[Super Bowl] Portrait – Mike Evans, de la violence à la gloire

1m96 sous la toise et une production de top niveau, l'homme aussi est grand.

Michael Lynn Evans III

Né le 21 août 1993 à Galveston, Texas
1m96 pour 107 kilos
Receveur, Tampa Bay Buccaneers, 7e saison

Une vie d’adulte remarquable

Mike Evans grandit à Galveston, au sud de Houston, tout au sud du Texas : ses plages au bord de l’océan Atlantique et son port commercial. Ses barres d’immeubles aussi.

« J’ai grandi dans une cité puis plus tard on a eu un meilleur logement. Beaucoup de mes amis vivent encore dans ces immeubles, ce n’est pas un si mauvais endroit mais je ne voudrais pas que mes enfants y grandissent. », expliquait Mike Evans au Houston Chronicle en 2016.

C’est là qu’il s’intéresse au sport et surtout au football, notamment grâce à un autre enfant de la ville. Chaque été, Casey Hampton venait y faire un camp d’entrainement pour les jeunes. Cet ancien double vainqueur du Super Bowl avec les Steelers de Pittsburgh, a été une source d’inspiration pour le jeune Mike. Depuis qu’il est devenu professionnel, Mike Evans fait de même.

« Quand j’étais jeune, Casey Hampton faisait chaque été un camp à Galveston et cela a eu un impact sur moi. Alors je veux faire cela aussi, aussi longtemps que je serai en NFL et même après. », Mike Evans pour le Houston Chronicle

Aider son prochain, Mike Evans sait faire. Pour la seconde année consécutive, il a été nominé pour représenter les Buccaneers au Walter Payton Award. Cette récompense nommée d’après l’ancien joueur des Bears, met en lumière chaque année 32 joueurs NFL pour leurs actions caritatives. Par le biais de sa fondation, le receveur aide des familles dans le besoin : en donnant de son argent et en participant à des évènements pour en récolter.

« C’est essentiel pour moi. J’ai la chance de vivre de ma passion et de très bien en vivre en plus. C’est génial, mais ça ne voudrait rien dire si je n’étais pas aussi capable d’aider les autres. », confie Mike Evans à Bay News 9

Notamment, avec l’annuel « Catch for Christmas » où les fonds récoltés sont ensuite répartis pour des victimes de violences domestiques auxquelles, Mike Evans fournit jouets pour les enfants et bourse d’études pour les plus grands.

Faut dire que les violences domestiques, Mike Evans connait.

Une enfance difficile (mais sportive)

Sa mère, Heather Kilgore, l’a eu très jeune : à 14 ans !

« Souvent les gens pensaient que c’était ma grande sœur qui venait me chercher à l’école. Quand je repense à tout ce qu’elle a fait pour nous (1 frère et 1 sœur), je veux lui offrir le meilleur », disait Mike Evans au Tampa Bay Tribune en 2014, le soir de sa draft.

Son père Mickey Evans par contre ! Il avait lui l’habitude de frapper sa femme, souvent. Quand Mike Evans eu l’âge de 9 ans, un de ses oncles décida de prendre les choses en mains : tout d’abord poignardé puis recevant une balle, Mickey Evans décède de la main du frère de sa femme. Un oncle à qui le jeune Mike rendait visite en prison avec sa mère. Un oncle toujours en prison actuellement (peine de 38 ans, alourdie ensuite par le crime d’un de ses codétenus).

Comme si cela ne suffisait pas, le quartier est propice à la délinquance en tout genre. Comme si cela ne suffisait pas, un ouragan détruit une partie de Galveston quand il a 15 ans (2008). La fratrie s’est donc logée d’hôtels en hôtels puis ils se sont finalement retrouvés à vivre quelques mois dans un supermarché, réorganisé pour l’occasion en dortoirs de fortune. L’enfance de Mike Evans est semée d’embuches et pourtant, il a su se construire un parcours de champion.

« Mon père m’a toujours fait faire du sport. Il était lui-même une personne athlétique. Quand il est mort, cela m’a motivé encore plus. Il est désormais comme un ange qui m’observe et j’ai tout fais pour qu’il soit fier de moi. », confiait Mike Evans au Tampa Bay Tribune

Toute sorte de sport mais surtout le basketball. Au lycée sa spécialité était les « Windmill Dunk » : mouliner ses bras en tenant le ballon, tout en s’élevant dans les airs, et propulser le cuir au travers de l’arceau. La NBA était le rêve de jeunesse de Mike Evans.

Sa dernière année de lycée, il compile pour 18 points et 8 rebonds de moyenne sur les parquets, en même temps que 648 yards et 7 touchdowns sur les pelouses. Il était également dans l’équipe d’athlétisme du lycée, faisant valoir ses qualités dans les relais en sprint et surtout pour le saut en longueur et le triple saut. Un athlète accomplit et complet. Pourtant, à la fin du lycée, Mike Evans n’est pas courtisé.

Une fin d’adolescence prometteuse

Il reçoit une offre de bourse et une seule, celle de Texas A&M (au nord de Houston). Il est évalué comme un prospect 3 étoiles (sur 5), comme le 83e receveur lycéen de 2011 : loin derrière Jarvis Landry (2e/Browns), Sammy Watkins (4e/Chiefs) ou Odell Beckham (20e/Browns).

En 2011, il suit les cours mais ne joue pas pour l’équipe lors des matchs, seulement lors des entrainements. Il permet aux titulaires et remplaçants d’avoir une opposition simulant les caractéristiques de l’adversaire du week-end (scout team). Mike Evans y peaufine ses aptitudes en compagnie d’un autre joueur.

« Nous étions dans la scout team en 2011 et on a bien rigolé. On s’entendait vraiment bien. », explique Mike Evans à mysanantonio.com

Son acolyte, un certain Johnny Manziel. L’année suivante, les deux amis sont sur le terrain et ça fait mal, très mal ! Johnny Manziel remporte en 2012 le trophée Heisman du meilleur joueur universitaire, grâce à ses improvisations déroutantes et avec l’aide des réceptions de Mike Evans (1105 yards/5 TDs). La saison suivante, le receveur augmente encore sa production (1394 yards/12 TDs) ainsi que sa panoplie de tracés.

« Je le fais aussi jouer à l’intérieur. Les tracés sont différents et puis, se frotter à des linebackers et des safeties, c’est bon pour sa progression. », expliquait Kevin Sumlin son entraineur à mysanantonio.com

Quelle chance pour Texas A&M. De la chance, Mike Evans en a également eu cette année 2012. Suite à un accident de voiture, il en sort quasiment indemne, avec seulement quelques coupures. Il avait pourtant été éjecté du véhicule suite au choc. Mike Evans ne manque pas de remercier Dieu pour cela, Johnny Manziel lui, remercie son receveur de lui avoir permis de briller.

« Dès qu’on a besoin de faire un gros jeu alors Mike Evans est le joueur vers qui aller. Il est tellement grand et physique et en plus, il sait s’y prendre pour se défaire du marquage. », disait Johnny Manziel en 2013 à oklahoman.com

C’est en montrant autant de qualités que Mike Evans a été sélectionné, en 2014, avec le 7e choix général. Depuis, il enchaine les saisons de très haut niveau : 7 saisons, 7 saisons à plus de 1000 yards en réception ! En 2020, il aide les Buccaneers à être la première franchise de l’histoire à jouer un Super Bowl sur son terrain. 119 yards en wild card (1e tour des playoffs), seulement 3 yards mais un touchdown au tour suivant face aux Saints puis, un autre touchdown sur le terrain des Packers.

Il ne lui reste plus qu’un match pour atteindre la postérité et ainsi rendre fiers les siens. Sa femme Ashli, ses deux filles, sa mère et aussi son père. Un père à qui il a pardonné ses agissements avec sur son bras droit, un tatouage : RIP Mickey Evans.

 

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