Randy Gregory (Cowboys) raconte son trouble anxieux : « J’avais une vision très négative de ma personne »

Les troubles anxieux sont une douleur qui peut faire dérailler une carrière NFL prometteuse.

Malgré un talent évident, les problèmes extra sportifs de Randy Gregory ne lui ont pas encore permis de s’exprimer à son plein potentiel en NFL. Alors qu’il entame sa sixième saison à Dallas, le défensive end n’a disputé que 30 matchs et ne compte qu’une seule titularisation. Avec 49 plaquages, 7 sacks, et 2 fumbles forcés, on est bien loin des attentes placées en lui.

En apparence, ce qui a ralenti Gregory, c’est son addiction à la marijuana. Mais elle n’était qu’un symptôme d’un mal plus profond : les troubles anxieux.

Réintégré par la ligue en mars 2020, il vient tout juste de disputer son premier match de l’année face à Philadelphie. Mais cette fois, les choses sont différentes. Gregory va mieux.

Bien conscient de la situation, le joueur a fait un travail sur lui, en allant, notamment, voir une psychologue. Dans une interview donnée à USA Today, Randy Gregory et son agent, Peter Schaffer, sont revenus sur cette situation compliquée. C’est d’ailleurs ce dernier qui résume le mieux les difficultés rencontrées par son client.

« Ce n’est pas seulement un problème d’addiction. Il a un trouble d’anxiété sociale et cela le met parfois dans des situations inconfortables. Historiquement, il y a deux choses qu’il fait pour éviter ça. Soit il fume de la marijuana, soit il fait comme s’il n’y avait pas de problème. Je lui ai dit qu’ignorer les problèmes n’était pas la solution ».

Cette anxiété s’est accrue durant l’automne 2019. Alors qu’il vient d’avoir son second enfant, dans une période où il est suspendu par la ligue, Gregory souffre plus que jamais de ses pensées négatives.

« Je me disais : si je ne joue pas au football, qui suis-je ? Que vais-je faire ? Qu’est ce que j’ai à offrir ? Mes amis et ma famille vont-ils toujours me voir de la même façon ? Est-ce que je suis un raté ? J’ai dû me pencher sur toutes ces choses. »

Manutentionnaire en attendant son retour

Dina Hijazi, sa psychologue, a donc cherché à rendre sa confiance au joueur, afin qu’il chasse ses idées noires. Et visiblement, la thérapie est en bonne voie.

« Je suis beaucoup plus positif envers moi-même », assure le joueur. « Je n’aurai jamais pensé, il y a un an, deux ans, trois ans, que j’aurais pu me sentir aussi positif envers moi-même. Je suis sûr que c’est compliqué à comprendre pour certaines personnes… Mais j’avais une vision très négative de ma personne et maintenant je me sens très bien. Je suis vraiment très fier de ça, je n’aurais jamais pu dire ça avant. »

Pendant son éloignement des terrains, il a notamment travaillé chez Amazon. L’occasion de se rendre compte qu’il y a une vie en-dehors du football.

« J’étais heureux de ce que j’avais, même si je ne jouais pas au football. J’étais content de gagner honnêtement ma vie. De me réveiller chaque jour avec un but. J’étais content de rentrer à la maison auprès d’une famille qui m’aime. J’étais content. Et honnêtement, j’étais content de savoir que si je ne jouais plus, je pourrais aller de l’avant et être heureux quoi qu’il arrive. »

Malgré une attitude plus positive et une apparente amélioration de sa situation, Gregory ne veut pas s’enflammer. Il sait que la route est longue pour retrouver un cadre de vie plus conforme à la pratique du football de haut niveau.

« Toute personne qui connait ma situation, ou qui connait des gens avec des problèmes similaires, sait que ce n’est pas une ligne droite vers le succès. Mon anxiété est quelque chose que je vais devoir gérer au jour le jour. Ce n’est pas quelque chose que je peux éliminer de ma vie. Mais j’ai réellement le sentiment d’avoir tous les outils, toutes les ressources, et le plus important, le bon état d’esprit, pour rester sur la bonne voie. »

Selon Passeportsante.net, les troubles anxieux toucheraient environ 20 à 30% de la population générale sur l’ensemble de leur vie. Le trouble anxieux généralisé touche 2 à 6% des adultes. Et les stats NFL ne sont pas à l’abri.

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