Field Advisor : le Memorial Stadium de Baltimore

Gros plan sur le premier domicile des Colts.

Nouvelle structure, rénovation, future implantation… qu’importe l’avancée du projet, le stade demeure l’élément de base pour chaque franchise. Il représente à la fois un véritable moyen de pression auprès des municipalités et une extraordinaire machine à cash pour les équipes. Au cours de ce tour d’horizon, TDActu vous propose de découvrir les spécificités de chaque enceinte. Cette nouvelle phase vous emmène découvrir les illustres anciens, pour la plupart, disparus à l’heure actuelle, mais qui ont abrité les plus belles heures de la discipline.  

Direction le Maryland pour nous plonger dans l’histoire du Memorial Stadium de Baltimore.

Informations

Nom : Baltimore Memorial Stadium (1954-2001). Deux stades différents étaient situés sur cet emplacement. Une version 1922, connue sous le nom de Baltimore Stadium ou Municipal Stadium (parfois Venable Stadium ou Babe Ruth Stadium). Reconstruit au début des années 1950, il a alors été appelé Memorial Stadium.
Adresse : 900 East 33rd Street, Baltimore, MD 21218
Naming :
Rénovations majeures :
1949-1954 (6,5 millions de dollars)
Équipes résidentes NFL :
Baltimore Colts (1947-1950, 1953-1983), Baltimore Ravens (1996-1997).

Propriétaire :
Maryland Stadium Authority pour la ville de Baltimore
Architecte :
L.P Kooken Company
Constructeur : DeLucca-Davis/Joseph F. Hughes

Surface : gazon naturel.
Capacité : 31 000 (1950-1952), 52 060 (1953-1957), 57 557 (1958-1959), 57 808 (1960), 57 641 (1961), 57 966 (1962), 60 065 (1963), 60 213 (1964), 60 238 (1965-1969), 60 240 (1970-1975), 60 020 (1976-1980), 60 586 (1981-1995), 65 248 (1996-1997).
Suites :  –
Parking : 2500 places
Technique : un écran géant vidéo.

Début de la construction : 1921
Inauguration : 2 décembre 1922
Coût :

Premier match : 7 septembre 1947, Baltimore Colts – Brooklyn Dodgers : 16-7
Dernier match : 14 décembre 1997, Baltimore Ravens – Tennessee Oilers :  21-19
Démolition :
avril 2001 – 15 février 2002

Le stade

Surnommé le « plus grand asile d’aliénés en pleins airs « , le Memorial Stadium était situé sur 33rd street East, entre Ellerslie Avenue et Ednor Road, au Nord du centre-ville de Baltimore. Au Nord également du campus de l’université Johns Hopkins, dans une modeste zone résidentielle avec des maisons en briques rouges, un peu à l’écart des sentiers battus. Le bâtiment a accueilli les Orioles (MLB), les Colts (NFL) et, brièvement, à la fin des années 1990, les Ravens (NFL). La structure en béton armé à deux étages en forme de fer à cheval, conçue par la L.P. Kooken Company, et Hall, Border, et Donaldson, a remplacé une version plus grande qui se trouvait sur le site depuis 1922. L’étage inférieur a été achevé en 1950, lorsque les premiers matchs de ligue majeure y ont été joués. Le second niveau a vu le jour quatre ans plus tard. Avec son design atypique et dissymétrique, le BMS a été très tôt présenté comme le seul stade de cette forme du pays. Face à l’évolution des constructions, il est considéré comme un stade de transition entre les stades classiques des années 1910-20, comme le Wrigley Field de Chicago, et les super stades polyvalents des années 1960-70, comme le Three Rivers Stadium de Pittsburgh ou le Busch Stadium original de Saint Louis.

Photo : Yesterday Game Test.

Un peu d’histoire

Le Memorial Stadium a vu le jour sous le nom de Municipal Stadium. Il était également connu comme Baltimore Stadium, Venable Stadium, ou pendant un temps Babe Ruth Stadium, en l’honneur du célèbre joueur de baseball natif de Baltimore, alors récemment décédé (aout 1948). Conçu par Pennington et Albert W. Lewis, il a été construit en 1922 en 6 mois seulement à l’instigation du maire, William F. Broening, dans un quartier résidentiel (Venable Park), dans le coin Nord-Est de la ville. Le bâtiment était géré par la commission des parcs, au nom du département des loisirs et des parcs de la ville de Baltimore. Il s’agissait d’un stade de football principalement destiné au football. En forme de fer à cheval, son extrémité ouverte au Sud donnait sur une large étendue en terre et une grande porte en pierre avec colonnade gréco-romaine et portiques d’accès. Le tout faisait face au nouveau 33rd Street Boulevard qui venait d’être coupé d’Est en Ouest. À l’origine, il pouvait accueillir entre 70 000 et 80 000 personnes.

Au cours de ses premières années d’existence, il a accueilli diverses rencontres au niveau lycéen ou universitaire, mais il a surtout connu ses premières heures de gloire dans les années 40 avec l’arrivée des Orioles, alors en International League. Au milieu de l’été 1944, l’équipe de baseball a adapté les lieux pour sa discipline, après que leur ancienne résidence, Oriole Park, au Sud-Ouest de la ville, ait été détruite par un incendie nocturne au mois de juillet. De manière héroïque, ils ont remporté le championnat, ainsi que les Junior World Series face aux Louisville Colonels. Les grandes foules présentes au Municipal Stadium, qui n’auraient pas été possibles à Orioles Park, ont facilement dépassé l’affluence des World Series de la ligue majeure cette année-là. Cet engouement populaire a attiré l’attention des propriétaires et de la grande ligue. Soudainement, Baltimore est devenu une option viable pour une franchise qui chercherait à déménager.

Photo : Flickr.

Améliorations

En 1944, le maire Theodore R. McKeldin a annoncé son intention de rénover le bâtiment ou d’en construire un nouveau. Poussée par le succès des Orioles, mais aussi la présence du football professionnel avec l’arrivée des Colts (All-American Football Conference) en provenance de Miami en 1947, la ville a préféré opter pour la première option. Les électeurs ont ainsi approuvé une mesure de 2,5 millions de dollars pour reconstruire le stade comme une installation de « calibre ligue majeure ». Le nouveau maire, Thomas LJ D’Alesandro Jr., a défendu ce projet et a surmonté divers obstacles juridiques et politiques, qui ont retardé le début des transformations, pour arriver à ses fins.

Les plans initiaux prévoyaient un bâtiment sur un seul niveau en forme de fer à cheval, dont l’extrémité ouverte serait orientée vers le Nord et qui pourrait recevoir à la fois du football et du baseball. Il serait assez solide pour supporter un étage supplémentaire et un toit. La reconstruction de la partie basse a démarré au début de l’été 1949 et s’est faite par étapes. Les premiers coups de pelle ont été donnés à l’extrémité Sud, auparavant ouverte. Le chantier s’est poursuivi avec la destruction des anciennes tribunes latérale, alors même que Colts et Orioles continuaient à exploiter l’aire de jeu. La tribune Nord a été conservée intacte pour les saisons de football professionnel et universitaire de l’automne. À la fin de l’année 1949, le nouveau fer à cheval était suffisamment achevé pour permettre de déplacer le terrain de baseball du coin Nord-Ouest à l’extrémité Sud. Les travaux se sont poursuivis quelques mois encore, jusqu’à ce que tous les vestiges de l’ancienne mouture aient disparu. Rebaptisé Memorial Stadium en l’honneur des vétérans militaires américains disparus au cours des deux Guerres Mondiales, le stade pouvait contenir 31 000 personnes environ. Les Orioles ont ainsi ouvert la saison le 20 avril 1950 sur l’aire de jeu nouvellement orientée.

Des rumeurs réalistes circulant autour d’un retour d’une franchise de baseball de premier plan ont poussé la ville a entamé la construction du deuxième étage durant l’été 1953. Le rêve est devenu réalité en novembre. La MLB ayant annoncé l’arrivée prochaine des Browns de Saint Louis de la Ligue Américaine, qui deviendront les Orioles. Il s’agissait de la première franchise de ligue majeure de la ville depuis plus de 50 ans. Mais Baltimore devait accélérer la cadence, l’équipe devait faire ses débuts dès la saison 1954. Le chantier en plusieurs phases s’élevait à 6,5 millions de dollars et a débuté de part et d’autre de la ligne des 50 yards. L’entreprise s’est poursuivie progressivement vers le Sud pour compléter le fer à cheval. La phase supplémentaire visant à fermer complètement le bâtiment et à le recouvrir d’un toit n’a quant à elle jamais été mise en œuvre. Mais ce ne sont pas les Orioles qui ont effectués les premiers pas dans le stade agrandi. En 1953, la NFL a attribué à Baltimore une franchise qui a repris le nom des anciens Colts. La rencontre inaugurale s’est déroulée le 27 septembre de cette même année, où 23 715 fans ont vu leurs protégés vaincre les Bears de Chicago 13 à 9. La nouvelle place d’entrée et le nouvel éclairage n’étant pas encore terminés, les installations étaient encore en travaux le 15 avril suivant lorsque les Orioles ont battu 3 à 1 les White Sox pour leur premier match à domicile. Ils ont finalement été achevés au début de l’été, la touche finale étant la pose de la grande plaque commémorative au-dessus de l’entrée. Le Memorial Stadium avait alors une capacité de 47 700 places.

L’année 1954 a également vu l’achèvement de la façade extérieure en brique et en pierre moulée de 35,35 mètres de haut, ainsi que du mur commémoratif du bâtiment. Celui-ci arborait le sceau de la ville de Baltimore et les lettres distinctives en acier inoxydable conçues par Francis Tarlowski. Ces lettres, dont la hauteur variait de 30 centimètres à 3 mètres, énonçaient l’hommage de la ville aux soldats américains morts au combat. Deux ans plus tard, le 30 mai 1956, l’inauguration officielle du bâtiment a eu lieu. Ce jour-là, les Orioles ont affronté et battu les Red Sox de Boston (2-1), après l’organisation d’un défilé et d’un service commémoratif. Le général d’armée, Raleigh B. Hendrix, a remis aux surveillants du stade une urne en bronze remplie de terre provenant de tous les cimetières militaires américains situés à l’étranger. Elle a ensuite été encastrée dans ce mur commémoratif.

Par la suite, le bâtiment a connu plusieurs agrandissements au cours de son existence. Des loges ont été ajoutées en 1961, portant la capacité d’accueil à 49 000 places. En 1964, l’étage supérieur a été allongé, avec deux sections ajoutées aux deux extrémités du fer à cheval. Le stade pouvait accueillir 54 000 pour le baseball et 65 000 pour le football. Installé en 1954 et parrainé par la brasserie locale, Gunther Brewing Company, le plus grand tableau d’affichage électrique du monde à l’époque a été remplacé par un modèle numérique en 1970. Tous les bancs en bois présents à l’étage ont été changés pour des versions en métal.

Photo : Pinterest.

Fermeture

Dans un geste inhabituel, Robert Irsay (alors propriétaire des Rams de Los Angeles) et Carroll Rosenbloom (son homologue aux Colts) ont échangé leur franchise. Sous le nouveau régime, Baltimore a fait quelques transactions audacieuses permettant à l’équipe de revenir sur le devant de la scène. Cela n’a duré qu’un temps. À la fin des années 70-début 80, les mauvais résultats se sont enchainés et la fréquentation a commencé à décroitre dans un stade de plus en plus en décrépitude. En raison de sa disposition, le Memorial Stadium était un bon endroit pour regarder le baseball, mais terrible pour les spectateurs de football. Non seulement les sièges de qualité manquaient, mais les places disponibles étaient éloignées du terrain et la vue était bien souvent obstruée.

Ni Irsay, ni la ville ne voulait prendre à sa charge les travaux de rafraichissement nécessaires. Le patron s’est alors mis en quête d’un autre site pour tenter de faire pression auprès de Baltimore. Ne parvenant pas à ses fins, et à deux doigts de perdre son bien au profit de la municipalité au nom du domaine éminent, il a stupéfait le monde du sport en envoyant son équipe à Indianapolis, une ville en pleine évolution. Le déménagement a eu lieu le 29 mars 1984, en pleine nuit. Les camions de la Mayflower Moving Company ayant quitté le Maryland avant même que la population ne soit au courant. Sans le savoir, les Colts avaient disputé leur dernier match à Baltimore le 18 décembre 1983, une victoire 20 à 10 face aux Oilers de Houston.

Les Orioles sont restés les seuls locataires à temps complet, mais ils étaient eux aussi lassés de l’immeuble surnommé « la vieille dame grise de la 33ème rue ». Des améliorations ont été apportées en 1985 avec l’ajout notamment d’un écran géant vidéo Diamond Vision d’une valeur de 2,9 millions de dollars, mais ils souhaitaient toujours un nouveau domicile plus moderne et spécialement adapté au baseball. Le projet a été officialisé en 1988 et l’Oriole Park at Camden Yards a ouvert ses portes le 6 avril 1992. Quelque mois auparavant, un stade à guichets fermés a vu Baltimore tomber face aux Tigers de Detroit pour la dernière rencontre de ligue majeure sur place (6 octobre 1991). Pendant cinq ans, le Memorial Stadium a accueilli une équipe de ligue mineure de baseball (les Bowie Baysox, affiliés aux Orioles) et deux équipes professionnelles de football (Stallions en CFL et Ravens en NFL). Car oui, la NFL est bien revenue pendant une courte période. Le propriétaire des Browns, Art Modell, a annoncé le départ de son équipe vers Baltimore après de longues négociations entre Modell, les deux villes et la NFL. Les Browns étant associé à Cleveland via cet accord, la nouvelle équipe a été ainsi baptisée Ravens. En 1996 et 1997, ils ont été les locataires des lieux pendant la construction de ce qui est aujourd’hui le M&T Bank Stadium. 64 124 fans ont assisté aux débuts de la nouvelle franchise le 1er septembre 1996, et le dernier match de football professionnel a eu lieu le 14 décembre 1997 (Ravens – Titans). Le bâtiment est alors resté vide jusqu’en 2001. Les photographies réalisées pendant cette période montraient un terrain envahi par les ornières et les broussailles, et des rangées de sièges vacants tombant en décrépitude face au manque d’entretien.

Photo : Sports Illustrated.

Les habitants du Maryland ont débattu de l’usage à faire du bâtiment et de son site de 13,35 hectares. La communauté est restée très sensibilisée à toute utilisation inappropriée de cette structure au centre du quartier. Lorsque la nouvelle s’est répandue que l’on envisageait d’utiliser le stade pour organiser des concerts de rock, un groupe de voisins a organisé le groupe « People Against Concerts at Memorial Stadum » (PACAMS). Face à la large opposition croissante, la ville a confirmé publiquement sa décision de ne pas louer le site pour ce genre d’évènements. En résolvant ce problème, un nouvel esprit de défense proactive a été déclenché afin de décider des meilleures tactiques à adopter pour assurer le meilleur avenir possible au stade. Le groupe PACAMS s’est alors renommé sous le nom de « People Advocating a Community Agenda for Memorial Stadium », tout en conservant le même acronyme. Lors d’une grande réunion publique très suivie, plusieurs propositions de réaménagement ont été présentées. Mais il était acquis que l’édifice n’y survivrait pas.

Un rapport de propriété déposé par le Maryland Historical Trust a conclu en 2000 que le Memorial Stadium manquait de « ces qualités d’intégrité et d’importance exceptionnelle » qui lui permettraient d’être proposé pour le Registre national des lieux historiques et donc d’être préservé. La plupart des projets promettaient de conserver tout ou partie du stade, y compris le mémorial aux vétérans de la Seconde Guerre mondiale et les mots sur la façade. Une initiative prévoyait même une école occupant les anciens bureaux du Memorial Stadium et le terrain utilisé comme installation de loisirs. Cependant, le maire, Martin J. O’Malley, a favorisé une suggestion qui a abouti à la destruction totale de l’enceinte pour donner naissance à un programme à usage mixte. Une décision contestée et combattue. L’organisation Preservation Maryland a répliqué, reconnaissant la signification émotionnelle et commémorative profonde et largement ressentie du lieu, mais en insistant stratégiquement sur le résultat. Les contribuables seraient invités à payer 10 millions de dollars pour démolir un bien qui finirait par valoir trois fois plus avec une réutilisation adaptée.

En mars 2001, 52 ans après le début de la construction, le Baltimore Memorial Stadium a été démoli. Dans le cadre d’un compromis, le mur commémoratif a été laissé debout dans un premier temps, l’état du Maryland ayant dépensé 750 000 dollars pour le renforcer. Mais les militants du quartier ont vu ce fronton comme « une horreur incongrue sans le reste du stade ». Malgré l’opposition des conservateurs locaux, les groupes d’anciens combattants et le conseil municipal de Baltimore ont approuvé sa destruction. Il est finalement tombé juste après Noël en 2001. Le chantier de démolition s’est étendu sur une période de 10 mois. 7 600 m3 de débris ont été utilisés pour construire un récif artificiel sur un site de 2,4 hectares dans la baie de Chesapeake, situé à 4,8 kilomètres à l’Ouest de Tolchester Beach. Le site est devenu le siège d’un développement à usage mixte appelé Stadium Place. Celui-ci comprenait des magasins, un centre pour les jeunes, quatre complexes de logements pour personnes âgées, des terrains de jeux et un parc public recouvrant l’empreinte ovale de l’ancien terrain. Au départ, le Memorial Stadium Park devait comprendre un terrain de baseball, avec les anciennes lettres MEMORIAL STADIUM en équilibre sur le champ extérieur. À la place, l’emplacement a été rempli d’un labyrinthe pavé de pierres, entouré d’une pergola en bois semi-circulaire.

En 2010, les travaux d’aménagement d’un nouveau terrain polyvalent pour le baseball ou football ont démarré. Il s’agissait d’une réplique à l’échelle réduite de l’ancien Memorial Stadium d’une valeur de 1,5 million de dollars. Développé par les frères Bill et Cal Ripken avec l’aide de fonds publics et privés, le Cal Ripken Senior Youth Development Field a été inauguré le 7 décembre de cette même année en compagnie des frères Ripken et du gouverneur Martin O’Malley. Le nouveau terrain était conçu principalement pour le baseball, avec un marbre positionné au même endroit que dans l’ancien stade. Il pouvait également être converti en un terrain de football, avec la même orientation que l’ancien terrain des Colts.

Le Cal Ripken Senior Youth Development Field (Photo : Baltimore Sun).

Évènements organisés

Football : domicile des Colts (AAFC/NFL) entre 1947 et 1950, puis entre 1953 et 1983. Domicile des Stallions (CFL) en 1994 et 1995. Domicile des Ravens en 1996 et 1997. Finale NFL 1959

Football universitaire : domicile temporaire de l’université de Maryland pour certaines rencontres. Navy – Notre Dame en 1988.

High School : Baltimore City College – Baltimore Polytechnic Institute (à Thanksgiving entre 1954 et 1999), connu sous le nom de « City vs Poly ». Calvert Hall College – Loyola Blakefield (à Thanksgiving entre 1957-1999), connu sous le nom de « Turkey Bowl ».

Baseball : domicile des Orioles (IL) entre 1944 et 1953, des Orioles (MLB) entre 1954 et 1991, des Bowie Baysox (ligue mineure) en 1993. World Series en 1966, 1969, 1970, 1971, 1979, 1983. All-Star Game MLB en 1958.

Soccer : domicile des Baltimore Bays (NASL) en 1967-1968, des Baltimore Comets (NASL) en 1974 et 1975. Finale NPSL en 1967 entre les Bays et les Oakland Clippers

Rencontres notables

Semaine 1, saison 1953 : Colts – Bears : 13-9
La deuxième incarnation des Colts de Baltimore a fait son entrée sur le terrain du Memorial Stadium le 27 septembre 1953, avec l’entraîneur Keith Molesworth pour les mener au combat. Mené dès le premier quart-temps (0-7), Baltimore a su réagir dans le second grâce à un pick-6 (36 yards) et un field goal (56 yards) de Bert Rechichar pour prendre les devants à la pause. Un safety pour les Bears a redonné espoir à Chicago mais le coup de pied de 19 yards de Buck McPhail dans le dernier acte a offert le tout premier succès aux Colts pour leurs débuts dans la grande NFL.

Finale NFL, saison 1959 : Colts – Giants : 31-16
Les cinq victoires consécutives pour finir la campagne 1959 ont permis aux Colts de s’adjuger la division Ouest pour la seconde année consécutive (9-3). Comme l’année précédente, ils ont retrouvé les Giants à ce stade de la compétition, mais cette fois la rencontre s’est déroulée sous le vacarme du Memorial Stadium de Baltimore. Pendant les trois premiers quart-temps, les supporters locaux ont assisté, sous le choc, à un match serré où les new-yorkais menaient de deux points à l’entame de la dernière partie de la rencontre (7-9). Johnny Unitas a sonné la révolte avec un touchdown de 4 yards au sol pour prendre les devants, avant que Baltimore n’enchaine avec 17 autres points consécutifs. Le touchdown tardif des Giants n’y changera rien, mis à part adoucir un peu la note. Les Colts ont été sacré champions pour la 2ème fois avec ce succès 31-16. L’enthousiasme des fans a conduit Cooper Rollow du Chicago Tribune à surnommer le stade « le plus grand asile de fous en plein air du monde ».

Divisional Round, saison 1968 : Colts – Vikings : 24-14
Johnny Unitas a manqué la plus grande partie de la saison 1968 à cause d’un coude chroniquement douloureux. Cependant, les Colts n’ont pas faibli sous la houlette de son remplaçant Earl Morrall, qui s’est adjugé le titre de MVP de la saison. 13 victoires – 1 défaite, la division Coastal dans la poche et les voilà face aux Vikings pour leur premier match de playoff dans la nouvelle ligue réunifiée. Devants des tribunes pleines, Baltimore n’a fait qu’une bouchée de Minnesota avec 21 points inscrits consécutivement dans le second quart-temps, dont un touchdown sur retour de fumble. 24-14, le score final ne reflète pas la physionomie de la rencontre tant les visiteurs n’ont jamais pu imposer leur jeu au sol. Les Colts ont fait la différence dans les airs, avec de gros gains, Earl Morrall, terminant avec un 13/22 pour 280 yards et 2 touchdowns.

Semaine 2, saison 1970 : Colts – Chiefs : 24-44
Premier match à domicile dans la seule et unique NFL. Les Colts ont changé de conférence pour s’établir dans la division Est de l’AFC afin que les deux entités aient le même nombre d’équipes. Ce jour-là, les 53 911 personnes présentes ont assisté, médusés, à l’une des deux défaites de leurs protégés cette saison-là. Un revers cuisant marqué par un départ catastrophique où les visiteurs ont enchainé 31 points d’affilé au cours des deux premiers quart-temps. Les Colts ont bien relevé la tête mais le mal était fait. Kansas City se contentant de contrôler l’horloge pour maitriser sa confortable avance.

Semaine 14, saison 1970 : Colts – Jets : 35-20
Deux ans après leur défaite surprise lors du Super Bowl III face à ces mêmes Jets, les deux équipes se sont retrouvées dans la même division suite au réalignement des conférences. Et cette fois, Baltimore a pris sa revanche en s’imposant lors des deux oppositions. Lors de la dernière semaine de saison régulière à domicile, Baltimore a fait la différence dans le dernier quart-temps. Jusque-là, les deux équipes se rendaient coup pour coup, chacune prenant à tour de rôle les devants au tableau d’affichage. Mais le touchdown aérien longue distance (41 yards) de Ray Perkins et le fumble sur équipes spéciales récupéré par Ted Hendricks dans la end-zone ont eu raison des derniers espoirs new-yorkais.

Finale AFC, saison 1970 : Colts – Raiders : 27-17
« Duel in the Dust ». Les températures froides la région avait laissé un terrain dépourvu de gazon, où seule la terre recouvrait l’aire de jeu, et chaque pas soulevait un nuage de poussière. L’écart n’a jamais dépassé la barre des 10 points et Baltimore a toujours fait la course en tête. Au mieux, Oakland réussissait à revenir à égalité (10-10 dans le 3ème quart-temps. Au jeu du chat et de la souris, ce sont les locaux qui sont sortis vainqueurs (27-17), décrochant au passage leur ticket pour un nouveau Super Bowl.

Semaine 12, saison 1972 : Colts – Bills : 35-7
Le dernier match de Johnny Unitas à Baltimore. À la suite de la saison, les Colts ont échangé leur maitre à jouer aux Chargers. Cependant, Unitas n’est pas parti sans un dernier grand moment. Confortablement en tête après trois quart-temps (28-0), les Colts ont envoyé leur quarterback légendaire pour un dernier tour de piste devant son public. Et il a en profité, lançant une dernière offrande de 63 yards pour Eddie Hinton en fin de match. Il a rejoint le bord de touche sous une standing ovation alors qu’un petit avion survolait le bâtiment tractant une banderole sur laquelle les fans pouvaient lire « Unitas We Stand ».

Semaine 13, saison 1973 : Colts – Dolphins : 16-3
L’une des plus grosses surprises de la saison. Champions en titre invaincus au cours du précédent exercice, les Dolphins se sont rendus dans le Maryland dans l’otique d’infliger la même correction que lors du premier match en Floride entre ces deux équipes. Suite au massacre 44-0 un mois auparavant, Miami arrivait avec le vent en poupe. Ils allaient vite déchanter. Les Colts avaient la ferme intention de ne pas rendre une nouvelle pâle copie, avec Earl Morall à la baguette pour sa seule titularisation de l’année. Un field goal dans le premier quart-temps, des touchdowns dans le 2e et le 3e et les voilà en tête tranquillement. Les Dolphins n’ont pu inscrire que 3 points dans le dernier acte pour ne pas rentrer bredouille. Ils ont connu ce jour-là leur second revers sur les 30 derniers matchs.

Semaine 13, saison 1975 : Colts – Dolphins : 10-3, après prolongation
Sous la houlette du nouvel entraîneur Ted Marchibroda, les Colts ont enchainé quatre défaites après leur succès inaugural contre les Bears. Ils ont commencé à bien jouer et remonter la pente sous l’impulsion de Bert Jones et Lydell Mitchell. Une série de 7 victoires de rang avant ce duel crucial au Memorial Stadium pour la place de numéro 1 de la division face à Miami. Le match a été une lutte défensive du début à la fin. Il s’est finalement achevé en prolongation sur un score de 10-7 en faveur des locaux suite au field goal de Tony Linhart. Les Colts ont ensuite remporté leur dernier match de la saison pour remporter l’AFC Est et se qualifier en playoffs.

Divisional Round, saison 1977 : Colts – Raiders : 31-37, après prolongation
Pour la troisième année consécutive, Baltimore s’est adjugé la division et une qualification en playoffs. Mais pour la troisième fois, ils ont connu la défaite dès le premier tour. Cette dernière élimination est intervenue de façon dévastatrice contre les Raiders après une double prolongation et une action mythique « Ghost to the Post ». Elle fait spécifiquement référence à une passe de 42 yards de Ken Stabler pour Dave Casper (surnommé « The Ghost » en référence au film Casper, le gentil fantôme) en fin de match. La réception a permis aux Raiders de placer idéalement leur kicker et d’égaliser dans les dernières secondes. Casper a également capté le dernier ballon du match, un touchdown de 10 yards, synonyme de qualification.

Semaine 16, saison 1983 : Colts – Oilers : 20-10
Un match sans enjeu entre des Colts à 6 victoires et des Oilers à deux petits succès. Pourtant, sans le savoir, cette dernière sortie de la saison 1983 sera aussi la dernière de la franchise à Baltimore. Quelques mois plus tard, et dans un secret absolu, les Colts ont déménagé à Indianapolis. Leaders à la pause (10-3), les locaux se sont finalement imposés de 10 points (20-10). Pour l’histoire, Pat Beach a inscrit le dernier touchdown sur place. Une réception de 12 yards sur une passe de Mike Pagel.

Semaine 1, saison 1996 : Ravens – Raiders : 19-14
La NFL est revenue à Baltimore après 13 ans d’absence ce 1er septembre 1996 pour le tout premier match de l’histoire des Ravens nouvellement créés. Par une journée agréable et ensoleillée, 64 124 fans étaient présents au Memorial Stadium et plusieurs anciennes stars des Colts ont pris part aux festivités d’avant-match, notamment Johnny Unitas et Art Donovan. Si Baltimore a pris les devants grâce à un touchdown au sol de Vinny Testaverde (4 yards), ce sont bien les visiteurs qui ont regagnés les vestiaires en avance au tableau d’affichage (14-7). Derrière, Oakland n’a pas réussi à inscrire le moindre point. Matt Stover, par deux fois au pied, a rapproché les Ravens à une petite unité seulement (13-14). Earnest Byner s’est chargé de porter l’estocade au sol sur une courte distance (1 yard) pour offrir aux violets leur première victoire professionnelle.

Semaine 16, saison 1997 : Ravens – Oilers : 21-19
Le dernier match NFL joué au Memorial Stadium et les Ravens ont clôturé le dernier chapitre du bâtiment de façon appropriée. Steve McNair a lancé pour 219 yards et couru pour deux touchdowns, mais il a été dépassé par le quarterback de Baltimore, Eric Zeier. 204 yards et trois touchdowns pour Michael Jackson, Eric Green et Derick Alexander. Tennessee a bien recollé dans le dernier quart-temps mais ce sont les locaux qui se sont imposés en guise d’adieu (21-19). L’année suivante, ils ont emménagé dans le tout nouveau Ravens Stadium, désormais appelé M&T Bank Stadium, où ils se trouvent encore aujourd’hui.

En chiffres

Matchs joués : 261, entre 1946 et 1997.

Bilan : Colts : Saison régulière : 238 matchs (125 victoires – 107 défaites – 6 nuls). Playoffs : 7 matchs (4 victoires – 3 défaites).
Premier match : 7 septembre 1947, victoire contre les Brooklyn Dodgers 16 à 7.
Dernier match : 18 décembre 1983, victoire contre les Houston Oilers 20 à 10.

Ravens : Saison régulière : 16 matchs (7 victoires – 8 défaites – 1 nul). Playoffs : –
Premier match : 1er septembre 1996, victoire contre les Oakland Raiders 19 à 14.
Dernier match : 14 décembre 1997, victoire contre les Tennessee Oilers 21 à 19.

Leader à la passe : Johnny Unitas (Colts) : 104 matchs, 1456/2617, 20 939 yards, 163 touchdowns, 125 interceptions.
Leader à la course :
Lydell Mitchell (Colts) : 40 matchs, 728 courses, 2966 yards, 13 touchdowns.
Leader à la réception : Raymond Berry (Colts) : 73 matchs, 364 réceptions, 5360 yards, 40 touchdowns.

Meilleur match à la passe : Joe Namath (Jets, 24 septembre 1972) : 15/28, 496 yards, 6 touchdowns, 1 interception.
Meilleur match à la course :
Dan Towler (Rams, 22 novembre 1953) : 14 courses, 205 yards, 1 touchdown.
Meilleur match à la réception : Cloyce Box (Lions, 3 décembre 1950) : 12 réceptions, 302 yards, 4 touchdowns.

Record d’affluence : 64 421, le 5 Octobre 1997 : Ravens – Steelers.

Fun Facts

Lors de l’arrivée des Stallions (CFL), le propriétaire, Jim Speros, a repris l’installation, échangeant des billets à des entrepreneurs pour des travaux de rénovation afin de remettre le stade délabré au goût du jour. Le Memorial Stadium était unique car il était l’un des rares stades américains à pouvoir accueillir un terrain de football canadien réglementaire sur toute sa largeur (65 yards) et sa longueur (150 yards). Avec une moyenne de plus de 30 000 spectateurs par match pendant deux ans, les Stallions allaient devenir la seule équipe américaine à remporter la Grey Cup.

Pour la dernière, le bâtiment a eu droit à des adieux en beauté. Lors d’une cérémonie animée par Ernie Harwell, d’anciennes gloires des Orioles étaient réunies en cercle autour du terrain. Au centre, une dernière action de football s’est déroulée sous la direction de Johnny Unitas. Le quarterback a remis le ballon à Lydell Mitchell, qui l’a ensuite donné à Lenny Moore sur une course renversée, et ce dernier a couru jusqu’au touchdown.

Les dernières heures du stade, les querelles politiques pour décider de son avenir, l’attachement de la ville à son monument condamné ont été capturés dans un documentaire, « The Last Season, The Life and Demolition of Memorial Stadium ».

Un petit avion privé s’est écrasé sur le stade le 19 décembre 1976, quelques minutes seulement après la fin du match entre Colts et Steelers. L’avion, un Piper Cherokee, a fait vibrer le bâtiment, avant de s’échouer au niveau de l’étage de la tribune Sud. Fort heureusement, le bâtiment était vide et aucun blessé grave n’était à déplorer. Le pilote, Donald Kroner, a lui été arrêté pour avoir enfreint les règles de sécurité aérienne. Il a été accusé de vol dangereux, de jets de détritus et de menace d’attentat à la bombe à l’encontre de l’ancien linebacker des Colts, Bill Pellington. Celui-ci était propriétaire d’un bar et d’un restaurant d’où Kroner a été expulsé pour avoir utilisé un langage grossier. Beaucoup plus dramatique, un accident impliquant un escalier mécanique a causé la mort d’une adolescente de 14 ans le 2 mai 1964. Ce jour-là, 46 autres enfants ont également été blessés.

Photo : PennLive.com

Si le bâtiment dans son ensemble actif a disparu, il survit néanmoins physiquement à travers des composantes qui ont été dispersées dans la ville et même au-delà. En 1998, plus de 4500 m2 de gazon ont été transplantés de l’ancien stade au M&T Bank Stadium, offrant ainsi une continuité historique. D’autres artefacts à la gloire des Orioles ont eux fait le voyage vers leur nouvelle résidence comme des sièges d’origines, des luminaires, mais surtout l’urne en bronze remise par le général Hendrix des années auparavant. Au moment de la démolition, d’autres pièces (sièges, casiers, terre et même des urinoirs) ont été mises en vente. Beaucoup de ces articles sont encore disponibles, accompagnés d’un certificat d’authenticité. Le prix courant pour un siège authentifié tourne autour de 600$

Après les premières bonnes gelées d’octobre, l’herbe commençait à dépérir, et au moment où novembre arrivait, les Colts jouaient leurs matchs sur de la terre. Le plus célèbre remonte à 1970, lorsque les Colts ont affronté les Raiders en finale AFC. Ce match est aujourd’hui connu sous le nom de « Dust Bowl Game », en raison de la poussière et des vents tourbillonnants qui ont accompagné les acteurs tout au long de la rencontre.

Pendant de longues années, les rencontres du dimanche ne pouvaient pas être programmées avant 14h. La ville de Baltimore avait en effet instauré une loi qui stipulait qu’aucun évènement public ne pouvait avoir lieu en ville avant 14h un dimanche. Cela a créé de gros problèmes de programmation télévisuelle à l’époque.

Partagez cet article sur : Twitter Facebook
Afficher les commentaires