Notes de la draft – NFC Ouest : Arizona très solide, les autres en retrait

Les Cardinals ont renforcé leur effectif, alors que leurs concurrents n'ont que peu ou pas bougé les lignes.

L’heure du conseil de classe a sonné ! Après la Draft, voici l’évaluation de chaque équipe, division par division. Les évaluations, dans l’ordre de qualité : félicitations, compliments, encouragements, passable, redoublement. Conseils de classe déjà publiés : AFC Nord, NFC Nord, AFC Ouest.

Dans une division forte, qui a emmené deux équipes aux deux derniers Super Bowls, c’est la franchise qui a finie dernière ces deux dernières saisons qui s’est distinguée. Le 49ers, eux, ont choisi des joueurs qui répondent à leurs besoins immédiats, tandis que Rams et Seahawks ont déçus.

Arizona Cardinals : félicitations

Choix : Isaiah Simmons (LB), Josh Jones (OT), Leki Fotu (DT), Rashard Lawrence (DT), Evan Weaver (LB), Eno Benjamin (RB).

Après s’être presque exclusivement concentré sur l’attaque lors de l’intersaison, avec la re-signature de Kenyan Drake, et l’arrivée de DeAndre Hopkins pour aider Kyler Murray pour sa seconde saison dans la ligue, les Cardinals ont entrepris de renforcer leur défense durant cette Draft.

La sélection d’Isaiah Simmons permet aux Cards de récupérer un joueur hybride, capable de joueur linebacker extérieur ou safety. Steve Keim, le GM d’Arizona, a déjà comparé son poulain au Hall of Famer Brian Urlacher, qui évoluait safety à l’université de New Mexico avant de devenir l’un des meilleurs linebackers de sa génération. L’ancien joueur de Clemson va pouvoir, avec sa vitesse et sa taille, couvrir les très bons tight ends de la division, notamment George Kittle. C’est également une menace sur le blitz. Sa sélection va améliorer l’une des plus mauvaises défenses contre la passe de NFL.

Parmi les autres joueurs choisis, on retrouve Josh Jones, que beaucoup annonçaient comme un début de second tour, voir un premier tour, et que les Cardinals ont pu drafter au 3e. Il va devenir le pendant de D.J. Humphries sur la droite de la ligne offensive. Bien qu’il soit encore un peu fruste, il possède une grande marge de progression, et s’il atteint le potentiel que l’on attend de lui, il pourrait bien être LE steal de cette Draft. Le 3e jour a servi à compléter la rotation, avec Fotu et Lawrence à l’intérieur de la ligne défensive, Evan Weaver en secondaire et Eno Benjamin qui pourrait gratter quelques miettes derrière Kenyan Drake. Cette bonne Draft va permettre à l’équipe de Kliff Kingsbury de continuer à progresser, avec pourquoi pas les playoffs en ligne de mire.

San Francisco 49ers : encouragements

Choix : Javon Kinlaw (DT), Brandon Aiyuk (WR), Colton McKivitz (OT), Charlie Woerner (TE), Jauan Jennings (WR).

Les 49ers n’avaient pas beaucoup de choix dans cette Draft 2020. Seuls 5 joueurs ont été choisis, dont 2 au 1e tour. Si aucun des joueurs sélectionnés n’est un nom ronflant du football universitaire, San Francisco a recruté des joueurs talentueux, qui ont surtout comblé leurs besoins immédiats.

Avec le 14e choix, échangé avec Tampa Bay, c’est le defensive tackle de South Carolina Javon Kinlaw qui a été choisi. Son arrivée dans la Baie coïncide avec le départ de DeForest Buckner pour Indianapolis, et Kinlaw le remplace poste pour poste. C’est un joueur plein de qualités, puissant et rapide, avec des mains violentes et une bonne capacité pour le pass rush en plus de son jeu contre la course. Si son genou le laisse tranquille, il pourrait bien devenir un gros perturbateur à l’intérieur de l’une des meilleures lignes défensives du pays. Ce choix a d’abord été décrié par les fans des Niners, car Jerry Jeudy et CeeDee Lamb étaient encore disponibles, mais le front office a fait le choix logique de remplacer leur plus grosse perte par un joueur d’avenir sur le même poste.

San Francisco avait donc également des besoins au poste de receveur et s’est tourné vers Brandon Aiyuk en montant de 6 places lors d’un trade. Explosif, capable d’évoluer sur les extérieurs et dans le slot, Aiyuk devient donc une nouvelle cible pour Jimmy Garoppolo en remplacement d’Emmanuel Sanders, parti aux Saints. S’il est plus rapide pour sensiblement le même gabarit, on peut se demander si sa sélection n’est pas prématurée, et si les 49ers avaient vraiment besoin de trader pour le sélectionner. Reste à savoir si Aiyuk est vraiment meilleur que les receveurs choisis au 2e tour. Il pourrait avoir besoin de temps pour s’acclimater au jeu de la NFL mais devrait être bon à long terme. Les autres draftés sont des joueurs de complément. Colton McKivitz et Charlie Woerner vont venir apporter de la profondeur, et Jauan Jennings pourrait jouer un vrai rôle, lui qui a perdu de très nombreuses places du fait de problèmes comportementaux.

La vraie recrue de cette période du Draft se nomme Trent Williams, arrivé de Washington contre un 5e tour et un 3e tour de l’an prochain, pour remplacer Joe Staley, légende à San Francisco, qui prend sa retraite. Du poste pour poste sans perte de qualité, le meilleur choix pour les 49ers.

Seattle Seahawks : passable

Choix : Jordyn Brooks (LB), Darrell Taylor (DE), Damien Lewis (G), Colby Parkinson (TE), DeeJay Dallas (RB), Alton Robinson (DE), Freddie Swain (WR), Stephen Sullivan (TE).

Les Seahawks ont peut-être déçu leurs fans, mais ils n’ont en rien surpris. Une nouvelle fois, Pete Carroll et John Schneider ont choisi au 1e tour un joueur attendu bien plus bas. Leurs deux choix de 1e tour les années précédentes furent Rashaad Penny et L.J. Collier, pas des grandes réussites. Jordyn Brooks semble pour certains appartenir à cette caste, mais attendons de voir.

Seattle avait grand besoin d’aide en défense contre la passe, sur la ligne offensive et à la réception. Jordyn Brooks ne répond pas à ces critères. Linebacker athlétique avec un fort potentiel physique, il a de grosses lacunes sur le jeu en couverture qu’il va devoir combler. Il va falloir pour lui s’améliorer pour être fiable sur le jeu de passes courtes. Le bon point pour lui, c’est qu’il va avoir Bobby Wagner et K.J. Wright comme professeurs. Le mauvais point pour les Seahawks, c’est qu’ils prennent au 1e tour un joueur qui ne semble pas prêt sur le court terme, et ne comble pas un besoin immédiat, alors que Seattle ambitionne d’aller loin dans les playoffs, et que Russell Wilson est dans la meilleure forme de sa carrière.

Pour combler leurs besoins, il a donc fallu aux Seahawks attendre les tours suivants. Darrell Taylor et Alton Robinson viennent combler le vide immense laissé par Jadeveon Clowney sur le pass rush. Colby Parkinson, Stephen Sullivan et Freddie Swain viennent ajouter de la profondeur au corps de receveurs et DeeJay Dallas vient s’ajouter à un groupe de running backs prompts aux blessures ces dernières années. La vraie réussite semble se trouver dans la sélection au 3e tour de Damien Lewis, le guard de LSU. Bien qu’il semble ne pouvoir évoluer qu’à droite, Lewis est un joueur solide, mature qui pourrait devenir, malgré son jeune âge, un leader de cette ligne offensive poreuse. Il peut combler son manque de mobilité par un mental en acier et un côté massif indéniable. Il apporte un peu de nouveauté à une ligne qui n’a pas su protéger l’un des meilleurs quartebacks de la ligue, et ce depuis de nombreuses années.

Seattle a donc fait du Seattle avec des choix très discutables. S’ils s’avèrent payants, Pete Carroll et John Schneider pourront légitimement être considérés comme des génies. Sinon, le schéma de la saison passée sera le même, et comme D.K. Metcalf, le 3e joueur choisi par Seattle à la Draft sera celui avec le plus grand impact.

Los Angeles Rams : passable

Choix : Cam Akers (RB), Van Jefferson (WR), Terrell Lewis (LB), Terrell Burgess (S), Brycen Hopkins (TE), Jordan Fuller (S), Clay Johnson (LB), Sam Sloman (K), Tremayne Anchrum (G).

En l’espace d’une saison, les Rams sont passés de champions de la NFC à une équipe qui pourrait avoir besoin d’être reconstruite. Cette Draft était donc essentielle afin de continuer le projet. Le résultat est mitigé.

Cam Akers est un joueur intrigant. Sean McVay ayant annoncé vouloir s’appuyer sur un comité de coureur l’an prochain après le départ de Todd Gurley vers Atlanta, la sélection d’un running back est logique. Il viendra aider Malcolm Brown et Darrell Henderson dans cette tâche. Pourtant, ce choix n’est pas vraiment le meilleur. Tout d’abord, J.K. Dobbins semblait un cran au-dessus de lui et était toujours disponible. Ensuite, les Rams ont beaucoup plus de besoins immédiats, notamment sur la ligne offensive, classée 31e l’an dernier. Cependant, on peut percevoir un sens derrière cette manœuvre : Cam Akers a l’habitude d’évoluer derrière une mauvaise ligne offensive. Celle de Florida State était tellement catastrophique que Daniel Jeremiah sur NFL Network avait déclaré : « je peux marcher dans la rue ici devant ma maison, et je peux vous promettre que je pourrais trouver une ligne offensive très similaire à celle qu’il avait à Florida State. » Akers ne devrait donc pas être dépaysé à Los Angeles.

Car oui, la ligne offensive est le souci majeur chez les Rams. Seul Tremayne Anchrum, le tackle/guard de Clemson, a été choisi dans ces positions, en 250e. Jared Goff et les coureurs des Rams devraient donc souvent voir un maillot qui n’est pas le leur foncer vers eux derrière la ligne de scrimmage la saison prochaine. Les autres joueurs sélectionnés ne sont pas de mauvais choix. Van Jefferson et un bon coureur de tracés, mais il n’a jamais fait mieux que 657 yards en NCAA et semble être limité en matière de potentiel. Terrell Lewis est un très bon choix, et est vu comme un pass rusher pouvant vraiment apporter grâce à sa vitesse, et si les blessures l’épargne. Terrell Burgess comme Jordan Fuller sont des safetys pouvant apporter en rotation, tout comme Clay Johnson au poste de linebacker. Sam Sloman va lui se battre pour le poste de kicker titulaire avec un ancien de XFL (Austin MacGinnis) et un ancien de CFL (Lirim Hajrullahu), afin de remplacer Greg Zuerlein, parti à Dallas.

Au final, les joueurs sélectionnés ne sont pas de mauvais joueur de football. Mais aucun ne semble pouvoir avoir un impact immédiat, hormis Cam Akers. Mais ce dernier, comme en NCAA, va courir derrière une ligne offensive calamiteuse. Le plus gros besoin de l’équipe n’a pas semblé digne d’intérêt pour Sean McVay et Les Snead.

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