L’équipe type – Linebackers : expérience et polyvalence au menu

Moteur d’une défense, ils ont su s’adapter aux changements de la position.

Au fil du mois de mai, Touchdown Actu vous dévoile l’équipe type de la NFL votée par la rédaction. L’idée est simple : sélectionner les meilleurs joueurs à l’instant T, pour débuter la saison 2020. Il ne s’agit pas de construire pour dans 3 ans (ou 10), mais bien de gagner de suite.

Terminée l’époque où le linebacker n’était qu’une simple machine à plaquage. L’expérience et la polyvalence sont clairement mises en avant dans notre escouade où les joueurs choisis performent à la fois dans la couverture aérienne et le jeu au sol. À l’exception de Dont’a Hightower, doyen de la classe. Plus unidimensionnel, son leadership et son intelligence tactique parlent en sa faveur et font de lui un élément incontournable pour toute défense.

En benjamin, Darius Leonard est le seul à moins de 26 ans. Il incarne à merveille cette nouvelle génération de linebackers qui savent tout faire sur le terrain, toujours présent où se trouve le ballon. Et attention, elle pointe le bout de son nez.

1. Bobby Wagner – Seattle Seahawks – 29 ans

Stats 2019 : 16 matchs, 159 plaquages (86 solo), 3,0 sacks, 7 plaquages pour perte, 4 quarterbacks hits, 1 fumble forcé, 1 fumble récupéré, 6 passes déviées, 1 interception.

Il n’a pas été aussi efficace que les années précédentes, mais avec la retraite de Luke Kuechly, aucun linebacker n’a des statistiques comparables à celles de Bobby Wagner. Même au cours d’une année difficile, Wagner a mené la ligue en termes de plaquages combinés, portant son total à 1075 en 8 ans de carrière. Toujours une force contre le jeu au sol, il a terminé 5ème linebacker en pourcentage de run-stop (9,8) selon Pro Football Focus. Il a cependant connu une baisse d’efficacité dans la couverture aérienne, concédant son plus haut pourcentage de réception en carrière (82,7), de yards autorisés (685), moyenne de yards par réception (11,3), de yards après réceptions (450) et de touchdowns autorisés dans la couverture (3).

Présent sur 1054 snaps défensifs l’an dernier (99% du temps), plus haut total depuis 2016, il est possible que la fatigue ait eu un impact sur ses performances dans ce secteur.

Pourtant, à 29 ans, Wagner a encore quelques belles années devant lui. S’il peut redevenir le même défenseur de couverture à fort impact qu’il a toujours été, il n’y a pas un seul linebacker dans la NFL qui puisse égaler son niveau d’efficacité.

2. Darius Leonard – Indianapolis Colts – 24 ans

Stats 2019 : 13 matchs, 121 plaquages (71 solo), 5,0 sacks, 7 plaquages pour perte, 6 quarterbacks hits, 2 fumbles forcés, 7 passes déviées, 5 interceptions, 1 touchdown.

Après un titre de rookie défensif de l’année, ainsi qu’une place dans la première équipe All-Pro en 2018, Darius Leonard a connu une autre bonne année en étant nommé dans la seconde équipe All-Pro. Polyvalent, ses compétences lui permettent de produire dans toutes les situations possibles. Productif défenseur contre la course, il est également un atout en matière de couverture. Lorsqu’il est ciblé, le quarterback adverse n’obtient qu’un faible 79 en évaluation globale, ce qui le place au 8ème rang des linebackers dans ce secteur. Il a également terminé meilleur joueur à son poste avec 5 interceptions au compteur.

En plus de sa capacité à influer sur couverture aérien, Leonard est aussi l’un des blitzers les plus productifs de la NFL, avec une deuxième saison consécutive à au moins cinq sacks et des pressions à deux chiffres.

Alors que beaucoup se demandaient si lui ou Leighton Vander Esch était le meilleur espoir à son poste après la saison 2018, le niveau de Leonard et la blessure de Vander Esch en 2019 ont rapidement mis fin à ces discussions. Leonard est désormais le choix évident. Depuis son entrée dans la ligue, il cumulé 182 plaquages individuels, 19 plaquages pour perte et 12 sacks, se classant respectivement 2ème, 3ème et 1er parmi les autres linebackers de la ligue.

3. Dont’a Hightower – New England Patriots – 30 ans

Stats 2019 : 15 matchs, 71 plaquages (47 solo), 5,5 sacks, 8 plaquages pour perte, 13 quarterbacks hits, 1 fumble récupéré, 1 touchdown, 4 passes déviées.

Vous ne pouvez pas écrire l’histoire de la réussite des Patriots sans mentionner son nom. Dont’a Hightower a non seulement été l’un des joueurs les plus constants de la défense de New England, mais aussi un leader sur et en dehors du terrain. Chef d’orchestre défensif, son Q.I football est au-dessus de la moyenne avec une excellente lecture du jeu, ce qui lui permet de réaligner ses partenaires avant le snap. Ajoutez à cela son physique, voilà ce qui le rend spécial.

Il possède la rare capacité de jouer adroitement à l’intérieur ou à l’extérieur, créant ainsi des problèmes de match-up pour ses adversaires. Linebacker presque à l’ancienne, il aime détruire tout ce qui se trouve sur son chemin, du running back de 95 kilos au joueur de ligne offensive de 135 kilos.

Listé à 1m92 pour 118 kilos, son gabarit serait un handicap d’un point de vue athlétique dans la couverture individuelle, c’est pourquoi les Patriots l’utilisent surtout sur des blitzs. Hightower a ainsi fini avec le plus de pressions sur le quarterbacks adverse parmi tous les autres joueurs à son poste.

4. C.J Mosley – New York Jets – 27 ans

Stats 2019 : 2 matchs, 9 plaquages (4 solo), 1 fumble récupéré, 2 passes déviées, 1 interception, 1 touchdown.

Les Jets ont cassé leur tirelire pour attirer Mosley loin des Ravens (85 millions sur 5 ans, dont 51 millions garantis), mais il vaut probablement l’investissement. Malheureusement, New York n’a pas pu bénéficier très longtemps de ses services, blessé en tout début de saison. À Baltimore, il s’était imposé comme l’une des valeurs sûres. Entre 2014 et 2018, il a réalisé une moyenne de près de 80 plaquages individuels, presque 2 sacks et interceptions, et 6,4 quarterback hits par saison. Il a également forcé 15 pertes de balle au cours de cette période, ce qui en fait le deuxième meilleur linebacker à ce niveau-là.

Mosley possède une vitesse de couverture du terrain étonnante, avec la rapidité nécessaire pour aller d’un bord de touche à l’autre pour étouffer le jeu au sol et les passes en zone intermédiaire. Il peut également passer au travers des blocs pour arrêter le running back adverse, mais son attribut principal est d’être présent où se trouve le ballon. Bon contre la course et la passe, cela fait de lui le linebacker presque parfait dans la NFL moderne. Et il n’a que 27 ans.

5. Eric Kendricks – Minnesota Vikings – 28 ans

Stats 2019 : 15 matchs, 110 plaquages (70 solo), 0,5 sacks, 4 plaquages pour perte, 2 quarterbacks hits, 2 fumbles forcés, 2 fumbles récupérés, 12 passes déviées.

Défenseur de haut niveau, Eric Kendricks a peut-être atteint le statut d’élite. Véritable force dominante dans la défense de Minnesota, il sait prendre de grands angles de poursuite et fait preuves d’instincts exceptionnels. Il se distingue en particulier dans la couverture aérienne, où il a dévié 12 passes et concédé seulement 53,7% de passes complétées lorsqu’il était ciblé, se classant premier dans ces deux catégories statistiques parmi les autres linebackers. Kendricks possède aussi la 3e plus grande productivité au niveau du pass-rush. Des atouts non négligeables dans une ligue où le ballon voyage principalement dans les airs.

6e au run-stop, et meilleur plaqueur de son équipe pour la 5e année consécutive, il ne néglige pas pour autant le jeu au sol. Cette omniprésence a permis à son coéquipier Anthony Barr de se focaliser sur les quarterbacks adverses autant que possible, sachant qu’il y avait quelqu’un pour garder la boutique derrière. Elle lui a également donné les faveurs d’une sélection dans la première équipe All-Pro. Lui aussi est encore jeune et coche toutes les cases du linebacker moderne. Sa progression constante et sa régularité au haut niveau en font un pion essentiel pour tout système défensif à l’heure actuelle.

Mais t’es où ? Pas là

La relève arrive avec la ferme intention de bousculer la hiérarchie établie. Encore deux ans (ou trois pour certains) et ce seront eux les têtes d’affiche de la position. Known Alexander, Jaylon Smith, Roquan Smith, Leighton Vander Esch, Deion Jones ont moins de 25 ans et la fougue de leurs jeunes années, en plus de la polyvalence demandée à l’heure actuelle. À peine plus âgé, Cory Littleton (26 ans) aurait lui aussi sa place, avec une progression et un impact constant sur le jeu depuis son arrivée dans la ligue, mais il n’a pas passé le cut de la présélection initiale. Un choix difficile, mais il fallait en faire.

Pour encadrer ses jeunes loups, quelques vieux briscards, avec plusieurs kilomètres au compteur. Mais il en faut, un titre ne se gagne pas uniquement avec de la jeunesse. Plus centrés sur une seule tâche, ils n’en demeurent pas moins toujours performants grâce à leur expérience et science du jeu. Dans cette même catégorie, on ne peut que regretter la retraite de Luke Kuechly qui aurait eu, à n’en pas douter, les faveurs des votes de la rédaction.

Entendu à la rédaction

« Aucun scandale dans cette sélection. Mention spéciale à Kendricks qui est enfin reconnu à sa juste valeur ! Leonard peut surprendre mais sa capacité à surmonter le sophomore wall pour finir en boulet de canon est impressionnante », Victor Roullier.

« Entre talent générationnel (Wagner), joueur ultra clutch (Hightower) et très bons joueurs, cette escouade à fière allure », Raphaël Masmejean.

« Des leaders de défense. Des joueurs au top depuis plusieurs années, accompagnés de Leonard qui représente le futur du poste et Kendricks qui montre enfin tout son potentiel », Elioth Salmon.

Les votes de la rédaction

1er – Bobby Wagner – 62 points (14 fois 1er, 5 fois 2e, 1 fois 3e, 1 fois 4e, 3 fois 5e)
2e – Darius Leonard – 39 points (2 fois 1er, 6 fois 2e, 7 fois 3e, 2 fois 4e, 1 fois 5e)
3e – Don’Ta Hightower – 37.5 points (4 fois 1er, 4 fois 2e, 5 fois 3e, 3 fois 4e, 3 fois 5e)
4e – C.J Mosley – 22 points (1 fois 1er, 3 fois 2e, 2 fois 3e, 1 fois 4e, 6 fois 5e)
5e – Erick Kendricks – 20.5 points (1 fois 2e, 4 fois 3e, 4 fois 4e, 4 fois 5e)
6e – Known Alexander – 17 points (2 fois 1er, 2 fois 3e, 4 fois 4e, 1 fois 5e)
7e – Demario Davis – 15 points (1 fois 1er, 1 fois 2e, 3 fois 3e, 1 fois 4e, 2 fois 5e)
8e – Jaylon Smith – 11.5 points (2 fois 1er, 1 fois 2e, 2 fois 4e)
9e – Roquan Smith – 10.5 points (2 fois 2e, 1 fois 4e, 4 fois 5e)
10e – Leighton Vander Esch- 10 points (1 fois 2e, 3 fois 3e, 1 fois 4e)
11e – Lavonte David – 9.5 points (2 fois 2e, 3 fois 4e)
12e – Deion Jones – 5.5 points (1 fois 3e, 1 fois 4e, 2 fois 5e)

Barème : 1ère place = 3 points, 2e place = 2,5 points, 3e place = 2 points, 4e place = 1,5 points, 5e place = 1 point, * = unanime.

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