Power Tanking – Semaine 2 : Atlanta Falcons, à jamais les premiers

Perdre est plus qu'un objectif, c'est un mode de vie

Après un ballon d’essai en 2019, le power tanking est de retour. Ici, pas de courses à la victoire, mais un seul objectif : le premier choix de draft. Et après seulement deux semaines, de nombreuses franchises de NFL rivalisent d’ingéniosité pour obtenir le précieux sésame, qui permettra selon toute vraisemblance d’obtenir un quarterback chevelu de Clemson, future égérie des marques de shampoing.

Attention, un deuxième degré est requis pour lire cet article.

1 – Atlanta Falcons (0-2)

On peut perdre une fois un match déjà gagné sur un coup de chance, mais le faire deux fois relève de l’exploit. Atlanta, c’est ce loser magnifique, un esthète de la défaite aussi imprévisible que créatif.

Les Falcons sont loin d’être l’équipe la moins talentueuse de la ligue, et il y a peu de chances qu’ils obtiennent le premier choix de draft, mais il faut rendre hommage à une équipe historique. Selon Elias Sport, depuis 1933, 441 équipes ont marqué 39 points sans commettre de pertes de balles. Le résultat : 440 victoires et une défaite, celle des Falcons en deuxième semaine contre les Cowboys.

Gâcher 20 points d’avance semblait être du déjà vu, une sorte de Super Bowl LI version low cost. Alors les hommes de Dan Quinn ont rajouté du panache, en mêlant incompétence et frilosité. Petit rappel de la règle : l’équipe qui reçoit un onside kick peut toucher la balle dans les dix premiers yards, pas les adversaires. Apparemment, les Falcons n’étaient pas au courant.

C’est une masterclass pour une équipe capable de se réinventer chaque saison. Quinn est en mission, et son démantèlement méthodique de la franchise est à montrer dans les écoles de management, à côté du chapitre consacré à Jean-Marie Messier. Finis de consacrer les fondateurs, rendons hommage aux destructeurs. En semaine 3, les Falcons affronteront un traître, l’ancien maître de la contre-performance, Mitchell Trubisky. Revient nous vite Mitch, tu nous manques.

2 – Minnesota Vikings (0-2)

L-V-P (Less Valuable Player)! Alors que les Vikings devaient combattre pour le titre en NFC Nord, ils sont déjà au bord du gouffre. Friable défensivement, ils ont parfaitement débuté avec une défaite à domicile contre les Packers. Mais le meilleur restait à venir.

Face à des Colts en plein doute, Kirk Cousins a pris les rênes de ce match, et personne n’a pu lui résister. Philip Rivers a pourtant cru tenir la corde avec une interception vilaine en premier quart, mais il n’a pas tenu la distance face à l’ogre de Michigan State : 11/26, 113 yards et 3 interceptions et une évaluation de 15.9. Impossible d’éviter la défaite dans ces conditions, la réussite est totale.

Ce talent à un prix, mais nul doute que les dirigeants ne regrettent pas l’extension de 66 millions sur deux ans. Cousins est un bijou, et les Vikings se mettent à rêver de choix de draft dans le top 10. Prochaine étape : Tennessee.

3 – Philadelphia Eagles (0-2)

Direction Philadelphie, pour rendre hommage à la régression de l’année : Carson Wentz. Pour sa cinquième année, l’ancien de North Dakota State n’a jamais semblé aussi proche de son niveau de rookie. Alors que son équipe avait une avance de 17 points contre Washington, il a relancé l’équipe adverse avec un panel impressionnant d’actions clé : interceptions stupides, sacks consécutifs à une conservation trop longue du ballon et le traditionnel fumble. Atlanta a sûrement pensé à monter un échange pour recruter le joueur après une telle performance.

Et comme Batman doit avoir un Robin, il faut rendre hommage également au receveur J.J Arcega-Whiteside. Gigi l’amoroso, croqueur d’amour, l’œil de velours comme une caresse. Ancien choix de second tour, et auteur de 169 yards et 1 touchdown en 2019, il est parti sur des bases encore plus impressionnantes cette saison : 2 matches en tant que titulaire et 0 réception. Visé deux fois, il a laissé échapper la première passe avant de voir la seconde être interceptée. Il est l’arme numéro 1 de l’attaque des Eagles, celui qui peut faire la différence quand il faudra perdre contre les Giants.

Gros challenge en semaine 3, vu qu’il va falloir se transcender pour déjouer les pronostics et perdre contre les Bengals.

4 – New York Jets (0-2)

Les Jets d’Adam Gase sont l’histoire d’amour que nous rêvons tous d’avoir. Après plusieurs années, ils arrivent quand même à nous surprendre comme au premier jour. Contre une équipe des 49ers qui préparent avec brio « l’infirmerie Bowl » de la semaine 4 contre les Eagles, New York a réussi à perdre avec une sérénité déconcertante. Première action : touchdown de 80 yards pour Raheem Mostert et les 49ers.

Mais le meilleur reste à venir, avec une course encaissée de 55 yards sur une 3&31, preuve de la détermination fabuleuse de toute cette défense d’encaisser le plus de points possibles. Afin de permettre aux futurs rookies de s’adapter à l’équipe plus rapidement, New York évolue à un niveau NCAA dès le début de saison.

Blessures, contre-performance et coaching défaillant, le cocktail parfait pour vos défaites du dimanche soir. Peuvent-ils tenir ce rythme jusqu’au bout ? Avec l’AFC Ouest et la NFC Ouest au programme, la Jets Nation peut se mettre à rêver.

5 – Detroit Lions

Jamais deux sans trois, enfin ici jamais trois sans quatre. Les Lions viennent de réaliser l’exploit de perdre une quatrième fois de suite après avoir mené de dix points, record battu en NFL. Et si se faire remonter par les Packers n’est pas étonnant, perdre de cette manière contre les Bears en semaine 1 montre l’étendue du travail réalisé par Matt Patricia.

En trois saisons, l’ancien disciple de l’homme dont on ne prononce pas le nom dans un power tanking a réussi à détruire un effectif déjà très faible. En se mettant à dos des stars comme Darius Slay, il a vidé l’effectif de sa substance pour ramener une brochette d’ancien Patriots qui sont en vacances dans le Michigan.

En course avec Adam Gase et Dan Quinn pour le prestigieux titre de premier entraîneur viré de la saison, il va avoir l’honneur d’affronter des Cardinals en pleine confiance, l’idéal pour sécuriser une troisième défaite. Rien à dire, la NFC Nord est le grand gagnant du Power Tanking en ce début de saison.

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