Field Advisor : le Cleveland Municipal Stadium des Cleveland Browns

 'Mistake by the Lake' a été l’un des lieux sacrés du football pendant plus de cinq décennies.

Nouvelle structure, rénovation, future implantation… qu’importe l’avancée du projet, le stade demeure l’élément de base pour chaque franchise. Il représente à la fois un véritable moyen de pression auprès des municipalités et une extraordinaire machine à cash pour les équipes. Au cours de ce tour d’horizon, TDActu vous propose de découvrir les spécificités de chaque enceinte. Cette nouvelle phase vous emmène découvrir les illustres anciens, pour la plupart, disparus à l’heure actuelle, mais qui ont abrité les plus belles heures de la discipline.  

Pour ce second rendez-vous, direction l’Ohio pour nous plonger dans l’histoire du Cleveland Municipal Stadium de Cleveland

Informations

Nom : Cleveland Municipal Stadium. Il était communément appelé Municipal Stadium, Lakefront Stadium ou The Mistake by the Lake (l’erreur sur le lac), surnom péjoratif se référant à la ville de Cleveland à partir des années 70. Le stade a été démoli pour laisser place au FirstEnergy Stadium, utilisé actuellement par les Browns. Une grande partie des débris de la démolition ont été placés dans le lac Érié pour créer un récif artificiel. 
Rénovations majeures :
1947, 1967, 1974 (10 millions de dollars).
Équipes résidentes NFL :
Cleveland Indians (1931), Cleveland Rams (1939-1941), Cleveland Browns (1946-1995).

Propriétaire :
ville de Cleveland (Cleveland Stadium Corporation).
Architecte :
Walker & Weeks
Constructeur : Biltmore Construction

Surface : pelouse naturelle (1931-1995).
Toit : couvre ¾ du diamètre (avec une extrémité non couverte à l’Est), seulement les tribunes.
Capacité : 83 000 (1932-1946), 77 563 (1947), 77 707 (1948-1951), 78 207 (1952-1961), 78 166 (1962-1964), 77 096 (1965), 77 124 (1966), 79 282 (1967-1974), 80 165 (1975-1976), 80 233 (1977), 80 385 (1975-1980), 80 322 (1981-1982), 80 098 (1983-1991), 78 512 (1992-1995).
Suites :  108
Technique : un écran géant coté Est, au-dessus de l’unique niveau de gradin.

Début de la construction : 24 juin 1930
Inauguration : 1er juillet 1931
Coût : 3 millions de dollars.
Premier match : 26 septembre 1931, Cleveland Indians – Brooklyn Dodgers : 6 – 0

Fermeture : 17 décembre 1995
Démolition :
4 novembre 1996 – 1er mars 1997
Dernier match : 17 décembre 1995, Cleveland Browns – Cincinnati Bengals : 26 – 10.

Le stade

À l’origine, le Lakefront Stadium était une structure gigantesque couverte à deux étages, possédant une forme elliptique et arrondie à l’intérieur. Seule la tribune Est se tenait sur un niveau et n’avait pas de toit. Il donnait ainsi l’impression d’une forme de fer à cheval, ou de lettre grecque « omega ». Le bâtiment dans son ensemble mesurait 243,8 mètres de long, d’Est en Ouest, 219,4 mètres de large, et il s’élevait à 35,3 mètres au-dessus du terrain en gazon naturel, avec un premier étage positionné à 18,6 mètres. 37 896 places étaient disponibles au niveau inférieur, contre 29 380 à l’étage, le tout accompagné de 10 913 places en gradins à l’Est. Le stade était également équipé de lumières, d’un système de sonorisation et d’un tableau d’affichage au-dessus de la tribune ouverte.

Il a été construit principalement en béton armé et en acier structurel, recouvert de briques grises tachetées. L’armature en acier et la tôle d’aluminium ont été exposées en retrait le long du pont supérieur. Le deuxième étage en porte-à-faux et le toit protégeaient des intempéries tous les sièges sauf ceux des premières rangées. L’utilisation de l’aluminium était l’une des plus importantes à cette époque, 59 tonnes ont été nécessaires pour la façade et le toit. Il a été choisi en raison de sa durabilité contre l’eau, la fumée et la saleté, éléments qui affectaient le stade en raison de sa proximité avec le lac Érié et les chemins de fer juste au sud. Son application a été considérée comme un changement radical, non seulement dans la construction du stade, mais aussi dans d’autres types d’édifices. La plupart des grands stades construits au début du XXe siècle avaient recours à de la tôle d’acier galvanisée.

L’aluminium a également servi de dispositif architectural distinct. La structure était haute et l’un des architectes en charge du projet a détaillé les dispositifs employés pour minimiser sa taille dans le paysage. Les murs extérieurs en briques ne faisaient que 18 mètres de haut, et la superstructure en acier et aluminium était positionnées en retrait, juste au-dessus. Celle-ci a été conçu pour refléter la couleur du ciel, rendant le bâtiment moins envahissant et diminuant visuellement sa hauteur. L’extérieur comportait également cinq grandes tours situées à peu près aux points Nord-Est, Est, Sud-Est, Sud-Ouest et Nord-Ouest du stade. D’une hauteur d’environ 5 étages, elles abritaient des bureaux et d’autres installations.

Photo : Sports Illustrated.

Un peu d’histoire

L’idée d’un nouveau stade à Cleveland a été mentionnée pour la première fois en 1903, mais ce n’est qu’à partir du milieu des années 20 que le projet a réellement connu une avancée. En 1925, le projet d’une arène de 25 000 places a été proposé. Cependant, ce n’était pas suffisant aux yeux des représentants de la ville. Cleveland était en pleine expansion et voulait un stade de haute qualité qui pourrait accueillir une multitude d évènements différents. Il faut dire aussi qu’à cette époque, la ville devait répondre à la forte augmentation de la fréquentation des rencontres sportives et autres spectacles découlant de l’essor de l’automobile. Osborn Engineering a ainsi proposé un bâtiment beaucoup plus grand, poussé par le président des Indians (MLB), Ernest Barnard, le magnat de l’immobilier et futur président des Indiens, Alva Bradley, et les frères Van Sweringen, qui pensaient qu’un nouveau stade profiterait au commerce de la région en général, mais surtout à leurs propres intérêts commerciaux dans le centre-ville de Cleveland en particulier. Cette taille importante montrait la confiance que les dirigeants de la ville, tels que William Hopkins (directeur municipal) et George Bender (président de la commission des stade), avaient dans l’avenir. Sa capacité de 80 000 places pourrait être portée à plus de 110 000 grâce à l’utilisation du terrain et à des places supplémentaires. Son but était d’accueillir confortablement des rassemblements en plein air. Non seulement des matchs de baseball ou de football, mais aussi d’autres évènements sportifs, civiques ou culturels, du niveau professionnel au niveau secondaire. Il a ainsi fait partie du Cleveland’s Group Plan, un plan global pour regrouper les principaux bâtiments publics de la ville.

En 1928, par un vote favorable des citoyens à 59%, une émission d’obligations de 2,5 millions de dollars a été fournie pour couvrir les coûts du futur stade, devenu le premier stade construit avec l’argent public. Le site choisi était une décharge pleine de vieilles voitures et de pneus près du lac Érie. Le chantier a duré environ 3 ans, et une fois inauguré, il aura dépassé de 500 000 $ le budget initial. Indexés à l’inflation, ces 3 millions de dollars représentent aujourd’hui environ 36 à 37 millions de dollars actuels. En réalité, les travaux ont été moins longs. Les débuts ont été retardés à cause de la crise financière qui frappait le pays à cette époque, et la première pelletée de terre n’a eu lieu que le 24 juin 1930. Conçu par Osborn Engineering, avec l’aide du cabinet d’architectes Walker & Weeks, il a été achevé le 1er juillet 1931. Connu sous le nom de Lakefront Stadium, il pouvait contenir au minimum 78 000 personnes, soit la plus grande capacité pour un bâtiment extérieur au monde. Certains avaient pensé à tort qu’il avait été construit dans le cadre d’une candidature rejetée pour organiser les Jeux Olympiques d’été de 1932, ou bien encore qu’il faisait partie d’un projet de la Works Progress Administration (WPA), une agence fédérale instituée dans le cadre du programme économique d’état (New Deal) pour résorber la crise de 1929 dans le domaine des grands travaux. Or, les JO ont été attribués à Los Angeles en 1923, bien avant le début du chantier, et la WPA n’a été créée qu’en 1935, 4 ans après l’inauguration.

Photo : HipPostcard.

La ville a immédiatement mis le bâtiment à profit deux jours plus tard en organisant un combat de boxe, où Max Schmeling a battu Young Stribling par K.O technique à la 15ème reprise pour conserver sa ceinture poids lourds devant 37 396 spectateurs. Plusieurs évènements culturels et sportifs se sont succédés tout au long de cet été. Pour l’anecdote, le premier match de football a eu lieu le 9 septembre suivant entre les deux formations locales des Indians, qui tentaient de rejoindre la NFL, et Pennzoils, semi-professionnels (victoire 10-0 des Indians). Le principal problème est apparu peu de temps après son ouverture car il n’avait pas de locataire principal. L’université John Carroll a commencé à utiliser les installations et il y a également eu quelques rencontres de prestiges, mais rien de durable. Les Indians de baseball étaient heureux qu’un nouveau stade ait été construit, mais ils ont décidé de ne pas s’y installer avant l’année suivante. L’équipe a finalement disputé (et perdu) son premier match le 31 juillet 1932 contre les Philadelphie Athletics (1-0) devant une foule record de 80 184 personnes. Les joueurs se plaignaient de l’immensité du champ extérieur qui réduisait le nombre de home runs. De plus, avec l’aggravation de la Grande Dépression, la fréquentation a chuté. L’équipe a donc continué à répartir ses rencontres à domicile entre le Lakefront Stadium le week-end et jours fériés, et le League Park en semaine. Sauf pendant l’intégralité des saisons 1934 et 1935, où l’ancien domicile plus petit a été uniquement utilisé. Ils ne s’y sont finalement installés de manière définitive qu’en 1947, date à laquelle le bâtiment à changer son appellation en Cleveland Municipal Stadium et le football a pris ses quartiers de façon permanente. Entre temps, la plus grande affluence a eu lieu lors du septième congrès eucharistique de l’Église catholique romaine en 1935. Lors du service de bénédiction du 25 septembre, une foule de plus de 125 000 personnes a rempli le stade et tous les espaces disponibles.

Avant cela, les autres Indians ont eu une courte expérience de deux matchs officiels en 1931, et les Rams y ont élu domicile entre 1939 et 1941, avant de déménager au Rubber Bowl, puis à Los Angeles en 1946. À cette même date, la franchise des Browns détenue par Mickey McBride a commencé ses activités dans la récente All-American Football Conference formée, et élu domicile au Cleveland Municipal Stadium. Une foule record de 60 135 personnes a assisté au premier match contre Miami (un large succès 44-0). Au cours de leurs quatre premières saisons (1946-1949), les Browns ont remporté le championnat et ont répété l’exploit en 1950 lorsque la All-American Football Conference a fusionné avec la National Football League. Tout au long de leur histoire sur place, les Browns ont été l’une des meilleures équipes de la NFL, permettant au football de devenir la principale attraction en termes de fréquentation globale. Avec les deux équipes partageant les murs à plein temps, la transformation d’une discipline à l’autre était relativement simple durant les quelques mois de pratique commune. Peu de changements étaient nécessaires pour que le football puisse être joué, puisque le terrain était aménagé directement au centre du diamant de baseball.

Photo : Pinterest.

Améliorations

Outre l’arrivée de l’éclairage en 1939, le Municipal Stadium n’a pas connu de grands bouleversements durant près de 30 ans. Dans les années 1960, le stade commençait ainsi à montrer son âge. Bien que la ville ait émis 3,375 millions dollars d’obligations pour prévoir des améliorations, l’installation était toujours considérée comme dépassée par rapport aux nouveaux stades construits dans le pays. Seuls les sièges en bois d’origine avaient été remplacés par des coques en plastique et un nouveau tableau d’affichage avait fait son apparition durant les rénovations de 1967 et 1974. Au fil des années, le stade était devenu un gouffre financier pour la ville de Cleveland. Art Modell, propriétaire des Browns, a répondu à ce besoin en 1974, lorsqu’il a formé la Cleveland Stadium Corporation en échange d’un bail de 25 ans. Il s’est alors proposé de gérer le bâtiment. Immédiatement, il a investi 10 millions de dollars dans l’amélioration de la structure, dont 108 loges construites sous le bord de l’étage supérieur, un tableau d’affichage informatisé, de nouveaux sièges, concessions, éclairages, des clôtures et l’installation d’une nouvelle surface de jeu, abaissée de 60 centimètres, pour offrir une meilleure vue depuis les tribunes (1976). Les anciens systèmes électriques et de plomberie ont été remplacés. Les vestiaires modernisés, les restaurants rénovés, et des zones de premiers secours ont été installées. Un ascenseur pour la tribune de la presse a également été ajouté.

Malgré cela, le bâtiment a continué à décliner dans les années 80-90. Les Indians en ont eu assez d’évoluer dans une installation qui n’était pas faite pour la pratique de leur discipline. Ils ont fait pression sur la municipalité pour obtenir leur propre terrain, et ont eu gain de cause. Finalement, ils ont disputé un dernier match le 3 octobre 1993, s’inclinant au passage 4 à 0 face aux White Sox de Chicago, avant de prendre leurs quartiers dans le nouveau Jacobs Field, dans le centre-ville de Cleveland, dès la saison suivante. Ce mouvement a laissé Modell seul avec un stade vétuste, précipitant ainsi la fin des Browns à Cleveland et annonçant les dernières heures du Cleveland Municipal Stadium.

Photo : ICollector.com.

Fermeture

À la suite du départ des Indians, Modell et la ville de Cleveland ont entamé des discussions concernant les options possibles pour le domicile de son équipe. Malgré l’histoire du lieu et le fait que les fans l’adoraient, le propriétaire en avait assez. Il voulait un nouveau bâtiment pour attirer plus de fans et de revenus. Cependant, la ville n’avait plus les fonds nécessaires pour un tel projet et Modell pas le capital pour payer lui-même la construction. Elle a alors proposé un plan de rénovation afin d’apporter une touche de modernité. Ce n’était pas suffisant. Les conversations se sont brusquement interrompues et le patron de la franchise a annoncé le 6 novembre 1995 que les Browns évolueraient à Baltimore à partir de la saison suivante. Il prétextait que l’état du stade l’avait poussé à prendre cette décision, et que la ville de Cleveland n’avait ni les finances, ni la volonté politique de subvenir aux besoins de son équipe de football.

Les fans ont été scandalisés et la municipalité a poursuivi Modell sur le plan judiciaire pour le forcer à rester sur place. Le procès a rendu un verdict plutôt étrange. Il s’agissait d’un compromis entre toutes les parties, une première dans l’histoire du sport professionnel nord-américain. Le 9 février 1996, la ligue a dévoilé les termes de l’accord : les Browns resteraient inactifs pendant 3 saisons tout en conservant leur héritage (le nom, les couleurs, l’histoire, les documents, les récompenses et les archives des Browns resteraient dans l’Ohio). La municipalité s’est engagée à démolir l’ancien stade pour reconstruire un nouveau bâtiment flambant neuf. La NFL a accepté de réintégrer une franchise de football à Cleveland en 1999, par le biais d’une nouvelle équipe ou d’une équipe délocalisée, et qui reprendrait le nom de Browns. Elle serait placée dans la même division que les Steelers et Bengals, leurs rivaux historiques. En retour, Modell a été autorisé à déménager son organisation à Baltimore où il a établi les Ravens avec une nouvelle identité.

Les Browns ont joué leur dernier match sur place le 17 décembre 1995, une victoire 26 à 10 face aux Bengals. La démolition a, en partie, débuté ce jour-là lorsque les fans ont commencé à arracher les sièges présents pour les ramener chez eux comme souvenirs. À sa fermeture, il était l’un des cinq seuls stades de baseball et de football des ligues majeures à avoir été désigné comme monument historique national. Les plans de construction de la nouvelle arène (Cleveland Browns Stadium) sur le même site, ont été approuvés en avril 1996. La société Osborn Engineering, déjà présente pour la construction, a été choisie pour superviser sa démolition. Demco Inc. a remporté l’appel d’offres de 2,9 millions de dollars pour ce chantier, et les boulets de démolition ont commencé à nettoyer les gradins en novembre. Les jardins Donald Gray, construits derrière le stade en 1936 pour l’Exposition des Grands Lacs, n’ont pas survécu aux travaux. Le 3 décembre 1996, des soudeurs présents sur le chantier de démolition ont déclenché un incendie qui a brûlé une partie des sièges selon les autorités. Aucune blessure n’a été signalée suite à l’incendie qui a provoqué d’épaisses fumés mais qui a été maîtrisé en moins de deux heures. Le 1er mars 1997, l’enceinte était complètement rasée et les débris retirés pour laisser la place à la construction du futur stade. Un quart de l’ancien bâtiment, soit 5 000 m3 de béton armé, a été enfoui au fond du lac pour former deux récifs. L’un au large de la plage de Perkins, juste à l’Ouest du parc Edgewater, et l’autre en face de l’hôpital général Euclid.

Évènements organisés

. Football professionnel : domicile des Indians (NFL, 1931), des Rams (AFL, NFL, 1939-1941) et des Browns (AAFC, NFL 1946-1995) en NFL. Finale de la All-America Football Conference en 1946, 1948 et 1949 (Browns). Finale NFL en 1945 (Rams), 1950, 1952, 1954, 1964 et 1968 (Browns).

. Football universitaire : Great Lakes Bowl 1947 (victoire de Kentucky sur Villanova 24 à 14). La rencontre Army-Navy à 11 reprises entre 1932 et 1978. Domicile des Western Reserve Red Cats, Case Tech Rough Riders, John Carroll Blue Streaks et Baldwin Wallace Yellow Jackets, dans les années 1930-1940. Illinois – Penn State en 1959. Ohio State a joué dans le stade a quatre reprises. Contre Illinois en 1942 et 1944, Purdue en 1943 et une dernière fois en 1991 contre Northwestern.

. Baseball : domicile des Indians (MLB) entre 1932 et 1933, puis entre 1937 et 1993. All-Star Game MLB 1935, 1954, 1963, 1981. Wolrd Series en 1948 et 1954

. Soccer : domicile des Cleveland Stokers (NASL) de 1967 à 1968.

 . Divers : Concerts, 7ème congrès eucharistique national en 1935, sermon du révérend Billy Graham en 1994.
Plusieurs scènes du film The Fortune Cookie ont été filmé pendant le match contre les Vikings le 31 octobre 1965. Une grande partie du film The Kid from Cleveland (1949) y a été tournée, de même que quelques scènes du film biographique Babe Ruth en 1991.

Rencontres notables

. Semaine 1, saison 1946 : Browns – Seahawks (Miami) : 44-0
Le premier match de l’histoire de la franchise. Les Browns ont attiré une foule record ce jour-là. 60 315 fans, soit la plus grande foule jamais enregistrée pour un match de football professionnel, ont eu droit à un spectacle de toute beauté au Municipal Stadium avec un blanchissage dominant. Lou Groza a converti cinq transformations et trois field goals, pendant que la défense locale a ajouté deux touchdowns et maintenu Miami à seulement 27 yards offensifs au total.

. Finale NFL, saison 1950 : Browns – Rams : 30-28
La toute première victoire en finale NFL. Ils ont montré à tout le monde qu’ils avaient le niveau pour faire partie des meilleures équipes professionnelles. Dans une finale spectaculaire offensivement, qualifiée de plus grand match de tous les temps par le commissionnaire Bert Bell, les deux équipes se sont rendues coup pour coup et ont établi 6 records pour une finale. Le légendaire kicker Lou Groza a marqué le field goal décisif à 20 secondes de la fin du match, une semaine après que ses deux tentatives aient fait la différence en finale de conférence.

. Finale NFL, saison 1964 : Browns – Colts (Baltimore) : 27-0
Le dernier titre de l’histoire de la franchise. Les Browns ont eu tellement de succès dans les années 50 et au début des années 60 qu’ils ne se doutaient pas que ce titre serait le dernier encore aujourd’hui. Pendant 50 ans, il a même été le dernier titre sportif professionnel de la ville de Cleveland, toutes ligues confondues. Mais si l’on enlève le caractère historique, ce match reste dans les mémoires comme l’un des plus grands upsets des playoffs NFL, les Browns étant donné perdants de 7 points avant la rencontre. Sous des températures froides et des vents violents, aucune équipe n’avaient marqué à la mi-temps. Une pause qui a été salutaire à Cleveland. Le quarterback Frank Ryan a trouvé Gary Collins pour trois touchdowns, et Lou Groza a ajouté deux field goals. Ce match serré s’est transformé en un cauchemar pour les Colts, qui étaient arrivés forts de 11 victoires d’affilée. L’attaque de haut vol de Baltimore, menée par le légendaire Johnny Unitas, devait empiler les points. Au lieu de cela, Unitas n’a lancé que pour 95 yards et 2 interceptions. Pendant ce temps, la défense des Colts, entraînée par le natif de l’Ohio et ancien joueur des Browns Don Shula, s’était trop concentrée sur Jim Brown et Paul Warfield, laissant le champ libre à Collins. Une horde de supporters s’est précipitée sur le terrain avant l’expiration du temps imparti, faisant tomber au passage un des poteaux de but. Les 26 dernières secondes n’ont jamais été jouées en raison du chaos, mais cela n’aurait rien changé.

. Semaine 1, saison 1970 : Browns – Jets : 31-21
Cette victoire est arrivée au terme du premier Monday Night Football de l’histoire de la ligue. Un an après leurs deux participations consécutives en finale de conférence, Cleveland était opposé au quarterback Joe Namath et ses Jets, champions en titre, pour ouvrir la saison 1970. 35 millions de personnes étaient regroupées devant la chaîne ABC, et les Browns ont ébloui le public ce soir-là malgré les 21 pénalités infligées au total. Des touchdowns en attaque, en défense, et sur équipes spéciales pour offrir la première des 7 victoires cette saison-là. Le touchdown décisif est intervenu à 35 secondes de la fin du match, lorsque Billy Andrews a intercepté la passe de Namath et remonté 25 yards jusqu’au touchdown.

 . Semaine 10, saison 1975 : Browns – Bengals : 35-23
Les Browns vivaient une seconde saison atroce d’affilée. Mais grâce aux grands matchs d’Oscar Roan (TE), Greg Pruitt (RB) et Mike Phipps (QB), ils ont battu les Bengals 35-23 pour mettre fin à une série de neuf défaites consécutives pour démarrer la saison. Version 1970 de Tim Couch, Phipps était un joueur que Cleveland avait reçu dans l’échange très controversé avec Miami contre le receveur Paul Warfield. Mais ce jour-là, il a joué comme Otto Graham en terminant à 23/36 pour 298 yards et 2 touchdowns. Tous les deux captées par Roan et Pruitt. Le running back a d’ailleurs terminé avec 227 yards en cumulé.

. Semaine 5, saison 1976 : Browns – Steelers : 18-16
Ce jour-là, les Browns ont sorti le quarterback des Steelers Terry Bradshaw du terrain. Ou plutôt un homme, Joe « Turkey » Jones. Le defensive end a littéralement fondu sur son adversaire pour s’en emparer et le mettre violement au sol à l’aide d’une souplesse arrière digne des meilleurs catcheurs. NFL Films a dévoilé par la suite un ralenti montrant Bradshaw en train de se défouler violemment sur le sol après le coup. Le résultat reste anecdotique. Dave Mays, un quarterback rookie, a mené Cleveland à la victoire. Il a remplacé Brian Sipe, également blessé sur le match.

. Divisional Round, saison 1981: Browns – Raiders : 12-14
Surnommés les Kardiac Kids cette saison-là, les hommes de Sam Rutigliano ont vu leur chance tournée en playoffs dès leur entrée en scène, avec le fatal ‘Red Right 88’ en fin de rencontre. Comme ils l’avaient fait toute la saison, les Browns étaient engagés dans un match serré, en retard de deux points au tableau d’affichage, dans des conditions climatiques polaires. En moins de deux minutes, ils ont remonté 73 yards en 8 actions pour se retrouver sur la ligne des 14 yards adverse et 56 secondes restantes au chronomètre. Un field goal et la victoire aurait été en bonne voie. Rutigliano a préféré chercher le touchdown avec le terrain difficile. Il était également réticent à envoyer son kicker Don Cockroft car il avait manqué deux field goals et un extra-point plus tôt dans la partie. L’appel de jeu était ‘Red Right 88’, un schéma de passe où Dave Logan (WR) était la cible prioritaire dans le slot, et Newsome la soupape de sécurité. Brian Sipe a visé son tight end mais Mike Davis a intercepté le ballon au dernier moment pour valider la victoire des Raiders 14 à 12.

. Divisional Round, saison 1986 : Browns – Jets : 23-20, après prolongations
Cleveland possédait l’avantage du terrain tout au long des playoffs mais a été bousculé et poussé dans lses derniers retranchements. En retard de 10 points (20 à 10) à moins de 4 minutes de la fin, les Browns, portés par un grand Bernie Kosar, ont réussi à revenir pour arracher la prolongation. Une double même. C’est finalement Mark Mosely qui a offert la victoire aux siens grâce à son field goal de 27 yards. Kosar avait décroché, à cette époque, le record NFL pour un match de playoffs de passes lancées (64) et de yards gagnés (489). Record également côté défensif avec 12 punts forcés et 9 sacks produits.

. Finale AFC, saison 1986 : Browns – Broncos : 20-23, après prolongations
Connu sous le nom de « The Drive », celui-ci reste gravé dans la mémoire d’une fan-base torturée. Cleveland a pris l’avantage en fin de match grâce à un touchdown de Brian Brennan, puis a acculé Denver contre sa propre ligne des deux yards avec 4 minutes restantes au chronomètre. John Elway a avalé les 98 yards et offert l’égalisation à Mark Jackson pour forcer les prolongations. Les Broncos ont finalement gagné grâce à un field goal de Rich Karlis de 33 yards, que beaucoup de fans pensent encore aujourd’hui comme étant passé à gauche.

. Semaine 16, saison 1995 : Browns – Bengals : 26-10
Dans l’espoir qu’un procès puisse empêcher le propriétaire Art Modell, de déménager les Browns à Baltimore, 55 875 fans se sont rendus une dernière fois au Municipal Stadium pour voir si leur équipe pouvait briser une série négative de 6 revers consécutifs. Cleveland a joué avec son cœur derrière le bras du quarterback Vinny Testaverde (22/32, 241 yards, 2 touchdowns) et les jambes de Earnest Byner (31 courses, 121 yards). La victoire s’est dessinée au milieu d’un dernier quart-temps endiablé qui a vu les fans arracher les sièges pour les jeter sur la pelouse en guise de protestation, ou repartir avec chez eux comme souvenir. Ce match a clos le dernier chapitre de la longue histoire du bâtiment.

En chiffres

Matchs joués : 387, entre 1931 et 1995.

Bilan : Indians (1931) : Saison régulière : 2 matchs (1 victoire – 1 défaite). Playoffs : –
Premier match : 26 septembre 1931, victoire contre les Brooklyn Dodgers 6 à 0.
Dernier match : 8 novembre 1931, défaite contre les Chicago Cardinals 14 à 6.

Rams (1939-1941) : Saison régulière : 22 matchs (8 victoires – 12 défaites – 2 nuls). Playoffs : 2 matchs (1 victoire – 1 défaite).
Premier match : 8 octobre 1939, défaite contre les Chicago Bears 35 à 21.
Dernier match : 23 novembre 1941, défaite contre les Chicago Cardinals 7 à 0.

Browns (1946-1995) : saison régulière : 351 matchs (226 victoires – 119 défaites – 6 nuls). Playoffs : 19 matchs (13 victoires – 6 défaites).
Premier match : 6 septembre 1946, victoire contre les Miami Seahawks 44 à 0.
Dernier match : 17 décembre 1995, victoire contre les Cincinnati Bengals 26 à 10.

Leader à la passe : Brian Sipe (Browns) : 64 matchs, 1054/1838, 13 089 yards, 89 touchdowns, 81 interceptions.
Leader à la course :
Jim Brown (Browns) : 59 matchs, 1168 courses, 6177 yards, 54 touchdowns .
Leader à la réception : Ozzie Newsome (Browns) : 98 matchs, 347 réceptions, 4356 yards, 27 touchdowns.

Meilleur match à la passe : Bernie Kosar (Browns, 3 janvier 1987) : 33/64, 489 yards, 1 touchdowns, 2 interceptions.
Meilleur match à la course :
Jim Brown (Browns, 24 novembre 1957) : 31 courses, 237 yards, 4 touchdowns.
Meilleur match à la réception : Charlie Joiner (Bengals, 23 novembre 1975) : 7 réceptions, 00 yards, 0 touchdown.

Record d’affluence : 125 000 personnes, le 25 septembre 1935 : 7ème congrès eucharistique national
85 703 personnes, le 21 septembre 1970 : Cleveland Browns – New York Jets

Fun Facts

Le stade a été utilisé lors de l’Exposition des Grands Lacs en 1936, organisée pour promouvoir l’histoire de l’industrie sidérurgique dans la région, et sa contribution apportée au progrès de la nation. L’année suivante, l’exposition s’est poursuivie sur le thème plus général de la construction de l’Amérique. Elle décrivait l’apport de la région des Grands Lacs à la croissance de la vie culturelle, scientifique et industrielle du pays. Seul le stade, qui a été intégré à l’exposition en raison de sa taille et de son emplacement stratégique, et les jardins paysagers Donald Gray, adjacents au Nord, sont des rappels de l’existence de cet évènement. Les jardins ont été conçus par Donald Gray, un architecte paysagiste et concepteur actif à Cleveland de 1920 à 1939. Ils comprenaient une vaste étendue de cailloux accueillant des plantes et d’arbustes en fleurs. Au sommet de la haute pente se trouvait une pergola recouverte de vignes grimpantes. Bordée de parterres de fleurs, une pelouse de 152 mètres offrait une belle approche de la fontaine A.C. Ernst et son bassin réfléchissant, agrémenté de variétés de nénuphars fleurissant le jour et la nuit. Des jardins japonais, anglais, espagnols et français présentaient différents aspects des jardins historiques.

Le 19 avril 1960, les Tigers de Detroit et les Indians de Cleveland ont disputé 15 manches lors de la rencontre inaugurale de la saison de baseball, égalant le record de la rencontre la plus longue disputée à cette occasion.

‘The Ten Cent Beer Night’ (la nuit de la bière à 10 cents) s’est déroulée le 4 juin 1974. Les Indians (MLB) accueillaient les Texas Rangers tout en faisant une promotion spéciale afin d’attirer les supporters au stade. De la bière à volonté pour 0,10 $ le verre ! En raison de l’agressivité des fans en état d’ébriété, la rencontre a été interrompue par les arbitre.

Au cours des années 1980, la partie centrale de la tribune Est accueillait les fans les plus fervents de l’équipe, qui sont devenus célèbres en raison de leurs aboiements pour perturber les jeux offensifs adverses. Certains portaient des masques de chien et jetaient des biscuits pour chien sur les adversaires. Ils imitaient ainsi les cornerbacks Hanford Dixon et Frank Minnifield qui faisaient de même pour motiver leurs coéquipiers du front-seven. Ce groupe, baptisé Dawg Pound, a été inclus dans la conception du FirstEnergy Stadium où il a récupéré le même emplacement.

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