Les 11 leçons de la Semaine 4 : Dallas a perdu son identité offensive

Les passes et les yards, c'est bien. Courir et défendre, c'est mieux.

Personne ne sait ce qui va se passer

La COVID-19 va rendre cette saison plus étrange et imprévisible que n’importe quelle autre. C’est tout ce qu’on sait à ce moment. Quels matchs vont être annulés ? Reportés ? Combien de temps va durer la saison ? Quelle est la politique exacte de la ligue en cas de contrôles positifs ? Ces questions n’ont pas de réponse.

Ne vous épuisez pas à écouter les avis. Il faut prendre les faits et les jours les uns après les autres. Psychologiquement, c’est le plus sûr en cette période.

Oui, cette leçon vaut aussi pour ce site, qui se concentrera sur les faits.

Les Cowboys ont perdu leur identité

Après la Semaine 3, on remarquait que les Browns s’étaient trouvés une identité en appuyant sur le jeu au sol. Leur large victoire de dimanche a rappelé que les Cowboys, eux, ont peut-être perdu leur identité. Ces dernières années, Ezekiel Elliott était le moteur de cette attaque, derrière une ligne en béton. Pendant l’intersaison, CeeDee Lamb a été drafté pour offrir une multitude de cibles à Dak Prescott. L’arrivée de Mike McCarthy était aussi un signe. En 13 saisons à Green Bay, il n’a eu un coureur à plus de 1000 yards qu’à 5 reprises. Et Dallas a donc décollé vers les airs. Depuis le début de l’année, Elliott n’a toujours pas dépassé 100 yards au sol sur un match. Il l’avait déjà fait deux fois après quatre matchs l’an dernier.

Résultat ? Au milieu du troisième quart-temps dimanche, Dallas était mené 38-14, en ayant gardé le ballon seulement 15 minutes, contre 22 minutes pour Cleveland. Les Cowboys ont punté trois fois et perdu deux fumbles sur leurs sept premières séries, avant d’échouer sur une passe déviée sur une quatrième tentative lors de leur huitième drive.

La fin de match s’est emballée et il y a eu de l’espoir, mais cela ne change rien au fond du problème. Les Browns, à chaque fois qu’ils ont récupéré le ballon, ont piétiné la défense adverse (307 yards au sol !) et conservé le cuir. Ce que faisaient les Cowboys il n’y a pas si longtemps. Au passage, cela donnait un peu plus de temps de repos à leur défense, qui en aurait bien besoin tant elle est abyssale cette année. Cette défense est évidemment le problème numéro un. Mais il est clair que l’arrivée de McCarthy a entraîné un changement de philosophie.

Perdre son identité peut être très dangereux en NFL. Les Cowboys le payent.

Justin Herbert a gagné sa place, point barre

Anthony Lynn peut expliquer tant qu’il veut que Tyrod Taylor ne peut pas perdre sa place sur une blessure, qui plus est causée par un médecin de l’équipe, il n’a plus le choix : la NFL n’est pas une association caritative. Si Taylor perd sa place à cause d’une blessure, il ne sera pas le premier. Demandez à Drew Bledsoe… Justin Herbert a réussi dimanche des choses que Taylor n’a jamais fait sur toute sa carrière.

Le rookie a du talent. Il doit jouer pour progresser. Dimanche, Herbert est a titillé les Buccaneers de Tom Brady malgré un jeu au sol complètement absent. Et il l’a fait en rendant une fiche de feu : 20/25, 290 yards, 3 touchdowns et une interception. L’interception, justement, elle fait très mal en fin de match. Mais elle ne doit absolument pas occulter tout le reste. Et tout le reste, c’est suffisant pour laisser Taylor sur le banc.

Lynn n’a plus le droit de tergiverser.

Les Vikings se sont trouvés un receveur numéro un

La question était posée il y a une semaine. Elle a probablement trouvé sa réponse. Il ne fera peut-être pas totalement oublier Stefon Diggs dès cette année, mais Justin Jefferson a encore montré dimanche qu’il a l’étoffe d’un très bon. Le rookie a notamment signé une énorme réception pendant le troisième quart. Tous les éléments sont là pour tenir la vedette.

La défense est morte

Que ce soit une conséquence de l’absence de présaison ou de la baisse du nombre de pénalités, les défenses NFL semblent à la rue comme rarement cette saison.

Douze équipes ont marqué plus de 30 points cette semaine. À titre de comparaison, une seule équipe a terminé la saison 2019 à plus de 30 points de moyenne par match.

Aucun avantage n’avait vraiment l’air décisif avant le coup de sifflet final tant les attaques pouvaient marquer quasiment à leur guise. Pour la troisième semaine de suite, une équipe a perdu malgré une avance d’au moins 16 points. C’est évidemment une première en NFL.

Pour le spectacle, c’est bien. En terme de qualité de jeu, c’est tout de même plus embêtant.

DK Metcalf est le receveur le plus fun à regarder de la NFL

S’il est apparu dans cette rubrique pour une bourde il y a une semaine, il ne faut pas oublier que D.K Metcalf est un phénomène incroyable.

Un tank, capable de feinter un cornerback avant de dérouler tout droit faaçon bulldozer. Difficile de faire plus fun.

Saute-mouton, c’est vraiment le plus spectaculaire

Si DK Metcalf veut devenir intouchable en terme de spectacle, il va devoir apprendre à maitriser le vol par-dessus un défenseur. Brandon Aiyuk a montré dimanche que cette action reste toujours la plus impressionnante.

Les Panthers ont peut-être de quoi espérer

Quand Gregory Richard se montrait très positif sur Matt Rhule, Joe Brady et Teddy Bridgewater pendant les présentations de la saison, on avait un peu de mal à le croire. Mais notre chroniqueur connait la NCAA mieux que personne, et il avait vu juste sur la capacité des nouveaux coachs de Carolina à tirer le meilleur de leur quarterback.

Bridgewater a livré un nouveau match très solide (26/37, 276 yards, 2 TDs, 1 int + 1 TD au sol) et Brady a très bien su tirer le meilleur d’un groupe pas vraiment bardé de superstars.

Le contraste était même cruel pour les Cardinals, également censés être menés par un jeune coach prometteur, avec en plus l’apport d’un numéro un de la Draft en la personne de Kyler Murray. Sauf que les Cardinals sont rentrés dans le rang.

Bill O’Brien rejoint le club de ceux qui devraient être en sursis mais se maintiennent par un drôle de miracle

Inutile désormais de parler d’Adam Gase, Dan Quinn ou Matt Patricia, dont le siège éjectacle reste toujours aussi étonnemment en place.

Bill O’Brien rejoint ce groupe. Coach à vocation offensive, O’Brien n’a toujours pas réussi à mener son attaque à plus de 23 points cette année. Houston affiche 19 points de moyenne par match. Seuls les Chargers, Jets et Giants font pire.

Même J.J. Watt en a marre.

C’est quand même beau, quand Odell Beckham est heureux

Tom Brady n’a jamais perdu

Et si ce qu’il fallait pour lancer la carrière floridienne de Tom Brady, c’était une bonne petite remontée ? Menés de 17 points, notamment après une interception de Brady retournée en touchdown défensif, les Buccaneers ont fini par l’emporter. Le quarterback a distribué cinq touchdowns à cinq cibles différentes, et Bruce Arians ne pouvait que se réjouir de l’état d’esprit apporté par sa star.

« Honnêtement, l’an dernier nous nous serions fait botter le cul de 20 points. Cette équipe a beaucoup de caractère et de playmakers », a apprécié le coach devant la presse (ESPN). « Tom n’est jamais mené dans sa tête, donc on peut toujours aller chercher le match. »

Brady reste Brady.

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