Le journal de la NCAA – Finale : Alabama, l’incontestable

En une seule mi-temps, DeVonta Smith a fait très mal à Ohio State.

Le match de la semaine

Alabama (1) – Ohio State (3) : 52-24

Comme LSU, l’an passé, une équipe de la conférence SEC aura marché sur ses adversaires tout au long de la saison. Déjà forts de douze succès en autant de sorties, le Crimson Tide d’Alabama a parachevé son oeuvre en allant glaner une 18e couronne nationale, la sixième en treize ans pour son head coach Nick Saban.

Pour déblayer sa route vers le titre, le programme de Tuscaloosa a comme souvent démarré pied au plancher offensivement. Sur les six premiers drives menés par l’excellent quarterback Mac Jones (36/45, 464 yards, 5 TD), cinq atteignent l’en-but et mettent rapidement une incroyable pression sur les épaules des Buckeyes.

Rapidement privé de son running back, Trey Sermon, puis de son guard vedette, Wyatt Davis, dans une formation déjà touchée par le Covid en amont de cette finale, Justin Fields (261 yards cumulés, TD) tente de surnager et bonifie même un fumble perdu et recouvert par le linebacker Baron Browning dans la zone rouge d’Alabama. A ce moment-là, la marque est de 14 partout.

Mais en face, l’armada est telle que la défense de Colombus a le tournis. Récompensé en tant que meilleur joueur de la saison universitaire, DeVonta Smith est tout bonnement insolent. Non content de retourner les coups de pied, le receveur capte 12 ballons rien qu’en première mi-temps, pour battre un record détenu jusque-là par l’ancien tight end de Cleveland, Kellen Winslow Jr. A la pause, quand Alabama mène 35-17, son bilan est déjà de 215 yards et 3 touchdowns ! Face à un Shaun Wade pourtant propre en couverture …

Najee en joker de luxe

Pour ne rien arranger, et malgré la sortie de Smith, pour une blessure au doigt, Ohio State doit composer avec Jaylen Waddle, receveur superstar absent des terrains depuis octobre et qui glane des premières tentatives grâce à sa vitesse, non sans tirer la jambe à la fin de chaque séquence. Najee Harris, pourtant auteur de 158 yards et 3 touchdowns cumulés, apparait presque comme une simple option à même d’achever des Buckeyes volontaires mais bien trop courts sur la distance.

Les hommes de Ryan Day concèdent deux nouveaux touchdowns au retour des vestiaires, et rendent même les armes offensivement, avec deux turnovers on downs, sur un plaquage pour perte décisif du lineman Christian Barmore puis sur une passe incomplète de Justin Fields en position Goal Line.

A la fin de la partie, l’émotion est palpable sur le visage de Nick Saban. Non content de décrocher une septième couronne personnelle (six avec Alabama, une avec LSU), il bat lui aussi un record en faisant mieux que les six titres nationaux de Paul « Bear » Bryant, autre coach emblématique du Tide de 1958 à 1982. L’an prochain, le sorcier de l’Alabama devra sûrement composer sans bon nombre de ses stars offensives (Jones, Harris, Smith, Waddle, Leatherwood, Brown, Dickerson), mais la qualité du recrutement est telle que la vague écarlate n’a pas fini de déferler sur le College Football …

Autres principaux résultats

Pour se qualifier en finale, Alabama et Ohio State n’auront pas fait dans le détail. Le Tide a largement disposé de Notre Dame (4), lors du Rose Bowl (31-14) avec un duo Jones-Smith déjà dévastateur (130 yards et 3 touchdowns). Clemson (2) a, dans le même temps, été la victime d’Ohio State, lors du Sugar Bowl (28-49), avec un Justin Fields chirurgical dans le jeu profond (385 yards, 6 TD).

Face à une équipe de Florida (7) dépeuplée, et à l’agonie défensivement, Oklahoma (6) s’est baladé pour s’adjuger le Cotton Bowl. Le coureur Rhamondre Stevenson a engrangé 186 yards et un touchdown avant d’annoncer son inscription pour la draft.

Dans une superbe confrontation, North Carolina (13) a tenu tête, malgré une liste conséquente d’absents, à Texas A&M (5) lors de l’Orange Bowl glané dans le money-time par les Aggies (41-27) avec 225 yards pour le jeu au sol texan.

Iowa State (10) a fini sa belle campagne 2020 en beauté, en dominant Oregon (25) lors du Fiesta Bowl (34-17), avec 136 yards et 2 touchdowns du coureur Breece Hall. Enfin, Georgia (9) et Cincinnati (8) se sont disputés une belle passe d’armes à Atlanta, lors du Peach Bowl, lors d’un succès final des Bulldogs, 24-21, sur un field goal du kicker Jack Podlesny.

On notera la victoire d’Oklahoma State (21) contre Miami (18) lors du Cheez-It Bowl, dans un match marqué par les débuts prometteurs du receveur des Cowboys, Brennan Pressley (3 TD) et par la blessure d’entrée du quarterback des Hurricanes, D’Eriq King, dont le retour est prévu sur le campus l’an prochain. Texas (20) a obtenu l’Alamo en terrassant aisément Colorado (55-23). Une prestation aboutie, derrière le duo du futur QB Casey Thompson – RB Bijan Robinson (353 yards et 5 TD à eux deux), qui n’a pas suffi à sauver le head coach Tom Herman, viré quelques heures plus tard. Steve Sarkisian, coordinateur offensif d’Alabama, lui succédera à Austin.

Grâce à une grosse prestation défensive, Wisconsin a gagné … puis cassé le Duke’s Mayo Bowl aux dépens de Wake Forest (42-28). Buffalo termine la saison avec un bowl, le Camellia, en maîtrisant Marshall (17-10). Enfin, Zach Wilson et BYU (16) ont fait le boulot (425 yards, 3 TD) pour venir à bout de UCF, dans le Boca Raton Bowl (49-23).

A ne pas manquer

Avec la saison universitaire terminée sur le terrain, l’heure est au processus draft. Les prospects souhaitant rejoindre les rangs professionnels peuvent le faire jusqu’aux alentours du 18 janvier. Le 30 janvier, c’est le Senior Bowl, réunissant les meilleurs joueurs de dernière année, qui se tiendra à Mobile, dans l’Alabama. Le mystère reste encore entier, par contre, concernant le Combine, prévu entre fin février et début mars, et dont la tenue est plus que menacée par l’actuelle situation sanitaire.

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