Les 11 leçons de la Semaine 5 : Alex Smith et Dak Prescott, destins croisés

Quelques minutes après le retour d'Alex Smith à Washington, les Cowboys ont perdu Dak Prescott. Triste timing dans un dimanche du sourire aux larmes.

Alex Smith a gagné le titre de comeback de l’année

Plus que par le passé, il y avait un nombre incroyable de prétendants au titre de comeback de la saison. Avec les retours de Cam Newton et Rob Gronkowski, ou celui de Ben Roethlisberger, le trophée allait, pour une fois, être disputé entre des grands noms. Mais Smith a mis tout le monde d’accord dimanche.

Sous la pluie, le vétéran a fait son retour quasiment deux ans après une double fracture de la jambe, suivie par des complications qui ont failli lui coûter la jambe, mais aussi la vie. Le voir sur le terrain dimanche, encaisser six sacks d’Aaron Donald et sa bande, était forcément une belle histoire au milieu d’une année si particulière.

Smith n’a pas réussi à porter son équipe. Ses stats sont affreuses. Mais il s’est assuré un trophée bien mérité.

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Dak Prescott favori l’an prochain

Avant de parler de son contrat, il y a l’humain. Celui qui a souffert dans sa chair en se brisant la cheville. Qui a pleuré en quittant le terrain. Dak Prescott avait démarré sa saison sur des bases statistiques folles.

Avec 1690 yards lancés en quatre matchs, il était de loin le lanceur le plus productif de la ligue, devancant Tom Brady de plus de 300 yards. Si les résultats collectifs n’étaient pas au rendez-vous, Prescott n’avait jamais disposé d’autant de cibles. De quoi viser la division assez sereinement, avant d’espérer un peu de magie en playoffs.

Sur le plan personnel, la suite est désormais plus incertaine pour Prescott. Sans contrat à la fin de l’année, il pourrait revenir à Dallas se relancer sur un terrain connu. Plusieurs joueurs, dont LeSean McCoy par exemple, sont déjà revenus de ce type de blessure. Il faudra juste un terrain favorable à Prescott. Dans l’éventualité improbable où Dallas ne voudrait plus de lui, il ne manquerait pas de prétendants. Et il deviendrait rapidement un candidat majeur au titre de Comeback de l’année en 2021.

Le franchise tag est (parfois) injuste

Que pouvez vous faire avec 150 millions de dollars que vous ne pourriez pas faire avec 31 millions de dollars ? Avec un peu d’imagination, assurément beaucoup de choses. Pour ceux qui pensent que l’argent est la récompense ultime, alors la blessure de Dak Prescott est un crève-coeur terrible. Le joueur avait pris la décision de jouer cette saison sans l’assurance d’avoir un contrat au-delà. Il l’a payé avec fracture de la cheville.

Il va toucher 31,4 millions de dollars sur l’année, même blessé. Ce qu’il perd, c’est ce qui devait arriver après. Un énorme contrat en centaine de millions de dollars. La possibilité de vivre quelques dizaines de vies supplémentaires sans manquer de rien. Ou, plus noblement, d’aider beaucoup de monde, parce que Prescott pense sincèrement à ceux qui souffrent.

Argent (et mauvaise foi) ou pas, le franchise tag prend parfois des airs d’injustice. Ces menottes de luxe avec lesquelles les propriétaires ont le droit d’attacher leurs joueurs à la franchise ont des airs de CDD forcé. Il sera facile pour ceux qui n’ont pas vu les propositions faites à Prescott ces derniers mois de dire qu’il aurait du signer les offres de Dallas.

Les joueurs qui se sont plaint du franchise tag, et qui ont parfois fait grève, ont sûrement raison. S’y opposer massivement et systématiquement pourrait faire sauter ce verrou, mais cela ne semble pas à l’ordre du jour. Les négociations du nouveau CBA il y a moins d’un an feront office d’occasion manquée. Et Prescott ne sera pas le dernier.

Les Cowboys sont toujours favoris de leur division

La NFC Est est toujours un enfer. À quel point ? Même avec une défense faible et Andy Dalton aux commandes, Dallas fait figure de favori assez net.

Les Giants et Washington sont en ruine. Philadelphie est irrégulier et illisible.

Les Raiders ont bien le potentiel

118 yards pour Henry Ruggs, 1 touchdown pour Darren Waller, deux au sol pour Josh Jacobs… et même des passes en profondeur de Derek Carr ! L’attaque des Raiders a tourné à plein régime dimanche pour passer 490 yards aux Chiefs.

Mais la bonne nouvelle vient peut-être plus encore de la défense, qui a forcé Kansas City à punter à cinq reprises, une rareté pour Patrick Mahomes et son escouade ! C’est exactement ce qui manque à Las Vegas pour donner un coup de fouet supplémentaire à sa reconstruction.

Pour Joe Burrow, c’est le métier qui rentre… douloureusement

Sept sacks dimanche contre Baltimore. Vingt-deux au total sur les quatre premiers matchs. Joe Burrow est le quarterback qui a été le plus souvent mis au sol depuis le début de l’année. Il garde parfois le ballon trop longtemps, mais il souffre surtout du manque de talent de la ligne censée le protéger.

Burrow est bourré de talent, mais la saison va être longue. En attendant des renforts. Car cette ligne devra être la priorité absolue de l’intersaison pour Cincinnati.

La situation de Dan Quinn était intenable… depuis longtemps

Il y a les lacunes de l’effectif, mais il y a surtout la manière. Atlanta n’est plus aussi bien armé que ces dernières saisons. Mais tout de même. L’apathie de cette équipe dans une nouvelle défaite face à des Panthers en reconstruction faisait peine à voir.

Paradoxalement, c’est Todd Gurley, le coureur au genou abimé, qui a été le seul espoir, pendant que Matt Ryan, auteur d’une vilaine interception, commençait à afficher le poids des années… ou la fin du cycle de son coach.

Dan Quinn est donc viré. La décision intervient probablement un an trop tard. Quinn semblait déjà en bout de course quand Atlanta avait débuté avec 8 défaites en 9 matchs l’an dernier. Il avait miraculeusement sauvé sa tête. C’était une erreur de la direction. Une année perdue.

Avec un ancien MVP et quelques belles pièces, Atlanta peut mieux faire. Au prochain coach de trouver la formule.

Aucune défense n’est en sécurité

Vous vous souvenez quand les Colts avaient la meilleure défense de la NFL ? Moins de 300 yards autorisés par match, tout ça, tout ça.

Les Browns ont corrigé ça en collant 385 yards, 22 first downs et 32 points à Indianapolis. L’absence de Darius Leonard a bien aidé, mais tout de même.

Aucune défense n’est à l’abri cette année.

Les Jaguars sont vraiment retombés sur terre

Pour la première fois de l’histoire de la NFL, une équipe a perdu trois semaines de suite contre des franchises qui n’avaient pas la moindre victoire au compteur. Ce triste honneur revient aux Jaguars, défaits consécutivement par les Dolphins, Bengals et Texans.

Quand ils sont menés et doivent abandonner le jeu au sol, les hommes de Jacksonville se retrouvent dans une situation précaire, qui a dégénéré dimanche avec des ballons perdus par Gardner Minshew et James Robinson, d’une manière assez grotesque pour ce dernier.

La Minshew-Mania en a pris un coup.

Il n’y aura pas de miracle pour Philip Rivers et les Colts

Raphaël Masmejean l’a parfaitement dit dans son résumé du match perdu par Indianapolis contre Cleveland.

« La ligne offensive des Colts devait permettre à Philip Rivers (20/32, 225 yards, 2INT) d’évoluer à un meilleur niveau de jeu que l’an dernier en ayant plus de temps pour lancer. Le problème, c’est qu’elle ne le protège pas des mauvaises décisions. »

À 38 ans, Rivers ne va pas changer de style de jeu comme par magie. Il a toujours fait des erreurs surprenantes, et il y a fort à parier qu’il en fera toujours. Cela semble compromettre grandement les espoirs de succès immédiat qu’avaient les dirigeants d’Indianapolis en le faisant venir.

Les Steelers sont les rois des receveurs

Chase Claypool a marqué trois touchdowns à la réception et un de plus au sol dimanche contre Philadelphie. Personne n’aurait dû être étonné.

Pittsburgh a un don pour sélectionner les receveurs de talent à la Draft. Car Claypool n’est que le dernier d’une longue liste de choix judicieux depuis le début du XXIe siècle : Diontae Johnson (2019, 3e tour), James Washington (2018, 2e), JuJu Smith-Schuster (2017, 2e), Martavis Bryant (2014, 4e), Emmanuel Sanders (2010, 3e), Antonio Brown (2010, 6e), Mike Wallace (2009, 3e), Santonio Holmes (2006, 1er), Antwaan Randle El (2002, 2e), Plaxico Burress (2000, 1er).

Il y a évidemment eu quelques échecs au milieu de tout ça, mais la densité et la qualité de cette liste force le respect.

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