[Portrait] DK Metcalf, le frigo américain

Retour sur le parcours de DK Metcalf en quatre étapes, quatre villes.

DeKaylin Zecharius « DK » Metcalf

Né le 14 décembre 1997 à Oxford, Mississippi
1m93 pour 104 kilos
Receveur, Seahawks de Seattle, 2e saison

Oxford

Nommé d’après l’université Anglaise, la ville de Oxford est tout pour DK Metcalf : son lieu de naissance et la ville où il va au lycée ainsi qu’à l’université. L’université du Mississippi, ou plus communément nommé Ole Miss, représente ce sud du pays et le Mississippi. En 1962, cette université a accueilli le premier étudiant noir du pays. Malgré les violentes protestations d’une partie de la population locale, James Meredith a pu se rendre à l’université, y suivre des cours de droit avant de se lancer dans une carrière politique. La fac de Ole Miss est aussi le siège du tailgate le plus réputé du pays : The Grove. Une tradition à l’honneur dans le film « The Blindside ».

Natif de la ville et y ayant effectué son lycée, DK Metcalf s’engage logiquement avec les Rebels de Ole Miss en 2016, en compagnie d’un autre receveur natif de l’état : AJ Brown (Titans). En 2016, il ne capte que deux passes avant de se blesser au pied mais, ses deux réceptions donnent deux touchdowns à son équipe. C’est la saison suivante qu’il s’impose avec 7 touchdowns en 12 matchs. Grand et rapide, il fait valoir ses qualités physiques mais n’est que la quatrième option de son équipe, loin derrière un AJ Brown captant le double de passes et comptant pour le double de yards gagnés.

En 2018, DK Metcalf est davantage utilisé mais toujours beaucoup moins que AJ Brown. Pourtant, pour sa dernière saison universitaire, il était remonté à bloc, notamment après sa réception face à Alabama en semaine 3.

Mais une blessure au cou met fin à sa saison après 7 matchs joués seulement. Trois saisons, deux blessures et jamais l’option numéro 1 d’une équipe moyenne (5-7/6-6/5-7). Du potentiel, oui. Mais un risque également en raison de ses blessures, voila ce que pense les évaluateurs quant à sa projection chez les pros. Et puis, 21 matchs pour 1228 yards et 14 touchdowns. Pas de quoi affoler les scouts NFL.

Indianapolis

En février 2019 pourtant, aucun fan de football ne pouvait ignorer son nom. La raison, une photo postée sur les réseaux sociaux par son coéquipier AJ Brown. Ole Miss et LSU étant des rivaux historique, les deux receveurs s’entrainent avec pour but « d’être plus costauds que Odell Beckham et Jarvis Landry à leur sorties de LSU ».

https://twitter.com/Brown1arthur/status/1098720295630729216?s=20

Bien entendu, le buzz est énorme. DK Metcalf est donc scruté lors du NFL Combine se tenant à Indianapolis. Un évènement qui l’aura à la fois servi et desservi.

Le receveur bodybuildé signe un temps incroyablement rapide pour son gabarit (103 kilos) avec 4,33 secondes sur le sprint du 40 yards. Sur les ateliers de détente sèche, saut en longueur sans élan ou de developpé-couché avec une barre de 100 kilos, DK Metcalf continue d’impressionner. Son nom est désormais suivi du sobriquet « Freak Athlete », un monstre athlétique.

Puis vient l’atelier du « 3-cone ». Il consiste en se déplacer le plus rapidement possible sur une zone réduite. Le but est d’évaluer la rapidité et la fluidité de mouvements d’un joueur devant changer de directions en cours de match. Un atelier très important pour les évaluateurs, comme notamment Bill Belichik qui année après année sélectionnent des joueurs qui, comme par hasard, se sont montrés performants dans cet atelier.

Et là, DK Metcalf se montre catastrophique. Son chrono est très lent alors les critiques commencent à fuser : ne sait courir que tout droit, aussi souple qu’un frigidaire, il ne pourra s’exprimer en NFL lors de tracés demandant un changement de direction. S’il crée le buzz à Indianapolis, il sème également le doute. En plus de son manque (relatif) de production à l’université et de ses deux blessures.

Seattle

La draft 2019 avait lieu dans l’état voisin du Tennessee, à Nashville. DK Metcalf fait partie des 22 joueurs invités à l’évènement. Assis avec sa famille, tous endimanchés pour l’occasion, il attend que son nom soit appelé par une des 32 franchises NFL.

« Je pensais que je sera pris par Buffalo avec le choix numéro 9. Quand ils ont fait un autre choix (Ed Oliver), je ne savais vraiment pas qui allait me choisir. », DK Metcalf pour 247Sports

10, 11, 12…25,26,27…Avec le 32e et dernier choix du premier tour, les New England Patriots sélectionnent bien un receveur mais il s’agit de N’Keal Harry. DK Metcalf, en compagnie de Drew Lock (Broncos), fait donc la fermeture de la soirée, sans avoir eu l’occasion de monter sur le podium pour rencontrer le commissionner.

Le lendemain, l’histoire se répète, ou presque. Son compère AJ Brown est sélectionné par les Titans (51e) mais lui attend toujours. Il attendra jusqu’au dernier choix du second tour. les Seahawks de Seattle ont déjà sélectionné deux joueurs lors de cette draft 2019 : LJ Collier au 1e tour et Marquise Blair avec le choix 47. Finalement, avec le choix numéro 64, DK Metcalf trouve une maison. En tout 8 receveurs auront été choisis avant lui.

Depuis, il a dépassé la marque des 2000 yards en réceptions avec 17 touchdowns en deux saisons. Désormais, il ne rêve plus que d’une chose : le Super Bowl. Un trophée qu’il a déjà failli tenir dans ses mains.

Chicago

Le 21 janvier 2007, les Bears de Chicago reçoivent les Saints de Drew Brees pour la finale de conférence Nationale. En s’imposant 39 à 14, les joueurs de Chicago gagnent le droit de se rendre à Miami pour y jouer le match ultime, le Super Bowl. Parmi ces joueurs fous de joie dans les vestiaires du Soldier Field, un certain Terrence Metcalf. Un lineman offensif drafté en 2002 en provenance de Ole Miss.

« J’avais 9 ans et j’étais dans les vestiaires. Je me souviens de tenir le trophée de champion de conférence dans mes mains. C’était vraiment un bon moment. », DK Metcalf pour le Clarion Ledger

De retour à Oxford après sa carrière NFL (78 matchs), Terrence Metcalf devient entraineur au niveau lycée, notamment à Oxford High avec son fils.

« C’est le rêve de tout le monde que de voir son fils sur un terrain. Mais il n’a pas à suivre mes pas, seuls ceux de Dieu. C’est sa vie, on verra s’il jouera en NFL ? Mais s’il ne le fait pas, on l’aimera quand même. », Terrence Metcalf pour hottytoddy.com en 2016

Jouer en NFL, ça c’est fait. Maintenant, pour rejoindre son père, DK Metcalf ne pense plus qu’à jouer un Super Bowl à son tour. En 14 matchs 2020, les Seahawks sont très bien placés avec un bilan de 9-4 et le receveur a signé 1180 yards et 10 touchdowns les aider à atteindre le Graal. Pas mal pour un frigo américain.

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