Notes de la Draft – AFC Sud : l’autre division des quarterbacks

Le moustachu, le taurillon fougueux, le titan blond et le vieux cheval. Non il ne s'agit pas de catcheurs en WWE mais bien de quarterbacks NFL.

L’heure du conseil de classe a sonné ! Après la Draft, voici l’évaluation de chaque équipe, division par division. Les évaluations, dans l’ordre de qualité : félicitations, compliments, encouragements, passable, redoublement.

La division sud de la conférence Américaine est la plus sous-coté des huit divisions NFL. Si aucune équipe n’a semblé en mesure d’aller jusqu’au titre final, elle est la seule à avoir qualifié en playoffs deux équipes consécutivement ses trois dernières saisons. En 2019, les Titans ont été l’équipe sensation en éliminant tour à tour les Ravens de Baltimore puis les Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Les Colts et leur nouveau quarterback, les Jaguars en plein renouvellement d’effectif et les Texans préférant ajouter des joueurs confirmés plutôt que des rookies veulent tous leurs succéder.

Indianapolis Colts : félicitations

34- Michael Pittman (WR), 41- Jonathan Taylor (RB), 85- Julian Blackmon (S), 122- Jacob Eason (QB), 149- Danny Pinter (G), 193- Robert Windsor (DT), 211- Isaiah Rodgers (CB), 212- Dezmon Patmon (WR), 213- Jordan Glasgow (LB)

Il paraissait évident qu’avec l’arrivée de Phillip Rivers, les Colts se devaient de choisir un receveur à la draft : quelle meilleure option que Michael Pittman ? Avec sa taille et son jeu physique, il aura un air de déjà-vu pour un Rivers qui entre 2005 et 2011 aimait lancer la balle à Vincent Jackson, ou plus récemment à Mike Williams, deux joueurs auxquels Michael Pittman est comparé. Toujours sans doute dans un souci d’installer un décor familier pour leur nouveau leader, ce dernier aura un renfort au sol formé lui-aussi à l’université de Wisconsin. Jonathan Taylor est plus puissant que Melvin Gordon et derrière une ligne offensive si solide, le titre de rookie offensif de l’année lui tend déjà les bras.

Jacob Eason était une énigme au moment de la draft : des qualités certaines mais encore beaucoup de défauts à corriger, il semblait être un pari au 2e tour de la draft. Au 4e tour il devient une possible très bonne affaire : avec un entraineur connaissant bien le poste de quarterback, il pourrait devenir un solide titulaire du poste dans deux ans. Si cela ne se passe pas comme espéré alors l’investissement d’un choix du 4e tour est peu élevé. Pour ces trois joueurs ainsi que le moment de la draft où les Colts les ont obtenu leur vaut des félicitations.

Ensuite, Chris Ballard est resté fidèle a son désir d’ajouter des joueurs athlétiques et polyvalents. Le SPARQ est une unité de mesure athlétique considérant : la vitesse (Speed), la puissance, l’agilité, la capacité de réaction et la vivacité (Quickness). À partir des résultats obtenus, les scouts établissent des pourcentages : 50% représente les capacités athlétiques moyennes des joueurs NFL à une position donnée. Dezmon Patmon (85,3%, 10e pour les receveurs testés au NFL Combine) et Danny Pinter (66,7%, 10e des linemen offensifs) correspondent à cela.

Autre pré-requis au profil de poste pour être un Colt, jouer de façon physique avec un moteur qui ne stoppe jamais : Robert Windsor et Jordan Glasgow correspondent parfaitement à cette description, deux joueurs habitués aux combats de la conférence Big Ten. Julian Blackmon est un arrière défensif avec de l’expérience en tant que safety et cornerback : 16 passes défendues entre 2017 et 2018,  4 interceptions en 2019. Il a le potentiel pour être titulaire dès le premier match aux cotés de Malik Hooker.

Apportant beaucoup de talents et de qualités athlétiques, la cuvée 2020 des Colts est séduisante. Plus encore en considérant que le choix numéro 13 a été utilisé pour acquérir DeForest Buckner.

Jacksonville Jaguars : compliments

9- CJ Henderson (CB), 20- K’Laivon Chaisson (OLB), 42- Laviska Shenault (WR), 73- Davon Hamilton (DT), 116- Ben Bartch (OT), 137- Josiah Scott (CB), 140- Shaquille Quarterman (LB), 157- Daniel Thomas (S), 165- Collin Johnson (WR), 189- Jake Luton (QB), 206- Tyler Davis (TE), 223- Chris Claybrooks (CB)

Après avoir successivement perdu Jalen Ramsey puis AJ Bouye, les Jaguars se devaient d’améliorer le poste si important de cornerback : chose faite dès leur premier choix avec celui considéré comme le second meilleur à sa position. Joueur physique mais quelque peu irrégulier, ses capacités athlétiques (95%) lui permettent de s’ajuster aux tracés des receveurs et de blitzer le quarterback quand nécessaire. Les dernières rumeurs faisant état d’un passage vers une défense en schéma de base 34, la sélection de l’edge rusher K’Laivon Chaisson prend tout son sens : d’un coté le prometteur Josh Allen (45 pressions et 10,5 sacks en 2019) et de l’autre le rapide champion universitaire. 2020, le retour de Sacksonville ?

Plus tard, David Caldwell a ajouté de l’agressivité qui est le dénominateur commun du defensive-tackle Davon Hamilton, du safety Daniel Thomas et du linebacker Shaquille Quarterman. Le cornerback Josiah Scott vient lui apporter de la vitesse.

Une des questions majeures avant cette draft était de mesurer la confiance accordée à la sensation 2019 : Gardner Minshew II. Si un quarterback a bien été choisi, il aura fallu attendre le choix 189 et un Jake Luton qui a tout du « solide mais remplaçant » en NFL. Au contraire, les dirigeants ont tout fait pour mettre le moustachu dans les meilleurs conditions : aux 1800 yards en réception de DJ Chark et Chris Conley en 2019, ils ont ajouté le si dynamique Laviska Shenault qui s’il reste en bonne santé sera un atout polyvalent. Aussi, le géant de l’université de Texas Collin Johnson et ses deux mètres sur la toise ainsi qu’un lineman offensif provenant certes d’un niveau inférieur mais s’étant fait remarqué lors de la si importante semaine du Senior Bowl.

Gardner Minshew (an) II. 2020 sera la saison où le quarterback natif du Mississippi s’installera définitivement au poste de titulaire ou celle qui verra les Jaguars drafter un quarterback à la suite de celle-ci.

Tennessee Titans : encouragements

29- Isaiah Wilson (OT), 61- Kristian Fulton (CB), 93- Darrynton Evans (RB), 174- Larell Murchison (DT), 224- Cole McDonald (QB), 243- Chris Jackson (CB)

Jack Conklin parti, les Titans le remplacent par un tackle habitué au coté droit. Logan Ryan toujours sans contrat, ils anticipent et sélectionnent un cornerback que les projections plaçaient plus haut. Marcus Mariota laisse lui sa place au mitrailleur Cole McDonald : 8000 yards et 69 touchdowns lors des deux dernières saisons avec l’université de Hawaii. Larell Murchison tentera d’aider Jeffery Simmons après le départ de Jurell Casey. C’est ce que l’on appelle avoir une ligne directrice : remplacer les départs par des rookies.

Relatif anonyme avant la saison 2019 malgré une campagne 2018 à plus de 1000 yards au sol, Darrynton Evans avait du mal à saisir la lumière en jouant pour les modestes Mountaineers d’Appalachian State. Il a donc commencé par installer un néon au dessus de lui en inscrivant 18 touchdowns en 2019, puis son temps canon de 4,41 secondes lors du NFL Combine a agit comme une boule à facettes : 2e meilleur chrono sur les 30 coureurs invités à Indianapolis. Il était définitivement attendu comme un des premiers coureurs à être sélectionné (9e sur 16). Le duo complémentaire qu’il composera avec Derrick Henry est prometteur.

Avec seulement six choix de draft, les Titans espèrent que le pourcentage de réussite sera élevé, notamment concernant leurs deux premiers. Isaiah Wilson est puissant mais son manque de technique et sa lenteur évoquent certains choix du premier tour qualifiés plus tard d’échecs : James Carpenter en 2011 et Germain Ifedi en 2016. Quant à Kristian Fulton, il ne s’est pas retrouvé être le 9e cornerback sélectionné sans raison. L’énorme potentiel de Darrynton Evans et de Larrell Murchison (7 sacks depuis l’intérieur en 2019) relève la note finale de leur draft.

Houston Texans : passable

40- Ross Blacklock (DT), 90- Jonathan Greenard (OLB), 126- Charlie Heck (OT), 141- John Reid (CB), 171- Isaiah Coutler (WR)

Armés de seulement cinq choix, les Texans ont su répondre avec les deux premiers aux besoins les plus pressants : un Defensive Tackle et un partenaire pour Whitney Mercilus sur l’extérieur. Le tout avec deux joueurs ayant produit au niveau universitaire. Ross Blacklock était le meilleur joueur intérieur disponible et après le départ de DJ Reader, le besoin sur le premier rideau était énorme.

Jonathan Greenard a certes produit 32 plaquages pour pertes lors des deux dernières saisons mais est-il suffisamment explosif pour tourner le coin en NFL ? Ce n’est pas ce qu’il a montré avec Florida et sa performance (ou manque de) lors du NFL Combine ne permet pas de l’assurer. Cependant, il vient combler un besoin des Texans et ses qualités contre le jeu de course ou sa faculté à provoquer des fumbles seront précieuses. Ces deux premiers choix, s’ils recèlent des points d’interrogations, sont néanmoins des sélections encourageantes. La note finale descend avec les suivants.

Isaiah Coutler n’est pas le plus athlétique des receveurs mais son mélange de taille et de vitesse propose un cocktail que Bill O’Brien espère détonnant. Mais avec seulement cinq choix de draft, la sélection d’un receveur était-elle une priorité ? Un joueur avec du talent certes, mais venant de la modeste université de Rhode Island : c’est une chose de produire contre Delaware ou Elon et le faire en NFL. Si cela reste bien entendu possible, des contre-exemples existent, il semble néanmoins peu probable que le joueur puisse contribuer dès 2020. Il s’agit donc là d’un pari : mais quel joueur sélectionné en fin de 5e tour est-il davantage que cela ? C’est plus le choix de la position qui interpelle avec déjà dans l’effectif Will Fuller, Kenny Stills, Brandin Cooks et Randall Cobb.

La sélection du tackle offensif Charlie Heck interpelle également : les Texans ont certes concédé 49 sacks en 2019 mais Laremy Tunsil vient de devenir le joueur le mieux payé à cette position et les Texans ont utilisé un choix du 1e tour 2019 sur Tytus Howard, alors pourquoi un tackle offensif ? Charlie Heck a certes les attributs physiques pour la position (2m04 pour 141 kilos) et il connait bien ce poste puisque son père n’est autre que l’entraineur de la ligne offensive des Chiefs de Kansas City. Ce choix pourrait prendre tout son sens si Tytus Howard glissait à l’intérieur avec succès mais en attendant, avec si peu de choix disponible et d’autres besoins, cette sélection fait baisser encore un peu leur note finale. Avec le choix 141, les Texans ont sans doute réalisé leur meilleure « value » : un cornerback comme John Reid, contribuant ses quatre saisons avec Penn State, sélectionné aussi bas dans la draft est un joli coup.

Avec seulement cinq choix de draft, les Texans misent davantage sur l’expérience des joueurs arrivés après échanges. Acquis contre des choix de draft, si on ajoute Laremy Tunsil et Brandin Cooks alors cette cuvée 2020 obtiendrait une note supérieure. Difficile de réaliser une bonne draft avec si peu de picks alors si les deux premiers joueurs choisis pouvaient être performants dès la première saison, ce serait déjà une draft réussie.

https://twitter.com/FTBeard1/status/1234212802283241472?s=20

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