mais ce qui a sûrement joué contre lui est que sa domination se situe surtout entre 2008 et 2012, à cheval sur deux décennies sans pouvoir être clairement identifié à l’une d’entre elles.

Kelce aurait également pu rejoindre son frère dans cette équipe, lui qui a été élu trois fois dans l’équipe première All Pro a également été un des leaders de la course au titre 2017 des Eagles. L’explication la plus probable et que la domination de Kelce ne commence qu’en 2016-2017, et que la longévité de Mack a été récompensé plutôt que la flamboyance de l’ancien de l’université de Cincinnati.

Terrell Suggs, Demarcus Ware et Clay Matthews III – Linebacker

Alerte embouteillage ! Pas de scandale ici, mais pléthore de candidats. Plutôt que de vouloir comparer avec les élus qui sont tout aussi méritants, voici des éléments qui auraient pu permettre aux trois joueurs d’intégrer cette équipe.

Terrell Suggs est certainement le nom le plus reconnu, lui qui vient d’obtenir une deuxième bague de champion. Le défenseur de l’année 2011 a toujours répondu présent en playoffs, et il a continué à être performant même après ses 30 ans, malgré deux grosses blessures en 2012 et 2015. Son statut de légende de Baltimore aurait pu lui permettre d’intégrer les élus, mais il fait partie des joueurs dont la carrière est tellement immense qu’elle dépasse le cadre d’une seule décennie.

Si la carrière de Demarcus Ware est tout simplement exceptionnelle, il est comme Mangold coincé entre deux décennies. Le pic de sa carrière commence en 2007 et se termine en 2012, même si la fin de sa carrière jusqu’en 2016 est plus qu’honorable. Sur les trois premières saisons de la décennie, il réalise 46,5 sacks en 48 matches ! Il gagne également une bague, dans une campagne ou il est exceptionnel, même si les lumières des médias se sont focalisées sur Von Miller.

Dernier membre de notre groupe de linebackers, Clay Matthews III a connu un début de carrière stratosphérique entre 2009 et 2014. Trois fois All Pro et cinq fois Pro Bowler, il n’a malheureusement pas pour lui pas connu le même rayonnement depuis 2014. Champion avec les Packers et joueur très apprécié dans le Wisconsin, il est certainement celui qui dispose du dossier le plus léger pour intégrer la liste finale.

Kam Chancellor – Safety

C’est certainement la plus grosse surprise de cette sélection. Kam Chancellor, leader de l’emblématique Legion of Boom ne fait pas partie de la sélection. S’il n’est pas le plus impressionnant sur la ligne statistique, son remplacement par Berry a de quoi faire grincer des dents.

Les votants ont-ils eu peur de mettre trois membres d’une même ligne de défense dans l’équipe ? Peut-être. Le but n’est pas de dénigrer Berry, triple All Pro qui a réalisé des saisons mémorables avec les Chiefs. Mais en 9 ans, il n’a réussi que 5 saisons pleines, loupant 54 matches durant cette période. Sa sélection a sûrement pour but de récompenser un joueur au mental exceptionnel, capable de revenir sur le terrain après avoir lutté contre le cancer.

Il n’empêche que Chancellor se retrouve sur le bord de la route, lui qui a cimenté une défense composé de fortes têtes pour en faire une machine à victoire.

Andy Reid – Coach

Au rayon des surprises, la sélection de Pete Carroll à la place d’Andy Reid fait partie des décisions surprenantes de cette liste. Pourtant, Big Red a enfin décroché sa bague, lui qui est le sixième coach de l’histoire en nombre de victoires en NFL. Arrivé en 2013 à la tête des Chiefs, il a transformé une équipe moribonde en une machine à gagner, jusqu’à la consécration cette saison.

Insuffisant donc, puisqu’il s’incline devant l’architecte de la Legion of Boom, le légendaire coach des Seahawks Pete Carroll. Ce choix n’est pas pour autant dénué de sens, lui qui a atteint deux fois le Super Bowl pour une victoire et une défaite. Malgré le choix tristement célèbre de choisir une passe en quatrième tentative contre les Patriots, l’ancien coach de USC est un modèle de régularité, apportant un titre à un fervent public qui ne méritait pas moins.

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