[Globetrotteurs] Younghoe Koo : la force tranquille

Des passeports étrangers ou des parents expatriés. S’il sont tous nés à des milliers de kilomètres des États-Unis, ils ont tous fini par atterrir sur les rectangles verts de la NFL. Voici leur histoire.

John Lee, pionnier de la confidentielle diaspora coréenne de la NFL drafté en 1987. Hines Ward, l’Américano-Coréen devenu symbole du combat contre le racisme à l’égard des enfants métisses, fléau d’une société qui a vécu trop longtemps en autarcie, le dos tourné au reste du monde. Kyle Love, le fils de militaire né en Corée du Sud, mais sans une once de sang coréen dans les veines. Et Younghoe Koo. Ils ne sont que quatre à être venus au monde au Pays du matin clair et frais avant d’atterrir sur les terrain lacérés de blanc de la NFL. 

Koo du sort

Un père prof, une mère apprentie infirmière, Younghoe (prononcé Young-Way) voit le jour à Séoul en août 1994, dans une Corée en plein émois. Il y a un mois à peine, le 8 juillet, Kim Il-Sung, fondateur et premier dirigeant de la Corée du Nord depuis 1948, s’est éteint. Sans être officiellement nommé avant 1997, son fils, Kim Jong-il, reprend le flambeau d’une main de fer dans un contexte de tension nucléaire avec les États-Unis et de crise agricole sévère qui fait peser sur le pays une nouvelle pénurie grave. De l’autre côté du 38e parallèle, frontière séparant les voisines du Nord et du Sud depuis la signature de l’armistice de P’anmunjŏm le amin, il se distingue vite comme un petit crack ballon rond entre les guibolles. Tellement qu’il remporte même une compétition de tirs régionale. Après 12 années aux pieds de la colline de Namsan, sa vie va radicalement changer.

Ridgewood. Petite banlieue résidentielle du New Jersey aux allures de dortoir confortable pour la classe moyenne new-yorkaise. Quand on se dresse sur la pointe des pieds et qu’on plisse les yeux vers l’est, on peut deviner les monstres de verre et d’acier de Manhattan et leurs sommets hérissés qui tutoient les nuages. C’est dans cette petite ville de 25 000 âmes où les asiatiques ne représentent qu’un peu plus de 10% de la population que Younghoe débarque en 2006 pour y rejoindre sa mère, partie chez les Yankees deux ans plus tôt pour poursuivre ses études d’infirmière. Isolation et incompréhension. Armé d’un anglais précaire, se faire des potes se révèle particulièrement délicat au début. Élève de 6e de la Benjamin Franklin Middle School, il découvre un monde dont il ignore toutes les traditions, tous les usages, tous les codes, même les plus futiles. Égaré, esseulé, tout simplement paumé pendant la journée, dans les longs couloirs du collège, il se retrouve affreusement seul le soir, les cours achevés, lorsqu’il rentre chez lui. Dans cette maison sans père, sans soeur et sans frère. Une solitude pesante pour l’ado. Il trouve un brin de réconfort lorsqu’il Skype son paternel, resté en Corée du Sud. Professeur d’économie à Séoul, il enjambe le Pacifique chaque année pour passer plusieurs mois auprès de sa femme et son fils unique dans leur exil américain.

Ses rares camarades parlent couramment coréen eux aussi, mangent la même bouffe que sa mère et lui, partagent les mêmes références. Ils lui ressemblent en somme. Des compatriotes qui se comptent sur les doigts d’une main, mais ô combien rassurants quand on baragouine à peine quelques mots d’anglais. L’année suivant son arrivée, sur les conseils de Hyungseo Koo, son père, il sort enfin de cet isolement oppressant. Son remède : un drôle de ballon à lacet dont il n’avait jamais entendu parler avant de poser le pied sur le sol américain. Le football dans sa version soft. Une pilule magique qu’il découvre grâce à John Byon, un élève américain d’origine coréenne convaincu que son passé de joueur de soccer pourrait le rendre diablement utile sur les coups d’envoi.

« Un midi, à la pause déjeuner, d’autres élèves sont en train de jouer à une sorte de flag football, » détaille-t-il sur les ondes du Bill Simmons Podcast en 2017. « Sachant j’avais joué au soccer, ils me disent, ‘Viens dégager le ballon.’ Et en me voyant frapper dedans, ils lâchent tous, ‘Oh les gars, regardez ce mec ! Tu devrais venir jouer au football avec nous.’ Et c’est comme ça que je me suis mis au foot. »

Le cuir traverse le terrain et s’envole par-dessus le grillage. Les gosses n’en croient pas leurs yeux. Les apprentis footeux se sont trouvés un nouveau coéquipier. Koo s’est trouvé un nouveau passe-temps. Un flag football sans plaquages où il suffit de poser les deux mains sur l’adversaire pour geler le jeu, histoire de commencer en douceur. Un football d’espaces, d’évitement et de vitesse qui fait la part belle aux skills. S’il est le cogneur de ballon attitré sur ces terrain de pee wee de 80 yards où ses taloches de 50 unités font des ravages, il devient vite une petite star sur les ailes de l’attaque comme de la défense. Receveur, il renifle une opportunité en or d’enfin briser la glace avec ces gamins yankees qui l’intimident tant. Un jour après l’entraînement, il prend son courage à deux mains, s’approche d’un petit groupe de 5 de ses nouveaux coéquipiers et leur baragouine quelques mots. Fatigué, las, affreusement seul, il leur confesse qu’il s’ennuie terriblement. Il vient de lâcher le morceau. Enfin. La petite bande de mini-footeux se marre et l’invite à se joindre à eux. Les premiers liens d’amitié sont tissés.

« J’étais clairement seul, mais je ne savais comment faire pour que ça change au début, » concède-t-il aux pages web de North Jersey. « Tu ne sais pas qui appeler, comment dire, ‘Ça te dirait qu’on traîne ensemble,’ et de quelle manière aborder les gens. »

À travers le football, il se mêle aux autres gamins du lycée issus de minorités, eux aussi, et développe à leur contact un léger accent du Bronx en même temps qu’il progresse enfin dans la langue de Jay-Z et peaufine sa prononciation avec l’aide de ses nouveaux potes. Collégien, sa mère retenue au travail par un boulot qui lui impose un 15h-minuit pas toujours simple à gérer, c’est Rich Queen, son coach, qui joue le chauffeur de bus jusqu’à l’entraînement en même temps qu’il emmène l’un de ses fils. C’est également lui qui en apprend davantage au couple coréen sur ce football qui déchaîne tant les passions. Très vite, les coups de taloche sans retenue de Koo impressionnent. En 4e, il expédie déjà les coups d’envoi au delà de la peinture. Lorsque vient le temps d’entrer au lycée, il doit trancher entre le ballon rond de son enfance séoulite et cette balle ovale flanquée d’un lacet.

« Mon coach de collège, qui était aussi le père d’un de mes coéquipiers, est passé à la maison et a avoué à mon père, ‘Il a de l’avenir sur un terrain de football.’ Dans la tête de mon père, je ne faisais que frapper dans un ballon, mais mon coach lui a expliqué, ‘Tu peux décrocher une bourse d’études et te bâtir un futur avec ça.' »

Marché conclu. Lorsqu’il rejoint le lycée de Ridgewood High School l’année suivante, Chuck Johnson réalise très vite qu’il tient là un gamin au talent particulier. Le coach est impressionné par son implication. Punteur des Giants dont le fils porte les couleurs des Marrons aux côtés de Koo, Jeff Feagles est scotché lui aussi : « Il a une telle puissance de frappe. » En 4 ans entre les hauts et vieux mûrs de Ridgewood High, dans un football sauce lycéenne qui ne laisse que des miettes aux buteurs, le Coréen passe 15 field goals, réussit 94% de ses 114 conversions, envoie 47 de ses 50 coups d’envoi en touchback  (dont 26 au delà de la endzone) et est systématiquement nommé first-team All-Big North League. Une guibole droite foudroyante à l’intérêt stratégique tout sauf négligeable pour Chuck Johnson, le coach des Maroons. 

« En tant que coach, savoir que l’équipe adverse va devoir se taper 80 yards pour aller marquer est un plus immense, et c’est un sacré avantage pour la défense, » explique-t-il à northjersey.com. « Tout ces yards qu’on ne voit pas pèsent dans la balance tout au long de la saison. »

En 2012, cornerback titulaire en défense, il est le meilleur intercepteur des Maroons avec 6 ballons volés dont un retourné à dam, casse 11 passes et empile 40 plaquages qui lui valent de figurer sur la première équipe type du conté de Bergen. En début de saison, ses coachs lui ont pourtant donné la chance de se focaliser uniquement sur son rôle de frappeur, mais l’ado a refusé. Il veut jouer. Il veut être sur le terrain.

« Dans sa situation, beaucoup de gamins auraient opté pour la facilité et se seraient contentés de taper dans le ballon, » raconte Chuck Johnson dans les pages web de North Jersey en mai 2017. « C’était sa décision, c’est lui qui m’a dit qu’il voulait passer davantage de temps sur le terrain. Il voulait vraiment jouer en défense. »

S’il collectionne les distinctions en tant que kicker et defensive back, il récolte aussi quelques breloques et mentions sur les pistes d’athlétisme où il se fait remarquer au triple saut, au saut en longueur, à la hauteur et au lancer du javelot. À mesure qu’il se métamorphose en footballeur prometteur, une autre question s’invite dans la discussion. Celle de son avenir. Tout miser sur les études pour être accepté dans les meilleurs universités possibles ou tout miser sur le sport pour se mettre à rêver d’une carrière de footballeur rofessionnel.

« En Corée, tu n’as pas le choix d’abandonner les études si tu veux te consacrer pleinement au sport, » explique-t-il à ESPN en décembre dernier. « Conscient de mes qualités athlétiques, mon père m’a donné la chance de ne pas être forcé de décrocher que des A, de me contenter de B et poursuivre dans le football et de continuer à jouer. » 

Son père reparti en Corée du Sud, sa mère retenue par son emploi du temps infernal d’infirmière, il passe d’interminables heures en tête-à-tête avec lui-même. De longues heures, des journées entières parfois, où il jongle entre ses devoirs, ses entraînements et ses talents de cuisiniers en herbe pour se concocter des repas tout seul, comme un grand.

« Même les parents de mes amis coréens ne les laissaient pas vraiment venir chez moi à cause de ça, » ajoute-t-il. « Je suis devenu indépendant très jeune. »

Pour sa dernière année dans le New Jersey, MVP des Maroons il réalise un honorable 6 sur 8 et ne manque pas la moindre de ses 32 conversions. Un joli ratio grâce auquel il reçoit une bourse d’études de Georgia Southern et son petit campus centenaire noyé dans la verdure de Statesboro, petite ville de 30 000 âmes comme tant d’autres avec sa Main et ses rues perpendiculaires. Car malgré son solide pedigree, seule la petite université publique géorgienne et James Madison University, en Virginie, lui offrent une scolarité tous frais payés. L’offre des Eagles a beau être tardive, il se sent tout de suite chez lui lorsqu’il visite le campus avec ses parents. Le choix est fait.

Koo d’arrêt

Quand il débarque à GSU en 2013, les Aigles se débattent encore dans la Football Championship Subdivision, le second échelon universitaire. Pour leur ultime joute de la saison, il s’offrent les Gators dans leur marécage de Gainesville sans compléter la moindre passe et malgré les deux conversions foirées de leur botteur sud-coréen. Les 82 459 fans vêtus de bleu du Ben Hill Griffin Stadium sont médusés. L’année suivante, anciens cadors du FCS couronnés 6 fois et finalistes malheureux à deux reprises entre 1985 et 2000, les Eagles intègrent la Sun Belt Conference après leur promotion en FBS et arrachent le titre de conférence dès leur première saison. Bienvenue dans le foot-Bowl. Si tout roule collectivement, Younghoe tire la gueule. Pendant 3 ans, victime collatérale d’une valse des coachs qui sape toute stabilité, il fait les montagnes russes et doit se contenter de broutilles. Le 31 août 2013, le jeu au sol boulimique porté par Jerick Mckinnon a beau passer 576 yards et 77 pions à Savannah State, Koo doit jouer les spectateurs. Son premier field goal universitaire, il le passe la semaine suivante, dans un nouveau carnage face à Saint Francis. De 38 yards. Le compteur est ouvert. À Chattanooga fin septembre, il passe trois coups de taloche et GSU l’emporte d’un souffle. Pourtant, en 2014, en même tant que Georgia Southern découvre la FBS, réduit à un simple rôle d’artilleur sur kickoff par le nouveau coach Willie Fritz, il ne claque pas le moindre field goal et doit se rassasier à coups de conversions. Seulement six. Dont un 5 sur 5 contre Savannah State. En 3 ans, s’il cogne une soixantaine de PAT, il ne transforme que 12 ridicules field goals. Il faudra finalement attendre son ultime année géorgienne pour que son talent s’exprime enfin. Pendant ce temps-là, en classe, il empile les A+ comme on empile les Danettes à la cantoche.

Senior, il fait le buzz sur les Internets lorsqu’une vidéo de ses prouesses d’artilleur-jongleur-acrobate devient vite virale. Le ballon à lacet posé à plat sur le gazon baigné de soleil, il exécute un petit grigri digne d’un brésilien qui le fait se dresser sur sa pointe et vriller sur lui-même avant de le catapulter entre les perches jaunes en même temps qu’il exécute un backflip digne des moines Shaolin. Une fantaisie sans uniforme tout aussi impressionnante qu’inutile, mais qui a le mérite d’attirer l’attention sur lui au-delà des frontières de la Georgie. Sur le terrain, confortablement emmitouflé sous son armure, le natif de Séoul n’a pas besoin de toutes ces cabrioles pour faire timidement parler de lui et enchaîner les performances de haut-vol. En dehors d’un raté longue distance de 54 yards pardonnable, il réalise un quasi-sans faute. 19/20. Mention très bien. Il égale même le record de field goals réussis consécutifs en transformant ses 14 premières tentatives de la saison. Début octobre, en primetime sur ESPN, il fait un sans-faute face à Arkansas State et claque le plus long coup de godasse de sa carrière de 53 yards. Un 95% de réussite qui lui doit une place de finaliste au Lou Groza Award récompensant le meilleur frappeur de tout le pays. Un trophée qui reviendra finalement à Zane Gonzalez, le botteur d’Arizona State. Younghoe apparaît sur la 3e équipe type All-American. Une mention inédite pour les Eagles depuis leur intégration à la FBS en 2013.

Pour mettre toutes les chances de son côté, il s’entiche de Pat Sempier, une ancienne star d’Arena Football reconverti en gourou des kickers sauce New Jersey. Comme avec Rich Queen et Chuck Johnson, Koo découvre en lui un nouveau mentor dont il dévore le moindre mot. Gamin mature, impliqué, motivé et d’une rigueur incroyable, il impressionne ces vieux briscards du ballon à lacet.

« Il a un mental très, très solide, ce qui représente 99% du job de buteur, » confie Sempier à northjersey.com. « Il est capable de supporter la partie mentale. Car il n’est pas juste question de frapper dans un ballon, mais aussi de mental, d’être capable de travailler sur les petits détails, de garder la tête basse, de regarder droit devant, de baisser la tête, de regarder droit devant. Il travaille sans relâche. Sa vitesse de jambe est incroyable. »

À quelques mois de la draft NFL, Younghoe potasse son curriculum vitae.

« Quand j’ai dû rédiger mon CV, j’ai dû remplir une case « forces » dans laquelle j’ai inscrit, entre autres, la faculté de s’adapter, d’improviser et de bien performer dans un nouvel environnement, » raconte-t-il à northjersey.com en mai 2017. « Jamais je n’ai été dans un environnement confortable auquel j’était habitué. Une fois que je me suis habitué au New Jersey, je suis parti en Georgie et maintenant je dois de nouveau aller ailleurs. »

Le dernier week-end d’avril 2017, pas le moindre patronyme coréen ne résonne sur les marches iconiques du Museum of Art de Philadelphie, rendues célèbres par Rocky. Ils ne sont que trois kickers à être repêchés : Jake « 61 yards » Elliott à Cincinnati en prems’ au 5e tour, puis Zane Gonzalez à Cleveland et Harrison Butker à Carolina dans l’ultime round. Mais pas de Koo. Comme Patrick Ricard le bien nommé, il devra compter sur un contrat de rookie non-drafté pour espérer accrocher une carrière dans la NFL. Le 1er mai, il fait partie des 15 heureux élus à gribouiller leur nom en bas d’un contrat pro chez les Chargers, en compagnie d’Austin Ekeler, l’ancienne star des Mountaineers de Western Colorado en Division II. Le même jour, la vidéo de ses acrobaties resurgit et génère des centaines de milliers de vues et de gazouillis sur la toile. Nouvel État. Nouvelle ville. Nouvel appart. Nouveau niveau de compétition. Nouvelles exigences. Nouveau challenge. Pleine de nouveautés qui ne constituent rien de bien nouveau pour ce caméléon que même sa petite amie ne parvient pas toujours à cerner.

« Ma copine me dit qu’elle ne sait pas ce que je suis, qu’elle ne sait même pas identifier mon accent, » s’amuse-t-il. « J’ai pris pour habitude de m’adapter à tout ce qui se présente à moi. En me retrouvant immergé dans une nouvelle culture j’ai dû tout apprendre au fur et à mesure. Je ne m’en rends pas toujours vraiment compte, mais dès que je retourne dans le New Jersey et que je dis, ‘yes ma’am’ et ‘no ma’am’ (typique des accent du Vieux Sud des États-Unis, ndr), je réalise que ça a été un sacré périple. »

Un périple qui ne fait que commencer et qui ne va pas tarder à le mener sur des terres familières. À Los Angeles, Koo se retrouve en duel avec Josh Lambo, celui que tout désignait comme le digne successeur de Nate Kaeding. Non-drafté en 2015 en provenance de Texas A&M, l’ancien gardien de but du FC Dallas en MLS et international U20, est sur la sellette après deux 26/32 consécutifs tout juste passables et la fâcheuse manie d’envoyer des conversions dans le décor. 

Koopable idéal

Ridgewood, New Jersey. Los Angeles, Californie. Après avoir découvert les États-Unis dans une ville dortoir cossue où les immigrés asiatiques se comptent sur deux mains, il débarque dans une Cité des Anges qui abrite la plus large communauté coréenne de tout le pays. Ils sont près de 200 000 à avoir élu domicile sur ces rives ensoleillées du Pacifique. Presque 3% de la population de cette ville tentaculaire. À tel point qu’ils ont donné leur nom à un quartier entier du centre de L.A. coincé entre la 8e et Irolo Street, à quelques blocs à l’ouest de McArthur Park et son immense plan d’eau artificiel avec vue sur les tours de downtown. Koreatown et ses panneaux et enseignes publicitaires si américains et pourtant rédigés en hangeul, l’alphabet coréen. 

Le 12 mai 2017, jour d’ouverture du minicamp réservé aux rookies draftés comme non-draftés, il est là. Loin de San Diego pour la première fois depuis leur première année d’existence en 1960, les Chargers déballent les cartons. À l’autre bout du pays, dans le New Jersey, cet événement d’apparence anodine représente un véritable événement. Jamais dans l’histoire chargée de Ridgewood High un Maroon n’avait foulé ne serait-ce que le terrain d’entraînement d’une franchise NFL. 4 ans après avoir quitté les couloirs centenaires du lycée, Koo brise enfin cette interminable disette. Il ne sont que 32 dans le monde à être payés des milliers de billets verts pour expédier un ballon brun à lacet entre deux poteaux jaunes scoliosés pendant 16 dimanches par an et le natif de Séoul fait désormais partie de ce club ultra sélect. Le gratin des rois de la taloche sauce gridiron.

« Ça s’est passé comme dans un rêve, » témoigne Ava Maurer, sa copine depuis la 4e, dans les pages web d’ESPN.

Du rêve, au cauchemar. Car son expérience californienne va vite virer au fiasco. Intronisé titulaire pour l’ouverture de la saison après avoir détrôné Josh Lambo, il va rapidement devenir le catalyseur de la frustration des fans, du staff et des dirigeants de Chargers qui redécouvrent la Cité des Anges pour la première fois en près d’un demi-siècle. À Denver, en semaine 1, Philip Rivers et les Bolts sont en panne de courant face à des Broncos toujours en reconstruction après la retraite de Peyton Manning au lendemain du Super Bowl 50, le premier dimanche de février 2016. À 5 secondes de la fin, revenus au forceps d’un déficit de 17 pions en début de 4e quart-temps, les hommes d’Anthony Lynn ont la prolongation au bout des crampons de leur buteur coréen flambant neuf. De 44 yards et avec le coup de pouce de l’altitude, pas une formalité, mais une mission tout sauf impossible sur le papier. C’est sans compter sur le rideau de doigts dressé par les étalons du Colorado. Son premier essai transformé gelé par un temps mort astucieux de Vance Joseph, l’unique tentative de Koo ce jour-là est bloquée par des Broncos qui submergent le bouclier californien et les Chargers rentrent à L.A. bredouilles. Le dimanche suivant, pour leur première au Dignity Health Sports Park de Carson, dans un stade très largement acquis à la cause des visiteurs floridiens, rebelote. Un coup de pied qui fait mouche de 41 yards, un échec de 43 en fin de première mi-temps puis un raté longue distance de 44 yards à 6 secondes de la fin. Un coup de pied qui aurait offert la victoire aux Californiens. Le stade exulte. Les Dolphins s’imposent 19-17. Le coupable est tout désigné. Et malgré deux sans-faute face à KC puis Philly, son sort est scellé. 

0-4, les Chargers ont besoin d’un bouc émissaire. Au lieu de condamner toute une attaque incapable d’avancer avant les 15 dernières minutes et ne plantent que 18 pauvres points de moyenne, ils trouvent en Younghoe le fusible idéal. Après 4 semaines de NFL, le natif de Séoul vide son vestiaire, fourre tout dans un sac et qui Costa Mesa, fief du centre d’entraînement des anciens locataires de San Diego. Vulgairement débarqué sans sommation pour être remplacé par Nick Novak, un vétéran qui valdinguait déjà d’une équipe à l’autre alors que Koo vivait encore en Corée du Sud. Un médiocre 9/13, une blessure qui sonne prématurément le glas de sa saison fin novembre face à Dallas et puis s’en va. On a plus jamais revu le Xavier Gravelaine des kickers fouler un terrain NFL depuis.

« J’ai fait comme si de rien n’était, mais intérieurement… » confie Koo à ESPN en décembre dernier. « J’étais très affecté. J’étais là-bas, et en un claquement de doigt, je me retrouve au chômage. Je ne comprenais pas vraiment ce qui était en train de m’arriver. Je ne savais pas comment réagir. C’était la première fois qu’un truc pareil m’arrivait. »

La solitude de l’immigré bégayant quelques mots d’anglais. La solitude du kicker, soliste dans un sport d’équipe. Entre ses premiers pas hésitants sur le sol US et ses premiers pas plein d’envie sous un uniforme NFL, Koo tisse des ressemblances troublantes. Il est seul. Isolé dans son monde. Le gamin timide ostracisé malgré lui par cette maudite barrière de la langue se retrouve engoncé dans son uniforme de botteur qui s’entraîne à part. Dans son coin. S’il claque le field goal de la gagne, il est l’unique héros. S’il échoue, il est le coupable, le raté, le zéro. Aucun moyen de se cacher derrière la faillite d’un collectif dépassé ce jour-là. La bouc-émissaire idéal.

« En débarquant d’un autre pays, tu n’as pas le choix d’apprendre, de faire beaucoup d’efforts et de compter sur toi-même plus que d’ordinaire, » témoigne-t-il auprès d’ESPN« Ce qui correspond plutôt bien à la mentalité de buteur finalement, parce que tu ne comptes par vraiment sur qui que ce soit d’autre que sur toi-même pour réussir un coup de pied. Ça n’est pas comme si tu lançais le ballon et comptais sur quelqu’un d’autre pour l’attraper. C’est toi. Rien que toi. »

Pour la première fois en presque une décennie, le football lui tourne le dos. « Pas d’entraînement, rien. Je ne savais pas quoi faire. » Trois ans. En quittant Georgia Southern, il s’était donné trois pour devenir l’un des 32 heureux élus payés pour leur coups de guibole dominicaux. S’il n’est toujours pas parvenu à s’établir durablement dans le paysage de la NFL une fois le minuteur arrivé à zéro, il sera temps de penser à une reconversion et de se dégoter un autre gagne-pain. Le décompte est lancé.

« J’ai essayé de me trouver un plan B, une solution de repli, mais je n’ai rien trouvé qui me convenait, » ajoute-t-il. « J’avais l’impression de gaspiller mon énergie. Si ça ne marchait pas (avec la NFL), alors je consacrerais toute mon énergie à me trouver autre chose. J’aurais tout le temps de m’asseoir à une table et de me trouver un boulot à 40 ans. Je ne pourrai plus taper dans un ballon à 40 ans par contre. »

Loin d’être résigné, Koo se tourne vers John Carney, un autre Xavier Gravelaine de la NFL. De 1987 à 2010, il endosse les couleurs de 8 franchises. Pro Bowler en 1994 sous les couleurs de Chargers dont il étrennera le maillot durant 10 ans puis en 2008 dans le bleu de travail des G-Men de New-York, l’ancien buteur tient chaque année un petit camp d’entraînement spécial pour les cogneurs universitaires. Un événement qu’il organise quelques semaines avant la draft et auquel le natif de Séoul prévoyait de participer en 2017 avant de se dégonfler. La faute, en réalité, à une légère blessure que le kicker ne veut absolument pas voir s’ébruiter confirme Carney. Quand il est finalement signé par les Chargers, le retraité de la NFL tente de le contacter en vain. Il faut finalement attendre qu’il se fasse virer par les Bolts pour qu’il vienne mollement toquer à sa porte. Penaud.

« Je voulais lui balancer mon poing dans la face pour ne pas s’être présenté à moi plus tôt, » lâche l’ancien des Bengals, Bucs, Rams, Chargers, Saint, Jaguars, Giants et Chiefs.

Malgré son échec californien, John ne tarde pas à capter que Koo ne traînera pas chez lui bien longtemps. À San Diego, ironie de l’histoire. Ensemble, ils montent un programme de conditionnement physique et de renforcement musculaire sur mesure. En parallèle, en vieux loup de mer de la NFL, Carney s’attèle à rehausser son QI de kicker. Autrement dit, sa faculté à s’ajuster à toutes les circonstances et tous les imprévus auxquels la routine si bien huilée des frappeurs est soumise. Différents snappers et holders avec lesquels l’alchimie n’est pas la même, terrain pourri, conditions climatiques capricieuses voire tout simplement crasseuses, coups de pieds plus techniques comme les dégagements courts, aux côtés de spécialistes accomplis de ces unités d’élite, le duo travaille d’arrache pied. Littéralement. Malgré tous ces efforts et cet investissement total, Younghoe Koo est toujours au chômage et navigue de Airbnb en Airbnb, négociant avec des propriétaires auxquels il fait miroiter ses aspirations de joueur NFL en guise de garantie.

Koo de bol

Après de longues semaines à cravacher dans le sud de la Californie dans l’espoir qu’une équipe en panne de botteur trouve son numéro dans le bottin, la ligne téléphonique avec la NFL semble purement et simplement coupée. Ses quatre semaines de paye d’éphémère joueur professionnel de football épuisées, il se replie en Georgie où sa mère s’est installée. Là-bas, tout en restant en contact étroit avec John Carney, il s’entraîne n’importe où tant qu’il y déniche deux poteaux. Fin 2018, son détonateur de 3 ans est à mi-course. Si les progrès accomplis au contact du vétéran son évidents, il réalise qu’il n’a aucune nouvelle bande vidéo pour les étayer. Aucun highlight. Aucun fait d’arme pour se vendre. Tout ce qu’il reste, ce sont ces 4 semaines fatidiques de Los Angeles en septembre 2017. Depuis, il n’a plus disputé le moindre match.

« Imaginons qu’il se passe deux ou trois ans sans que je ne dispute le moindre match, de vrai match. En étant réaliste, je n’ai pas la moindre chance avec quelque équipe NFL que ce soit. »

S’il ne semble pas intéresser grand monde côté NFL, ce n’est pas le cas chez la petite nouvelle. L’Alliance of American Football League. Le 25 avril 2018 Atlanta annonce officiellement une second franchise de football professionnel. 5 mois plus tard, les Legends voient le jour. Un blase qui se veut être un hommage aux figures légendaires de l’ancienne cité olympique en 1996. À commencer à par Martin Luther King, figure de proue de la lutte pour les droits civiques, ou Hank Aaron, la légende des Braves aux 25 All-Star en 30 années de carrière. L’ancien Viking Brad Childress en guise de coach, l’électrique Michael Vick aux commandes de l’attaque, la jeune équipe met les petits plats dans les grands. Seulement, pour des raisons diverses, aucun des deux hommes ne sera sur le bord du terrain pour le coup d’envoi de la saison. À l’inverse de Younghoe.

Le 14 janvier 2019, le Sud-Coréen devient le premier kicker d’une franchise qui doit se bâtir un effectif de A à Z. Le 9 février, il entre même dans l’histoire supersonique et éphémère de l’AAFL en inscrivant les premiers points sur un coup de godasse de 38 yards face à Orlando. Trois points anecdotiques. Les Legends sont balayées 40 à 6 par les Appolos. Après 3 semaines, les hommes portés par l’ancien Bulldog de Georgia Aaron Murray courent toujours après leur premier succès. Koo, lui, court toujours désespérément après sa première victoire chez les professionnels. Elle arrivera finalement le 3 mars, dans l’Arizona, lorsqu’il claque le coup de pied de la gagne de 33 yards. Enfin, il endosse le rôle de héros. Une double délivrance. Collective et individuelle. La semaine suivante, il récidive face au Memphis Express en compostant la victoire à 9 secondes du gong. Lorsque l’ambitieuse ligue fait finalement faillite en avril, Koo affiche un impeccable 14/14. Un sans faute qui le replace sur le radar des franchises NFL. En 6 mois, il va enchaîner pas moins de 16 mises à l’essai. 16 fausses joies. Aucune équipe ne semble décidée à lui accorder de seconde chance. Sa patience est mise à rude épreuve.

« Il était terriblement frustré chaque fois qu’il m’appelait, » raconte John Carney dans les pages web d’ESPN« ‘Encore la même histoire. Je me suis pointé, j’ai tout fait comme il faut, il m’ont donné une tape sur le dos et dit, ‘T’es le premier sur notre liste. On reste en contact.’ Mais ça lui a permis de se construire un CV, de se montrer davantage et que son nom apparaisse en gros sur les radars. »

Sans kicker potable après avoir lourdé Cody « Double Doink » Parkey mi-mars, les Bears sont les premiers à le mettre à l’essai. Sans succès. S’en suit une longue attente. Le 4 octobre 2019, lorsque Stephen Gostkowski se blesse, les Patriots le signent sur leur équipe réserve avant de finalement le larguer une dizaine de jours plus tard. À peine le temps de sentir la frustration le gagner, les Falcons lui font gribouiller un contrat à la va-vite deux semaines plus tard après s’être séparés du dinosaure Matt Bryant, leur recordman de points quarantenaire, plombé par un piteux 9/14. Une triste fin de carrière pour celui qui aura porté le plumage rouge et noir bourré d’empiècements douteux des Faucons durant 10 ans. Le 17 novembre, face aux Panthers, pas effrayé par le contact, Younghoe Koo dégage le ballon, dévale le terrain à toute vitesse et plonge dans la mêlée pour recouvrir un fumble provoqué par un tampon de Damontae Kazee sur le pauvre retourneur. Deux semaines plus tard, le jour de Thanksgiving, il réussit trois onside-kicks. Le premier, pour du beurre à cause d’une pénalité. Le deuxième, une poignée de secondes plus tard, débouche sur un field goal de 43 yards. Le troisième, dans la foulée, échoue sur un turnover on downs qui scelle l’issue du match. Drew Brees n’a plus qu’à mettre le genoux à terre.

« J’étais en colère après moi pendant tout le match parce que j’avais raté une conversion et un field goal [avant les onside-kicks,] » confie-t-il à ESPN« On recouvre d’abord le premier, mais je ne célèbre pas vraiment. Ensuite on recouvre le deuxième et je me dis, ‘Pff, peu importe.’ Puis on recouvre le troisième et là je montre peut-être un poil d’excitation… Je n’accorde pas tant d’importance que ça aux onside-kicks personnellement, parce que ça ne dépend pas que de moi. Il faut que les autres gars courent et plongent sur le ballon. Si tu regarde les stats, ça se limite pas mal à taper dans le ballon et regarder ce qui se passe. »

26 tentatives, 23 réussies, un seul raté sur conversion, en 8 matchs, l’ancien de GSU donne suffisamment d’assurances à Dan Quinn et Thomas Dimitroff pour décrocher un contrat d’un an à quitte ou double. Eagles, Legends et désormais Falcons. La Georgie sonne comme une évidence se dit-il avec sa copine. En avril 2020, la deadline qu’il s’était fixée en quittant le petit campus de Statesboro arrive à expiration et il ne pointe pas au chômage. Dans le contexte pesant et gonflé d’incertitudes de la COVID-19, il prépare la saison à venir en s’invitant discrètement sur tous les terrains libres et ouverts du New Jersey qu’il dégote. En attendant de retrouver Atlanta, il se prépare en solo dans la grande banlieue de NYC, en même temps qu’il profite de l’hospitalité des parents d’Ava, sa suclinée. Parfois, il se fait mettre à la porte par les gardiens avant d’avoir pu boucler son programme du jour. Quand il ne débusque aucun terrain équipé de perches jaunes, il fait parler son imagination et balance des coups de taloche entre deux arbres.

Trois ans après avoir roulé les dés, il a rempli son pari. Après quelques frissons, il semble enfin avoir trouvé un brin de stabilité. 6 mois et demi plus tard, à 26 piges, il est nommé Joueur d’Équipes Spéciales du mois de novembre dans la NFC. En semaine 15 face aux Bucs, en même temps qu’il efface une barre de 52 yards, il efface Matt Bryant du livre des records d’Atlanta en inscrivant son 34e field goal de la saison. Du jamais vu en plus d’un demi-siècle d’existence. À quelques jours de Noël 2020, presque un an après avoir été mis à la porte de sa deuxième équipe NFL, il est nommé Pro Bowler. Une récompense saveur revanche qu’il déguste avec gourmandise. Jason Sanders, Daniel Carlson et Younghoe Koo. Avec 144 points au compteur, le trio de meilleurs scoreurs de la ligue. Et avec un match de moins s’il vous plait ! Une rencontre de moins qui lui permet d’ailleurs d’être le joueur le plus prolifique avec une moyenne de 9,6 pions par partie. 37 sur 39, 94,9% de réussite, frappeur ayant tenté le plus de coups de tatanne, il s’invite dans le top 5 au jeu de la précision. Pas rassasié, il réalise un sans faute bluffant longue distance en transformant ses 8 tentatives de 50 yards ou plus. Jason Sanders est le seul à tenir la distance à ce petit jeu avec un séduisant 8/9. Quant à ce tricheur de Brandon McManus et ses 10 minasses en 15 tentatives, il profit effrontément des conditions atmosphériques idéales de Denver. Il ne compte pas.

Trois ans après avoir été mis dehors comme un malpropre, bouc-émissaire injuste d’une équipe à côté de ses crampons avant de corriger le tir, pestiféré aux yeux de toute une ligue qui ne semble plus le prendre au sérieux et d’internautes qui s’amusent cruellement de son sort, il s’impose comme l’un des tout meilleurs frappeur de la ligue. Une revanche personnelle, mais pas seulement. À l’image d’Hines Ward, symbole des métisses coréens mis au banc de la société des décennies durant, il se sent investi d’une mission auprès de ses semblables.

« Je me souviens quand j’ai commencé à regarder la NFL et que je me disais, ‘Il n’y a personne qui ne me ressemble,' » confesse-t-il en décembre dernier sur ESPN.com« Quand t’es gamin, tu cherches toujours quelqu’un qui peux te servir d’inspiration. Aussi insensé que ça puisse paraître, j’ai décidé que je serais cette personne… C’est une chance incroyable, dans n’importe quelle industrie, de pouvoir devenir la figure de proue d’une minorité. Tu n’as pas la moindre pression. »

Une ascension inédite sur le gridiron pour un Sud-Coréen qu’il associe à un dessin plus large. Celui du boum de la culture coréenne. Démocratisation de groupes K-pop longtemps cantonnés à la péninsule, curiosité croissante autour de sa gastronomie et explosion d’un cinéma qui sort des cercles fermés des cinéphiles bobos pour se populariser et révéler à la face du monde ses scénarios souvent barrés. Une consécration dont le triomphe du Parasite de Bong Joon-Ho est le symbole par excellence. Le ballon rond a Heung Min Son, le génial attaquant des Spurs, le ballon à lacet à Younghoe Koo, ce model de résilience si cher à la communauté sud-coréenne. Dans sa bagnole, en route vers le centre d’entraînement des Falcons, BTS et Blackpink crachent leurs couplets coréens dans le transistor sur des stations américaines. Insensé lorsqu’il débarque à Ridgewood en 2006. Malgré sa notoriété grimpante, il n’en oublie pas pour autant la précarité de son poste.

« J’ai beau être incroyablement reconnaissant pour tout le soutien que j’ai reçu, l’un des principaux enseignements de mon année de rookie est que tout ça peut s’envoler en une nuit si je fais un mauvais match, » confesse-t-il à ESPN« J’essaie de ne pas embarquer sur les montagnes russes émotionnelles. Que je fasse un bon ou un mauvais match, j’essaie de garder la tête froide. »

Presque 4 ans après avoir quitté la fac et s’être fixé un délai de 3 ans pour embrasser ses rêves de NFL, il n’a toujours pas de plan B. Il ne lui reste plus qu’à croiser les doigts pour que sa précision ne lui fasse pas un mauvais Koo.

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