Hail Murray : au coeur de la folle réception de DeAndre Hopkins

Ô temps, suspends ton vol...

Il reste 34 secondes au chronomètre et Buffalo vient de marquer pour prendre une avance décisive de 4 points, 30 à 26 au tableau d’affichage. Stefon Diggs, marqueur sur l’action, et tout le banc bleu exulte. De l’autre côté du terrain, les Cardinals ont le nez tourné vers le sol. Encore un match raté, une victoire gâchée ? Non. La suite, ce sont les acteurs d’une fin de match folle qui l’ont raconté à Peter King pour NBC Sports.

Une voix s’élève, un coach des Cardinals : « 34 secondes, 75 yards. C’est pour nous ». L’attaque rouge entre sur le terrain. Une passe rapide à Andy Isabella, une à Larry Fitzgerald, seulement 25 yards avalés et la trotteuse arrêtée à 11 secondes du dénouement. Balle sur les 43, plus de temps morts, Kliff Kingbury n’a plus le choix. Il se décide pour un jeu échappé à gauche et une passe longue distance dans l’en-but. Une Hail Mary. Pour tenter la chance et faire la décision.

Les joueurs s’alignent. Fitzgerald, Isabella et Chritian Kirk à droite pour attirer les défenseurs. DeAndre Hopkins est seul à gauche. Kyler Murray n’est pas confiant, lui qui n’a jamais réussit ce type d’action de sa carrière.

« Cet appel, c’est un peu la pagaille » selon le quarterback. « Quand j’ai été prêt pour le snap, j’ai essayé de diagnostiquer la défense, voir si il y avait des trous. Je pensais encore que je pouvais avoir deux actions, deux chances. Le jeu devait partir en enroulement à gauche, et les gars ont bien contenu les défenseurs. »

Échapper au sack

Sur l’appel la cible prioritaire est Isabella, et si il y a une opportunité de toucher Hopkins, alors pourquoi pas ? Le ballon est mis en jeu, l’action se lance. Murray enroule comme prévu, mais se trouve sous la pression de Mario Addison.

« Le match était en jeu. Je ne pouvais pas être plaqué là. Il n’avait aucune chance de me plaquer. Aucune, » a confié Murray. « L’angle qu’il a pris, j’ai eu de la chance qu’il m’attaque avec cet angle. »

Ayant échappé miraculeusement au sack, Murray s’immobilise sur les 48 yards. Les receveurs à droite n’ont occupé que quatre défenseurs et aucun ne se trouve dans l’en-but. De son côté, Hopkins est pris en charge par deux defensive backs et un safety rode en profondeur, prêt à surgir.

« J’ai regardé le fond du terrain, je me suis bloqué sur Hop(kins). Et ce qui était bizarre, c’est qu’il était le seul joueur de notre équipe dans l’en-but. »

« Il y avait tous ces gants blancs »

Un seul receveur dans la peinture ? Oui mais pas n’importe quel receveur. Les secondes s’égrènent, il faut jouer sa chance. Sous la pression de Quinton Jefferson, Murray arme son bras.

« Je n’avais jamais fait de Hail Mary avant. […] Je l’ai bien senti quand la balle a quitté ma main. Je savais qu’elle allait arriver dans l’en-but. »

Il reste 4 secondes, le ballon est dans les airs. Autour de Hopkins, trois défenseurs serrent le receveur en triangle. Jordan Poyer, Tre’Davious White et Micah Hyde sortent les mains, tendent les bras.

« Nous en avons rigolé dans les vestiaires, » a expliqué Murray. « Il y avait tous ces gants blancs, et tout le monde a vu deux gants noirs sortir de l’amas. Ils étaient au dessus de toutes les autres mains. Hop porte des gants 5XL. Dingue. »

La balle fermement dans les mains, Hopkins la bloque contre son torse, et tous les joueurs redescendent sur Terre. Coup de sifflet des arbitres, explosion des commentateurs.

« Ils étaient en position, » a expliqué Hopkins. « C’était juste une meilleure réception de ma part. Je ne panique jamais quand le ballon est dans les airs. »

« Au lycée nous avons eu plein de bons moments, » a conclu Murray. « Mais jamais comme celui-là. Dernière seconde, je veux dire, c’est le plus haut des niveaux. Hail Mary, dernier jeu du match. J’ai eu beaucoup de bons moments dans ma vie… mais celui-ci, rien n’est comparable. »

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