[Portrait] AJ Brown en tête d’affiche

Le parcours d'une étoile montante en trois films.

Arthur Juan Brown

Né le 30 juin 1997 à Starkville, Mississippi
1m83 pour 104 kilos
Receveur, Titans du Tennessee, 2e saison

Mississippi Burning

Etat du sud des Etats-Unis, le Mississippi a stigmatisé les questions raciales dans ce pays : du premier étudiant noir à l’université de Ole Miss en 1962 aux pratiques infames du Klu Klux Klan décrites dans le film « Mississippi Burning » sorti en 1988. Mais c’est d’une autre façon que AJ Brown a mis le feu au Mississippi !

Comme dans tout le pays, les habitants de cet état sont dingues de football et, vu qu’ils ne peuvent assouvir leurs passions via la NFL, le football universitaire y est vécu comme une religion. Avant que la pandémie ne frappe le monde, les universités de Ole Miss et celle de Mississippi State connaissaient chacune des affluences moyenne de 50 000 spectateurs dans leurs stades. 120 kilomètres séparent les campus de Oxford et de Starkville et leurs fans sont bien entendu rivaux.

Imaginez alors les réactions, quand un enfant né et grandissant à Starkville, choisit de jouer pour Ole Miss !

« On a reçu beaucoup de menaces de mort. Certains disaient qu’ils allaient venir mettre le feu à notre maison, ce genre de choses. », explique Arthur Brown père de AJ à nfl.com

AJ Brown ne se retient pas de répondre à son tour sur les réseaux sociaux, clamant que Mississippi State ne lui a pas montré le même intérêt que d’autres facs. Et puis, qu’il n’avait peur de personne, « venez ». À la demande de son père, AJ Brown a ensuite effacé tous ses messages et n’en a plus posté.

« Ce n’est pas nous ça, les Brown ne répondent pas au sel par du sel. », Arthur Brown pour le Clarion Ledger

Quelques années plus tard, AJ Brown expliquera que plusieurs entraineurs tel Nick Saban (Alabama) s’étaient déplacé en personne durant le processus de recrutement. Dan Mullen alors entraineur de MSU n’a pas daigné faire le déplacement, pourtant le plus court de tous, et lui a seulement parlé au téléphone. Un manque de respect pour AJ Brown.

« Des entraineurs sont venus de partout (Alabama, Californie) mais Dan Mullen n’a pas pu conduire 5 minutes ! », AJ Brown pour nfl.com

Le Stratège

Aux USA, si le football est roi, le baseball tient également une place importante dans les familles. En 2011, Brad Pitt porte à l’écran l’histoire des A’s de Oakland et notamment de leur façon si originale de recruter les joueurs. Il est donc fréquent que de jeunes athlètes pratiquent les deux sports : parmi bien d’autres citons Patrick Mahomes (Chiefs), Russell Wilson (Seahawks) ou les Hall of Famers Deion Sanders et Bo Jackson. C’était également le cas pour AJ Brown et en 2015, il devient le 2e lycéen seulement à être sélectionné pour jouer le All Star Game lycéen dans les deux sports. Le premier joueur à avoir réalisé cet exploit l’avait fait l’année précédente : Kyler Murray (Cardinals).

« Dès que la saison de baseball est terminée, je joue au football. Et dès que la saison de football est terminée, je rejoue au baseball. », confie AJ Brown en 2015 à USA Today

Et alors qu’il s’est engagé 3 mois plus tôt avec l’université de Ole Miss, il est drafté par les San Diego Padres de la Major League Baseball. Un rêve de gosse. Pour lui, les deux sports sont complémentaires.

« Je dis toujours que l’on attrape le ballon avec ses yeux. Le baseball m’a vraiment aidé en cela, notamment quand tu dois poursuivre cette petite balle blanche en profondeur. Ton timing doit être bon. », explique AJ Brown à ESPN

Sport préféré de son père, AJ Brown manie la batte depuis son plus jeune âge. Mais décidant de faire du football son option de réussite, il a privilégié le fait de réceptionner un ballon. Mais la batte et la balle font partie de qui il est.

Batman et Robin

Cet opus de 1997 n’est sans doute pas le meilleur de la série Batman mais il va comme un gant de receveur à AJ Brown. Deux super-héros aux muscles saillants. AJ Brown et DK Metcalf, c’est Batman et Robin ! Et, si dans l’œuvre de DC Comics Batman est le plus imposant du duo, ce n’était pas le cas à l’université de Ole Miss. AJ Brown était Batman.

Dès 2016, Brown et Metcalf sont dans la rotation pour leurs saisons freshman. Evan Engram (TE/Giants) est alors l’option numéro 1 en attaque (926 yards et 8 TDs) mais AJ Brown compte pour 29 réceptions et 2 TDs (Metcalf, seulement 2 réceptions). En 2017 et 2018, c’est AJ Brown qui devient l’option première en attaque : 1252 yards et 11 TDs puis 1320 yards et 6 TDs. Joueur stigmatisé « slot », il joue pourtant aussi bien à l’intérieur du terrain qu’à l’extérieur des marques.

Mais alors que DK Metcalf éblouit le NFL Combine 2019 de sa puissance athlétique, AJ Brown lui, poste des résultats corrects. Pas Plus. 18e receveur sur le sprint du 40 yards, 22e en détente verticale, 25e en saut en longueur sans élan. Jouant essentiellement dans le slot et avec des résultats athlétiques moyens, il n’affole pas les scouts NFL. Sa production à l’université n’est cependant pas ignorée et il est choisi aux portes du top 50 en 51e position par des Titans du Tennessee, qui depuis se félicitent de leur choix. Pas de saison de transition pour lui, plus de 1000 yards et 8 touchdowns sa saison rookie. Sa seconde ? Il remet ça une nouvelle fois.

Les Titans sont en lice pour une nouvelle campagne de playoffs en 2020 alors, AJ Brown n’a qu’une envie, celle d’aller au bout. Pour que dans quelques années on puisse nommer un 4e film en son honneur : Remember the Titans (Le plus beau des combats).

visuel par Thomas Guerriero – @hellkin13 (Insta) / @Guerriero_Th (Twitter)

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