[Preview 2020] Buffalo Bills : Josh Allen, la clé de leur destin

Après 25 ans de disette, les Bills sont enfin prêts à reconquérir l'AFC Est. Et plus si affinités ?

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Deux qualifications en playoffs en trois saisons comme entraîneur principal, c’est le bilan (très) encourageant de Sean McDermott à la tête des Buffalo Bills. Quand on sait qu’avant son arrivée l’équipe n’avait plus goûté aux séries éliminatoires depuis 1999, on comprend pourquoi sa direction lui a offert une prolongation. Le coach est désormais lié avec la franchise jusqu’en 2025.

En trois ans, les Bills se sont peu à peu transformés en une équipe respectée et redoutée. Avec le départ de Tom Brady des Patriots et une intersaison ambitieuse, tout Buffalo se prend à rêver de reconquérir une division après laquelle ils courent depuis 25 ans.

La saison dernière : 10 victoires – 6 défaites, 2e AFC Est, défaite en Wild Card

Mouvements à l’intersaison

En janvier dernier, les Bills sont passés tout prêt de remporter leur premier match de playoffs depuis 1995 et l’époque de Jim Kelly. Cette défaite synonyme d’espoir a permis à l’équipe de comprendre qu’il était difficile d’être ambitieux quand on ne marque pas plus de 20 points dans un match. Le point faible identifié, la franchise en a fait une priorité lors de l’intersaison. En échangeant son choix du premier tour de draft contre le receveur Stefon Diggs, Buffalo a décidé de frapper un grand coup. L’apport de l’ancien Viking (63 rec, 1130 yards, 6 TDs en 2019) offre enfin une vraie cible numéro un à Josh Allen. Son arrivée devra faire passer à un cap au quarterback. Les rookies Gabriel Davis et Isaiah Hodgins viennent également étoffer la position. Très productifs en universitaire, ils apportent également avec leur taille des profils différents.

Sur la ligne, les Bills ont décidé de ne pas renouveler l’expérience LaAdrian Waddle. Ils ont fait le choix d’un autre pari avec l’arrivée de Daryl Williams. Seconde équipe All Pro en 2017 avec Carolina, Williams peine depuis une grosse blessure en 2018. Brian Winters a rejoint l’équipe au début des camps suite à la blessure de Jon Feliciano. Il postulera pour le poste de garde droit. À la course, Franck Gore continue son tour de l’AFC Est en rejoignant les Jets. Le puissant Zach Moss, sélectionné au 3e tour de la dernière draft, le remplacera. L’ancien joueur des Utes apportera sa polyvalence et notamment des qualités en sortie de backfield.

De l’autre côté du ballon, la signature de Mario Addison (34 plaquages, 9,5 sacks)et la sélection du prometteur A.J Epenesa ajoutent de nouvelles menaces sur les lignes offensives adverses. La sélection de ce dernier au second tour a tout du bon coup. Plutôt attendu en fin de premier tour, le voir descendre a été une petite surprise, et les Bills ont sauté sur l’occasion. Il devrait intégrer la rotation et contribuer dès sa saison rookie. Sur la ligne défensive, les Bills ont vu Jordan Phillips partir pour l’Arizona et ont enregistré le retrait de Star Lotulelei en raison du coronavirus. Pour les remplacer, on retrouve l’ancien premier tour des Panthers Vernon Butler, et Quinton Jefferson. Ils viendront épauler le prometteur Ed Oliver. Sur le second rideau, un autre joueur que McDermott a connu à Carolina, AJ Klein, vient apporter son expérience. Il formera un alléchant trio avec Tremaine Edmunds et Matt Milano. Enfin, Josh Norman (40 plaquages, 1 int) va essayer de se relancer après une expérience très mitigée à Washington. Là aussi, en tant qu’ancien des Panthers, Norman retrouve son ancien coordinateur défensif.

Après trois semaines de camps d’entrainement, les Bills ont nommé Tyler Bass comme leur kicker pour la saison à venir et ont par conséquent remercié le vétéran Stephen Hauschka. Après trois saisons à Buffalo, le joueur de 35 ans avait notamment déçu sur longues distances.

Arrivées notables : Taiwan Jones (RB), Stefon Diggs (WR), Daryl Williams (OT), Brian Winters (G), Mario Addison (DE), Quinton Jefferson (DT), Vernon Butler (DT), A.J. Klein (LB), Tyler Matakevich (LB), Josh Norman (CB), Brian Allen (CB)
Re-Signatures : Dion Dawkins (OT), Isaiah McKenzie (WR)
Draft : A.J. Epenesa (DE), Zack Moss (RB), Gabriel Davis (WR), Jake Fromm (QB), Tyler Bass (K), Isaiah Hodgins (WR), Dane Jackson (CB)
Pertes notables : Frank Gore (RB), LaAdrian Waddle (OT), Jordan Phillips (DT), Lorenzo Alexander (LB), Kevin Johnson (CB), Stephen Hauschka (K)
Ils ont renoncé à la saison à cause de la COVID-19 : Star Lotulelei (DT), E.J. Gaines (CB)

Le(s) point(s) fort(s)

DE-FEN-SE, DE-FEN-SE ! Sur le papier, mais aussi dans les faits, la défense des Bills est une des toutes meilleures de la ligue. 3e en 2019 au nombre de yards encaissés par match, 2e en 2018, ce côté du ballon est le moteur de l’équipe, les portant jusqu’en playoffs l’an dernier. Cette saison, l’effectif semble encore plus complet. Le groupe proposé par McDermott est un savant mélange entre expérience et jeunesse. L’escouade dispose de playmakers sur chaque ligne. Le cornerback Tre’davious White est un des tout meilleurs à son poste et offre une protection anti-aérienne de premier plan. Six ballons volés, aucun touchdown concédé, 50% de passes incomplètes quand il est ciblé, le joueur de 25 ans n’a pas volé sa sélection dans la 1ère équipe All Pro en 2019. En dernier rideau, la paire Mycah Hyde – Jordan Poyer a fait ses preuves depuis trois saisons et donne de vraies garanties. Au milieu du terrain le duo Milano (101 plaquages, 1,5 sack) – Edmunds (115 plaquages, 1 int, 1,5 sack) est un des plus solide et efficace de la ligue. Sur la ligne le très prometteur Oliver pourrait rapidement devenir un des meilleurs joueurs à son poste. Pour accompagner les vétérans Murphy et Hugues ainsi que le rookie A.J Epenesa, l’expérimenté Mario Addison, tournant à au moins 9 sacks de moyenne ces quatre dernières saisons, est arrivé. C’est du solide, du très solide. Les défenses gagnent les championnats, la première étape sera de faire gagner la division.

Huitièmes au sol en 2019, les Bills ont perdu l’inusable Franck Gore. Une perte qui pourrait faire baisser leur production. Mais durant la draft, le manager général Brandon Beane a sélectionné le prometteur Zach Moss. En trois saisons comme titulaire à Utah, le coureur a gagné plus de 3500 yards et inscrit 36 touchdowns. D’un profil complémentaire à celui de Devin Singletary (151 courses, 775 yards, 2 TDs – 29 rec, 194 yards, 2 TDs), leur duo pourrait faire des étincelles. Avec 510 yards l’an dernier (et 631 en 2018), le quarterback Josh Allen sait également utiliser ses jambes pour faire avancer l’attaque. Son efficacité à la course donne encore un plus de poids au jeu au sol de son équipe.

Si les Bills rêvent à nouveau de grandeur, c’est en très grande partie grâce au travail effectué par Sean McDermott depuis son arrivée dans l’état de New York. Deux campagnes de playoffs en trois saisons, le coach a redonné sourire et fierté à toute la « Bills Mafia ». En parallèle, Brandon Beane, a réussi ces dernières intersaisons en renforçant l’équipe que ce soit à la draft ou sur la free agency. La franchise est bien dirigée sur et hors terrain, et les résultats s’en ressentent.

Le(s) point(s) faible(s)

Si la défense de Buffalo est une des meilleure de la ligue, l’escouade présente néanmoins quelques fragilités. Le manque de profondeur relatif à certains postes pourrait devenir problématique si les blessures s’en mêlent. Au poste de cornerback, derrière White les solutions ne sont pas légion. Josh Norman n’a plus le niveau de son temps aux Panthers. Levi Wallace et Taron Johnson sont jeunes et doivent confirmer. Sur la ligne défensive, avec le retrait dû à la COVID de Star Lotulelei, les Bills vont devoir se passer d’un titulaire au poste depuis deux saisons. Malgré les arrivées de Quinton Jefferson et Vernon Butler durant l’intersaison et l’éclosion attendue d’Ed Oliver, le joueur tongien pourrait manquer dans la rotation, en particulier si l’équipe vise loin au mois de janvier.

La ligne offensive, malgré des statistiques correctes sur la protection de passe, ne dégage pas pour autant une grande sérénité. Sans la mobilité de Josh Allen qui l’aide à se dégager de la pression, le nombre de sacks concédés pourrait être moins flatteur. Cody Ford a montré quelques dispositions intéressantes durant son année rookie, mais il doit encore beaucoup progresser et surtout gagner en régularité pour convaincre durablement au poste de tackle droit titulaire. A son opposé, Dion Dawkins a signé une prolongation lucrative pendant l’intersaison. Le joueur va devoir maintenant assumer son nouveau statut et monter encore d’un cran dans son niveau de jeu. Au coeur de la ligne, l’absence pour blessure de Feliciano rebat les cartes. L’ancien Jet Brian Winters a été signé pour le remplacer. Il sera en concurrence avec Daryl Williams, qui espère retrouver son niveau de 2017 pour prétendre à la titularisation. Beaucoup d’incertitudes auxquelles McDermott devra répondre rapidement.

Avec seulement 46 ballons captés par leurs tights end, les Bills figuraient au 26e rang dans ce domaine en 2019. Cette absence de soupape de sécurité au milieu du terrain a été un handicap pour un Josh Allen en manque de solutions. Mais l’équipe pourrait déjà avoir la solution. Dawson Knox (28 rec, 388 yards, 2 TDs) drafté au 3e tour en 2019, est appelé à prendre d’avantage d’importance dans l’attaque après une première saison intéressante.

Facteur(s) X

La saison dernière, les Bills étaient seulement 26e dans le jeu de passe. Trop léger pour espérer continuer à progresser. La franchise a massivement renforcé son escouade de receveurs pendant l’intersaison. L’arrivée de Stefon Diggs contre leur 1er tour de draft 2020 avait donné le ton, et Brandon Beane a également ajouté deux rookies très productifs en NCAA, Gabriel Davis et Isaiah Hodgins. Davis semble d’ailleurs s’être déjà établi dans le haut de la hiérarchie à la faveur d’un camp d’entrainement impressionnant. Et il faudra au moins ça pour entourer Josh Allen (58,8% de passes complétées, 3089 yards, 20 TDs, 9 int).

Pour ses deux premières saisons chez les pros, il n’a jamais eu de vrai receveur numéro un. Si John Brown (72 rec, 1060 yards, 6 TDs) n’est pas manchot et dispose de belles qualités, il n’est pas pour autant du calibre à porter une attaque. La venue de Diggs est censée changer la donne. L’ancien Viking a montré qu’il était un excellent receveur capable de réaliser de gros gains et de faire gagner son équipe. Son entente avec son quarterback sera cruciale. La capacité du joueur à répondre présent dans les moments importants pourrait aider l’équipe à passer un cap. Mais Diggs a aussi montré l’an dernier qu’il pouvait être très vite agacé quand les choses ne tournent pas comme il le souhaite avec son lanceur. Il a exprimé, plus ou moins finement, sa frustration à plusieurs reprises. Estimant manquer de ballons ou trop le partager avec ses coéquipiers, il voulait être le vrai numéro un. Il le sera.

Avec un éventail de cibles étoffé, Josh Allen va devoir monter son niveau d’un cran. Depuis son arrivée en NFL, le lanceur a progressé dans tous les compartiments de son jeu. Plus précis, plus propre, plus prolifique, il a également montré de belle qualités de meneur d’homme. Pour autant, les doutes subsistent et l’ancien de Wyoming est encore loin d’obtenir les galons de franchise quarterback. Son équipe lui a donné des moyens et attend par conséquent encore plus de lui. Pour autant, quelle est réellement sa marge de progression ? Le joueur a un très gros bras mais cela ne suffit pas. Il doit progresser sur ses lectures et sur sa précision encore bien trop en deçà des standards NFL (56,3% en carrière). A la fin de la saison, les Bills devront décider si ils lèvent l’option de 5e année du joueur. Allen doit montrer qu’il le mérite. De ses progrès et de sa connexion avec son corps de receveur, notamment Diggs, dépendront grandement les ambitions de son équipe.

Le joueur à suivre : Ed Oliver

Sélectionné avec le 9e choix général lors de la draft 2019, Ed Oliver est un phénomène athlétique. Il est monté en puissance tout au long de sa première saison chez les pros pour finir avec 43 plaquages, 5 sacks et un fumble forcé. Plutôt intéressant pour un joueur qui a démarré moins de la moitié des matches. Cette saison, avec le retrait de Lotulelei et le départ de Jordan Phillips, ce sera lui le leader de la ligne défensive des Bills. Il va devoir assumer.

Bien coaché et bien entouré, le joueur de 22 ans pourrait confirmer cette année qu’il est un des plus grands espoirs à son poste. Sa capacité à rentrer dans le backfield adverse et à mettre la pression sur le lanceur devrait être un atout majeur. De grosses attentes reposent sur ses épaules, mais rien qu’il ne puisse accomplir tant sa marge de progression parait grande.

Calendrier

Jets, @Dolphins, Rams, @Raiders, @Titans, Chiefs, @Jets, Patriots, Seahawks, @Cardinals, Bye, Chargers, @49ers, Steelers, @Broncos, @Patriots, Dolphins

La preview audio du Podcast

En résumé

Buffalo a les atouts pour enfin remporter le titre de division. Une saveur à laquelle la franchise n’a plus goûté depuis 25 ans. Avec une défense dominante et une attaque renforcée, les Bills se sont donnés les moyens de réussir. Face à des Patriots amoindris, des Jets et des Dolphins en reconstruction. L’équipe a enfilé le costume de favori. Sans être simple, le calendrier devrait permettre aux hommes de McDermott de bien se lancer et de créer une dynamique.

Mais le chemin du succès passera avant tout par la marge de progression de Josh Allen et sa capacité à gagner des yards à la passe et à marquer des points. Si le quarterback franchit un nouveau palier grâce à ses renforts offensifs, notamment Stefon Diggs, les Bills pourraient jouer les troubles fêtes en AFC. S’il stagne, l’équipe aura énormément de mal à briser le plafond de verre.

Le pronostic : 11 victoires – 5 défaites

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