[Preview 2020] Tampa Bay Buccaneers : Tom Brady pour rêver

Avec l'arrivée de Tom Brady, les Bucs se mettent à rêver d'être la première équipe à jouer un Super Bowl à domicile.

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Le 7 février prochain, le Raymond James Stadium de Tampa Bay accueillera le 55e Super Bowl. Il y a encore quelques mois, il aurait été impensable de voir les Buccaneers jouer ce match. Mais depuis, beaucoup de choses ont changé et Tampa Bay pourrait bien être la première équipe à jouer le plus gros match de l’année à domicile.

Les dirigeants et Bruce Arians ont en tout cas mis toutes les chances de leur côté en allant chercher Tom Brady pour mener leur attaque. Sur le papier, l’effectif fait rêver. Maintenant, il faut assumer sur le terrain.

La saison dernière : 7 victoires – 9 défaites

Mouvements à l’intersaison

On ne sait pas où seront les Buccaneers dans 6 mois, mais pour l’instant ils peuvent légitimement prétendre au titre de champions de l’intersaison. Avant que la machine ne s’emballe à l’ouverture du marché des transferts, les yeux étaient déjà braqués sur la Floride. Bruce Arians avait une décision cruciale à prendre : que faire avec Jameis Winston ? Continuer de lui faire confiance ou s’en séparer en prenant le risque de ne pas trouver mieux sur le marché ?

Rapidement, on a compris que l’entraîneur des Bucs avait une idée derrière la tête. Un coup de poker nommé Tom Brady. Quelques jours plus tard, Winston est prié de s’en aller (il choisira d’ailleurs le concurrent) pour faire de la place à celui qui est peut-être le meilleur quarterback de tous les temps. Un coup de théâtre énorme en NFL : le triple MVP, champion à 6 reprises, change de franchise pour la première fois de sa carrière en 20 ans. Mais en Floride, on ne s’est pas contenté d’accueillir le lanceur de 43 ans, on a aussi essayé de le mettre dans les meilleures conditions possible.

La ligne perdait une pièce majeure au poste de tackle avec le départ de Demar Dotson aux Broncos ? Qu’à cela ne tienne, Tampa Bay est monté d’un cran lors de la draft pour sélectionner Tristan Wirfs avec le 13e choix. Le jeu au sol était à la peine l’an dernier et Tom Brady aime bien les running backs à l’aise dans les airs ? Pas de souci, Ke’Shawn Vaughn (76e choix de la draft) et LeSean McCoy arrivent pour compenser le départ de Peyton Barber. Enfin, le plus beau coup des Floridiens pour aider leur nouveau quarterback concerne un joueur qui n’était même pas en NFL l’an dernier. Excité par un nouveau challenge et par l’idée de rejouer avec son partenaire de toujours, Rob Gronkowski est sorti de sa retraite et portera le maillot des Bucs cette saison.

Les dirigeants ont aussi réussi à garder la plupart de leurs meilleurs éléments. En défense, ils ont d’abord placé le franchise tag sur le meilleur sackeur de la saison dernière, Shaquil Barrett (19,5 sacks), avant de re-signer Jason Pierre-Paul (8,5 sacks en 10 matchs) et Ndamukong Suh sur la ligne. Sur le papier, c’est un sans-faute pour Tampa Bay.

Arrivées notables : Tom Brady (QB), Rob Gronkowski (TE), LeSean McCoy (RB) et Joe Haeg (T/G).
Re-Signatures : Shaquil Barrett (LB), Jason Pierre-Paul (DE), Ndamukong Suh (NT), Antony Auclair (TE), Blaine Gabbert (QB), Kevin Minter…
Draft : Tristan Wirfs (OT), Antoine Winfield (S), Ke’Shawn Vaughn (RB), Tyler Johnson (WR), Khalil Davis (DT), Chappelle Russell (LB) et Raymond Calais (RB).
Pertes notables : Jameis Winston (QB), Peyton Barber (RB), Breshad Perriman (WR), Demar Dotson (OT), Carl Nassib (DE), Beau Allen (DT) et Andrew Adams (S).
Ils ont renoncé à la saison à cause de la COVID-19 : Brad Seaton (OT)

Le(s) point(s) fort(s)

Il y a bien longtemps que Tom Brady n’avait pas eu autant d’armes offensives à sa disposition. Il faut probablement remonter à 2007 pour retrouver autant de qualité autour du quarterback. En Floride, il aura un des meilleurs duo de receveurs de la ligue : Mike Evans (13 matchs, 67 réceptions, 1157 yards et 8 TDs en 2019) et Chris Godwin (14 matchs, 86 réceptions, 1333 yards et 9 TDs en 2019). Les deux sont complémentaires et apportent de nombreuses solutions, que ce soit en profondeur ou au niveau intermédiaire. Toujours dans les airs, le groupe de tight ends, lui non plus, n’a rien à envier à personne dans la ligue. La paire O.J. Howard – Cameron Brate était déjà solide, alors en y ajoutant Rob Gronkowski, le poste devient une force de l’effectif.

Pour lancer le ballon à tous ces joueurs, Tom Brady pourra aussi profiter d’une ligne offensive de grande qualité pour lui donner du temps. D’abord très solide à l’intérieur avec Ali Marpet et Alex Cappa aux postes de gardes ainsi que Ryen Jensen, l’un des meilleurs centres de la ligue, ce groupe fait aussi le travail sur les extérieurs. À gauche, Donovan Smith sort de sa meilleure année en carrière (seulement 34 pressions autorisées en 2019) et à droite Tristan Wirfs est considéré comme l’un des meilleurs prospects de la dernière draft.

De l’autre côté du terrain, les Buccaneers ont aussi des atouts à faire valoir. Après un début d’année 2019 compliqué, le front seven de Tampa Bay a livré une fin de campagne impressionnante. Il y a tout dans ces deux premiers niveaux de la défense : des superstars (Lavonte David et Shaquil Barrett), des jeunes joueurs à la marge de progression énorme (Devin White et Vita Vea) ou encore des vétérans toujours capables d’être décisifs (Jason Pierre-Paul et Ndamukong Suh). Si tout se passe bien cette année, cette escouade devrait moins avoir à gérer de situations inconfortables que la saison dernière. Elle pourrait alors dévoiler tout son potentiel.

Le(s) point(s) faible(s)

Si le front seven apporte de nombreuses garanties, il reste encore beaucoup d’interrogations concernant les lignes arrières en Floride. L’an dernier, les Buccaneers encaissaient en moyenne 270,1 yards par match dans les airs. Seuls les Cardinals et les Lions faisaient pire.

La principale raison de cette lacune vient de la jeunesse de l’effectif à ces postes. Aucun des trois cornerbacks majeurs de l’effectif (Jamel Dean, Carlton Davis et Sean Murphy-Bunting) ne dépasse les 23 ans et tous ont été draftés en 2018 ou 2019. Et ce n’est pas le groupe de safety composé de Mike Edwards (24 ans), Justin Evans (24 ans), Antoine Winfield (22 ans) ou encore Jordan Whitehead (23 ans) qui va apporter un peu d’expérience. Si cette défense ne veut pas être trop déséquilibrée, ces jeunes doivent progresser et vite.

Facteur(s) X

Depuis deux ans maintenant, et malgré un Super Bowl en 2018, le triple MVP montre quelques signes de faiblesse. Ses statistiques sont en tout cas moins flamboyantes que par le passé. Tom Brady en 2019 c’est 60,8 % de passes complétées (3e plus mauvais total en carrière), 4 057 yards (plus mauvais total depuis 2010 sur une saison complète), 24 TDs (plus mauvais total depuis 2006) et une évaluation de 88 (plus mauvaise évaluation depuis 2013). Dans quelle mesure ce déclin statistique est-il à imputer au manque de talent autour de lui depuis deux saisons ? On le saura très vite, car, on le répète, le quarterback aura cette année l’un des plus beaux castings de la ligue à sa disposition. Cette fois, il n’aura plus d’excuse.

Beaucoup de talent donc, mais aussi beaucoup de nouveauté. Difficile en effet d’apprendre une nouvelle attaque quand on a 43 printemps et qu’on n’a connu qu’un seul système en 20 ans de carrière. Pourtant, c’est ce que va devoir faire Tom Brady en Floride. Nul doute que Bruce Arians va adapter son schéma offensif à son nouveau maître à jouer, mais le lanceur entre tout de même dans un environnement inconnu. Malheureusement, les Buccaneers n’ont pas le luxe de prendre leur temps. Ils sont programmés pour gagner de suite et l’adaptation doit être immédiate. Un procédé qui n’est jamais évident, même quand on s’appelle Tom Brady ou Bruce Arians.

Le joueur à suivre : Rob Gronkowski

Il aura fallu que son quarterback préféré parte au soleil, en Floride, et lui propose un nouveau challenge, loin de Bill Belichick et du Massachusetts, pour que Rob Gronkowski daigne enfin sortir de sa retraite. Tour à tour catcheur, cheerleader, ou encore consultant, Gronkowski va enfin redevenir un joueur de football. Reste désormais à savoir à quel niveau. Avant même son retour à la compétition, l’ancien Patriot peut déjà être considéré comme le meilleur tight end de tous les temps. C’est dire à quel point il a marqué la NFL durant ses 9 ans à New England (115 matchs, 521 réceptions, 7 861 yards, 79 TDs et 3 Super Bowls remportés).

L’entente avec Tom Brady a toujours été parfaite sur et en-dehors du terrain. Si les deux hommes arrivent à retrouver la même alchimie, l’attaque des Buccaneers risque d’être difficile à arrêter. Rob Gronkowski fait partie des rares joueurs de la ligue à pouvoir dicter les match-ups par sa seule présence sur sa ligne. Il apporte aussi une qualité au block pour le jeu de course que peu de tight ends ont de nos jours. Mais arrivera-t-il à revenir à ce niveau ? Cette année sans football a-t-elle été suffisante pour régénérer son corps meurtri par les blessures et son esprit épuisé par l’exigence de Belichick ? Arrivera-t-il à reprendre le rythme dès le début de la saison ? Autant de questions qui amènent à une seule réflexion : on a hâte de revoir Rob Gronkowski sur les terrains de football.

Calendrier

@Saints, Panthers, @Broncos, Chargers, @Bears, Packers, @Raiders, @Giants, Saints, @Panthers, Rams, Chiefs, Repos, Vikings, @Falcons, @Lions, et Falcons.

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En résumé

En l’espace d’une intersaison, les Buccaneers sont passés d’équipe absente des playoffs depuis 13 ans, à une formation prétendante à la victoire finale. L’effectif est bourré de talent à tous les étages et l’arrivée de Tom Brady donne une autre dimension à cette franchise. Reste à ce que la mayonnaise prenne entre ce quarterback de légende et un entraîneur au goût très prononcé pour l’attaque.

Avec un calendrier relativement à leur portée, Tampa Bay devrait retrouver les playoffs. Mais cette équipe est bâtie pour le titre et une simple qualification en playoffs ne suffira pas. Les Buccaneers seront jugés sur leur capacité à aller loin en janvier. Pour cela, il y aura de sacrés clients en NFC, à commencer par la division Sud où le duel avec New Orleans promet d’être excitant.

Le pronostic : 13 victoires – 3 défaites

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