[Portrait] Stefon Diggs, le chef de famille

Joueur respecté, Stefon Diggs n'a pas peur des responsabilités. Alors il les prend.

Stefon Diggs

Né le 29 novembre 1993 à Gaithersburg, Maryland
1m83 pour 88 kilos
Receveur, Buffalo Bills, 6e saison

Ma famille d’abord

Stefon Diggs grandit dans le Maryland, à Gaithersburg dans la banlieue nord de la capitale Américaine. Après une dernière année de lycée où il joue receveur, coureur et arrière-défensif, Stefon Diggs est en 2012 considéré comme une recrue 5 étoiles, le second receveur lycéen de tout le pays (Amari Cooper est 5e). Alors forcément il suscite les convoitises et les prestigieux programmes de Florida, Auburn ou Ohio State le courtisent.

Si les états du Texas, de Californie et de Floride sont réputés pour être des viviers quasi-intarissables de jeunes footballeurs, celui du Maryland est moins reconnu par le grand public et pourtant, les recruteurs universitaires y passent beaucoup de temps : Todd Gurley, Joe Haden, les frères Fuller, Adrian Amos, Dwayne Haskins ou encore le dernier numéro 2 de la draft Chase Young en sont issus. L’université locale a bien un programme de football mais leur seul et unique titre de champion remonte à 1953 ! Leur dernière recrue 5 étoiles l’était en 2005, alors l’espoir de séduire sportivement le meilleur joueur de l’état était mince.

Mais. Quatre ans avant de pouvoir aller à l’université, Stefon est devenu la figure paternelle de la famille après le décès de son père, des suites d’une maladie cardiaque. Il avait 14 ans.

« Quelques mois avant sa mort il m’a dit : occupes-toi de tes frères et de ta mère. Prends soin de ta famille. », Stefon Diggs pour Zone Coverage

Alors, il décide de rester proche des siens en rejoignant les Terrapins de Maryland. Dès sa première saison, il produit : six touchdowns en attaque et deux de plus sur retour d’engagement. Mais s’il joue bien, la recrue 5 étoiles ne brille pas comme un futur premier tour de draft. Cinq touchdowns sa saison précédent son inscription à la draft. Pas de quoi affoler les évaluateurs. Gêné par des blessures, il est évalué comme un receveur courant de bons tracés mais manquant d’un véritable atout dominant.

Star et anonyme

Lors de la draft 2015, pas moins de 19 receveurs sont choisis avant lui ! Certains encore dans la ligue comme Amari Cooper (Cowboys) ou Tyler Lockett (Seahawks), d’autres n’ayant effectué qu’un passage éclair en NFL comme Kevin White ou Dorial Green-Beckham. Il est seulement le 146e joueur sélectionné. Lui, la star du programme de son état natal.

(Jonathan Newton / Washington Post)

Dynamique mais manquant de taille, il est considéré comme un joueur moyen. Les Vikings le choisissent en partie pour compléter un Cordarelle Patterson qui ne devient pas un receveur numéro 1 après sa sélection au 1e tour deux ans auparavant. Si en 2020, il signe un contrat de 72 millions de dollars avec les Bills de Buffalo, Stefon Diggs le doit à son travail.

« Depuis le premier jour, je l’ai vu travailler pendant la saison et l’intersaison. Il progresse chaque année et c’est génial de voir dans le groupe quelqu’un qui travaille aussi dur. », Kyle Rudolph en 2018 pour ESPN

Travailler. Comme sa mère enchainant les heures avec la compagnie ferroviaire nationale pour subvenir aux besoins de ses quatre enfants. Travailler pour passer du statut d’un receveur de complément choisi au 5e tour à l’option numéro 1 de l’équipe : 5 saisons avec les Vikings, 4600 yards et 30 touchdowns !

Petit frère

En 2020, un autre Diggs joue en NFL : Trevon, cornerback avec les Cowboys de Dallas. Lui aussi jouait receveur au lycée alors les comparaisons avec Stefon étaient incessantes. Impossible pour lui donc de rejoindre l’université locale et y être constamment jugé par rapport à son ainé. Le programme de Alabama est à la fois un des meilleurs du pays et suffisamment loin du domicile pour que les fans locaux le jugent pour ses performances et non par rapport à son frère.

13 réceptions pour 88 yards pour sa première saison. Jalen Hurts (Eagles) lançait surtout en direction de Calvin Ridley (Falcons) et OJ Howard (Bucs) mais le jeune Trevon s’accroche, pas question d’abandonner, Stefon ne l’aurait pas permis. Alors quand son entraineur lui propose de changer de coté, il demande conseil à son grand frère.

« Stefon est un peu comme mon père. Il était là pour moi quand mon père est mort, il a toujours pris soin de moi. Je lui ai souvent demandé conseil et il m’a toujours aidé. », Trevon Diggs pour Fan Buzz

Et après une saison d’adaptation, il défend 14 passes dont 4 interceptions. De quoi être drafté dans le top 50 de la draft (ou presque, 51e). « Papa » Stefon est bien entendu le plus fier et heureux des frères.

Cette saison, le grand frère se rend dans un nouveau stade, celui de Buffalo. Mais il le fait toujours, en homme de goût, en écoutant Erykah Badu. 111 réceptions donnant 1314 yards en réception en 14 matchs 2020, pour aider des Bills en pleine ascension à atteindre les sommets. Les Bills étaient prometteurs en 2019, il manquait un taulier, un chef de file, un chef de famille. En 2020, ils l’ont avec Stefon Diggs.

 

 

Partagez cet article sur : Twitter Facebook
Afficher les commentaires