Sammy Watkins (Chiefs) : « Tous les soirs à Buffalo, je sortais et je me bourrais la gueule »

Après des années de souffrance, le receveur des Chiefs a trouvé son équilibre. Quitte à dérouter ses interlocuteurs.

Et si les matchs NFL étaient joués d’avance ? Ou plutôt la veille, dans les rêves. C’est ce que pense Sammy Watkins, qui a livré une interview très mystique à Bleacher Report.

Au-delà des moqueries qu’elle ne manquera pas de susciter sur les élucubrations du receveur, la rencontre est surtout l’occasion de revenir sur un parcours difficile, parfois à la limite du supportable.

Le propos est parfois confus. Watkins croit en des entités qui vont et viennent dans les corps. Il pense que des temps « sombres » arrivent. Mais aussi qu’il peut bloquer un défenseur rien qu’avec des mots ou que son âme a pu entrer dans un coéquipier qui marquait. Il est persuadé que, comme les énergies s’échangent, il faut toujours renvoyer du positif. Il dit avoir vu quelqu’un se téléporter. Il a vu un vaisseau spacial et pense qu’il est un alien.

Son plan ? Huit ans et deux Super Bowls de plus, avec une place au Hall of Fame en plus.

 » Je vais parler aux gardiens de la galaxie, parler aux vrais extraterrestres, et essayer de faire marcher ça », explique-t-il.

Revenu de l’enfer

Sammy Watkins n’a pas toujours pensé ça. Après la saison 2017, marquée par une nouvelle opération et des résultats décevants avec les Bills, il s’enferme pendant six mois et absorbe lectures et vidéos sur toutes les religions, la biologie, la physique, l’univers, les extra-terrestres… Il ne fait plus que ça et en sort transformé.

Une transformation qui est le résultat d’années de souffrance. Arrivé à Buffalo en 2014, il s’enfonce rapidement dans des mauvaises habitudes.

« Tous les soirs […] je sortais et je me bourrais la gueule. Déchiré. Complètement déchiré », avoue-t-il.

Sans surprise, et il l’avoue lui-même, ce mode de vie n’est pas pour rien dans l’accumulation des blessures. Il s’agace. Demande le ballon. S’accroche avec les supporters sur les réseaux sociaux. S’enfonce dans la dépression.

En-dehors du terrain, ça ne va pas mieux. Mêlé à des gangs, son demi-frère, qu’il a emmené avec lui à Buffalo pour l’aider à trouver une vie plus calme, est arrêté. C’est Watkins qui paye la caution d’un million de dollars et s’engage à lui payer des avocats. La procédure est toujours en cours et une peine de prison à vie est en jeu.

« Je ne crois pas que les gens savent ce que les sportifs vivent en-dehors du terrain. Nous avons des familles. Des vies. Il y a du bon et du mauvais dans votre famille. Je suis comme Jésus dans la mienne. Je mettais ma famille avant le football. Je me disais : j’emmerde le football. Je dois trouver comment mettre ma famille en position de réussir ou de ne pas être tuée, ou de ne pas aller en prison. »

Voilà pourquoi Watkins a plié de toutes parts lors de sa troisième saison. Pourquoi il s’est effondré en larmes dans les bras d’un coach devant ses coéquipiers. Pourquoi il pensait à la retraite.

Adopté

Six mois de recherches et de reflexions plus tard, retour à Buffalo. Le courant ne passe pas avec Sean McDermott. Heureusement, il est envoyé à Los Angeles. Puis c’est Kansas City. Au fil des mois, il s’ouvre. À Kansas City, il a trouvé un foyer qui l’aime.

Andy Reid est comme un père.

« Tous les mots qu’il a prononcé ont fini par se vérifier », assure Watkins.

Les autres joueurs ont appris à le connaître.

« Il est une unique. Il faut l’apprécier pour ça. C’est Sammy », explique Mecole Hardman. « Qu’est ce qu’il dit ? Est ce que c’est vrai ? Au final, vous croyez ce que vous voulez. Sammy croit en des choses très différentes. C’est ce qui fait de lui Sammy. »

Son entousiamse est apprécié. Surtout, il est heureux.

« Vous pouvez être le méchant ou faire en sorte que tout le monde vous aime. C’est à vous de choisir. Tout est mental. Rien n’est physique », rappelle Watkins.

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