[Super Bowl LV] La saison des Buccaneers : Tom Brady, pari gagnant

La franchise de Floride et le quarterback de légende ont pris le risque de l'association cette année et ils ont bien fait.

La nouvelle est tombée le 18 mars 2020 : Tom Brady n’est plus un Patriots. Après deux décennies et d’innombrables succès, le quarterback de légende a décidé de changer d’air. Pour ça, il prend la direction de la Floride. Tampa Bay plus particulièrement.

Le numéro 12 quitte donc un endroit et une attaque qu’il connaît par cœur pour rejoindre un système totalement nouveau et une franchise qui n’a plus joué les playoffs depuis 18 ans. De leur côté les Buccaneers se séparent de Jameis Winston, un lanceur sélectionné avec le premier choix 5 ans plus tôt, pour accueillir un quarterback de 42 ans.

Des deux côtés le pari est risqué. Est-ce que la mayonnaise va prendre ? Est-ce Tom Brady est capable d’avoir du succès autre part qu’à New England ET sans Bill Belichick ? Est-ce que Tampa Bay a assez de talent pour entourer un quarterback qui n’est plus dans la force de l’âge ? Ce sont autant d’interrogations qui entourent cette signature. 10 mois et une qualification pour le Super Bowl plus tard, tous ces doutes ont disparu. Tampa Bay n’est pas encore champion, mais le seul fait d’être arrivé à ce stade de la compétition est une réussite pour Brady et les Buccaneers. La saison n’a pourtant pas été un long fleuve tranquille dans l’État ensoleillé.

Une entrée en matière compliquée

Dès le premier match, on comprend qu’il ne faut pas s’attendre à ce que les Buccaneers de Tom Brady marchent sur toute la ligue en s’assurant une nouvelle bague facilement. L’adaptation va prendre du temps et malgré une attaque aux allures de All-Star Team avec les leaders déjà présents (Mike Evans, Ronald Jones, Chris Godwin…), les recrues (Tom Brady, Rob Gronkowski, Leonard Fournette…) et les draftés (Tristan Wirfs…), il manque encore pas mal d’huile dans les rouages. Et quand on affronte une équipe qui a de l’expérience collective, la différence est flagrante.

C’est le cas en cette ouverture de la saison et ce déplacement en Louisiane pour y affronter le rival de division, New Orleans. Les Saints s’imposent 34-23 dans un match à sens unique. Les Buccaneers mesurent alors tout le chemin à parcourir pour devenir un véritable prétendant au titre. Tout n’est pourtant pas à jeter et certains signaux sont encourageants. La défense est incroyable contre la course et réussi à provoquer des pertes de balles importantes (des caractéristiques que l’on retrouvera plus tard en playoffs), tandis que l’escouade offensive montre déjà qu’elle peut attaquer n’importe quel niveau d’une défense.

Des succès et des doutes

Autant de qualités qui vont se développer des deux côtés du terrain pour permettre à Tampa Bay de lancer sa saison. Et de quelle manière ! Les Bucs remportent six de leur sept matchs suivants. Avec des succès convainquants en attaque face aux Chargers (38-31) ou aux Raiders (45-20) ou en défense comme contre Denver (28-10) ou Green Bay (38-10). La machine est enfin lancée et l’équipe ressemble de plus en plus à la formation que l’on connait aujourd’hui. Surtout que les Bucs rajoutent une arme offensive supplémentaire avec la signature d’Antonio Brown. Toutefois, un doute subsiste. Certaines performances continuent de faire tiquer les observateurs. Surtout que celles-ci arrivent en prime time.

Lors du Thursday Night Football en semaine 5 d’abord avec une vilaine défaite à Chicago (20-19), puis durant le Monday Night Football de la semaine 8 à New York où Tampa Bay a bien failli se faire égaliser à la dernière minute par les Giants (25-23). Deux rencontres face à des adversaires largement à leur portée que les Bucs n’ont pas su maitriser. Le bilan comptable est alors très positif (6-2), les hommes de Bruce Arians occupent même la première place de la NFC Sud à égalité avec New Orleans, mais le bateau des boucaniers est encore à la recherche de son rythme de croisière.

Une force de caractère

Le problème est que le calendrier se corse et qu’il est temps de rivaliser avec les meilleures équipes de la ligue. Cette fois c’est clair, Tampa Bay n’est pas encore prêt et les Bucs enchaînent trois défaites à domicile en quatre matchs. La première face de nouveau aux Saints. Les coéquipiers de Tom Brady s’inclinent 38-3 dans ce qui est certainement leur pire match de la saison. Ils chutent ensuite face aux Rams et aux Chiefs sur le même score : 27-24. À la fin de la semaine 12, la franchise aborde sa semaine de repos avec un bilan de 7 victoires pour 5 défaites. Le titre de division n’est plus qu’un rêve lointain et on commence même à se dire que la qualification en playoffs va être tendue jusqu’au bout.

Paradoxalement, c’est ce match face aux champions en titre qui va faire du bien aux Buccaneers. Au-delà de ce premier quart-temps catastrophique qui restera dans les annales (7 réceptions, 203 yards et 2 TDs pour Tyreek Hill), la franchise va se battre jusqu’au bout et mettre la pression jusqu’en fin de rencontre. Tampa Bay sera trop juste, mais va montrer une force de caractère qui va les porter jusqu’à la fin de la saison. Depuis ce match, Tampa Bay n’a plus perdu. Surtout, ils ont fini en trombe avec quatre victoires en quatre matchs, une moyenne de 37 points inscrits pour seulement 19 encaissés. À l’arrivée, Tom Brady termine avec le troisième meilleur total de yards de la ligue (4 633) et la franchise retrouve la post-saison pour la première fois depuis son titre en 2007.

Une 7e bague pour l’histoire

La suite on la connaît avec une équipe qui va jouer le Super Bowl à domicile pour la première fois de l’histoire. Les Buccaneers sont tout de même passés par trois matchs à l’extérieur avant d’atteindre la dernière marche. Ils n’ont jamais outrageusement dominé leurs adversaires durant cette campagne (Washington, New Orleans et Green Bay), mais ont trouvé à chaque fois un moyen de s’imposer. Que ce soit en attaque durant le Wild Card Round ou en défense durant les deux rencontres suivantes.

Il ne reste désormais plus qu’un challenge à relever pour brandir la bague et c’est certainement le plus dur : il faut vaincre Kansas City. Avec le recul, ce coup de poker de Tom Brady et des Buccaneers de s’associer sera vu comme une réussite, peu importe le résultat de dimanche prochain. Mais à l’heure actuelle, on connait la mentalité de l’homme aux 6 bagues, il n’a qu’une seule chose en tête : remporter sa 7e.

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