[Super Bowl LV] les coaches : au nom de l’attaque

Deux cerveaux offensifs au style et parcours différent, le duel des coaches promet beaucoup.

L’opposition entre les Chiefs et les Buccaneers promet d’être spectaculaire tant les coaches des deux équipes partagent l’amour de l’attaque.

Cette année, ce sont aussi deux vétérans qui s’affrontent en bord de terrain pour la conquête du titre.

Tous les articles du dossier Super Bowl LV sont disponibles en cliquant ici.

Les papys font de la résistance

A l’heure où une vague de jeunesse déferle sur les staffs NFL, Andy Reid 62 ans et Bruce Arians 68 ans font désormais presque figure d’anomalie.

Entraineur principal depuis 1999 sans discontinuer, Reid est un coach admiré et respecté à travers la ligue et au-delà. Machine à victoires et mentor d’un nombre incalculable d’entraineurs actuels, il est aussi un meneur d’hommes hors pair très apprécié de ses joueurs.

En poste dans le Missouri depuis 2013, le parcours du coach est à l’image de carrière, remarquable. Il reste sur 5 titres de division consécutifs et a emmené son équipe en playoffs 7 fois en 8 campagnes. L’an dernier, il a offert un titre après lequel la franchise courrait depuis 50 ans. Une consécration pour ce monument du coaching. Après avoir vaincu sa malédiction la saison passée en soulevant enfin le trophée Lombardi, Reid cherche maintenant à réaliser le doublé. Un doublé qui n’a plus été effectué depuis 2005 par les Patriots de Bill Belichick face aux Eagles… d’Andy Reid. Après une saison pleine de confiance et de certitudes, les Chiefs menés par leur coach emblématique s’avancent en favori à leur propre succession.

Si Andy Reid connaît une carrière stable et riche de victoires depuis plus de 20 ans, l’ascension de son homologue des Buccaneers a été bien plus longue. Passé par Alabama sous la houlette du légendaire coach du Crimson Tide Bear Bryant, Bruce Arians a connu sa première expérience de head coach il y a près de 40 ans, à Temple. Sa première expérience en NFL, il l’obtient aux… Chiefs comme coach des running back de 1989 à 1992. Après des passages par Mississipi State puis d’Alabama de nouveau, il s’établit de manière durable en NFL en 1998 en devenant coach des quarterback des Colts et d’un certain Peyton Manning, alors rookie. Après avoir lancé la carrière du futur Hall of Famer, il prend les rênes de l’attaque des Browns puis il arrive aux Steelers où il remporte deux titres comme coach des receveurs d’abord puis comme coordinateur offensifs.

En 2012, alors qu’il est de retour à Indianapolis, cette fois-ci pour lancer la carrière d’Andrew Luck, il devient coach principal en cours de saison suite aux soucis de santé de Chuck Pagano. Il remporte le titre d’entraineur de l’année et c’est en toute logique qu’il obtient enfin le poste d’entraineur en chef aux Cardinals. Dans l’Arizona, Arians remporte un second trophée de coach de l’année en 2014 avant d’emmener son équipe jusqu’en finale NFC en 2015, où les Panthers lui barrent la route du Super Bowl.

Après avoir annoncé sa retraite à la fin de la saison 2017, il revient finalement aux affaires en 2019 à Tampa Bay, convaincu que l’effectif lui permettrait d’enfin décrocher le graal. Deux saisons après avec Tom Brady en renfort, il en a l’occasion face au tenant du titre.

Deux visions d’une même passion

Si les parcours sont différents, le goût pour le football spectaculaire est similaire. Les deux équipes sont tout simplement les deux meilleures attaques aériennes de la saison. Doté chacune d’une armada offensive impressionnante et capable d’enflammer la rencontre, leur façon d’aborder les matches diffère sur la mise en place et la stratégie.

Bruce Arians dispose avec Tom Brady du quarterback le plus titré de l’histoire mais aussi le plus expérimenté. Un véritable métronome quand il s’agit de dérouler le jeu. Pour autant le coach a ses idées et s’y tient. Et Brady ou pas, il n’a pas dérogé à sa philosophie, la verticalité. Adepte du jeu profond et de la prise de risques, Arians a forcé son lanceur à apprendre une toute nouvelle façon de diriger une attaque à 43 ans. Et les résultats sont là. 40 touchdowns, 4600 yards à la passe, le duo a parfaitement exploité le potentiel offensif de l’effectif et notamment d’un groupe de receveurs explosifs.

En face, Andy Reid est un cerveau offensif reconnu et sa capacité à exploiter le potentiel de Patrick Mahomes est un des facteurs clés du succès de son équipe. Mais contrairement à son homologue, le système des Chiefs repose d’avantage sur la créativité et l’explosivité que sur la prise de risques. Avec un tel quarterback, Reid dispose d’une arme redoutable et redoutée, capable de découper n’importe quelle défense à n’importe quel moment. La variété des schémas et la capacité à créer des espaces rend aussi le jeu de Kansas City plus imprévisible. La présence des flèches Tyreek Hill et Mecole Hardman et du redoutable Travis Kelce permet aux techniciens de créer des jeux sur mesure. Bien secondée par son coordinateur offensif Eric Bieniemy, l’attaque des Chief est une machine de guerre. Surtout, Reid n’a pas peur de jouer les quatrièmes tentatives ou de passer. Pour lui, toutes les actions sont prétexte à la passe et il n’a pas peur de le dire.

Les coordinateurs défensifs en sauveur ?

Dans un duel qu’on annonce très offensif, la décision pourrait venir de la capacité d’une des deux défenses à réaliser le jeu décisif qui fera basculer la rencontre d’un côté ou de l’autre. Tous deux anciens entraineurs en chef, Todd Bowles et Steve Spagnuolo sont aux commandes de leurs escouades respectives depuis deux saisons et ont chacun considérablement changé le visage de leur défense.

Après une expérience de quatre années plutôt mitigée à la tête des Jets, Bowles est débarqué au sortir de la saison 2018. Il ne tarde pas à rebondir rapidement en rejoignant le nouveau staff de Bruce Arians en Floride. Il hérite d’une défense habituée aux bas-fonds de la ligue. Mais dès sa première saison, il propulse l’escouade dans la première moitié de la ligue, grâce notamment à une redoutable efficacité contre la course. Cette année encore Tampa a continué sa progression et s’est affirmé comme une place forte défensive. Composé de leaders sur chaque ligne, ils ont prouvé leur efficacité en faisant déjouer les meilleures attaques de la ligue, notamment lors des playoffs. En faisant vivre un cauchemar à Drew Brees puis en menant la vie dure à Aaron Rodgers, les hommes de Todd Bowles ont porté les Buccs’ vers le Super Bowl.

En face, les chiffres de Steve Spagnuolo sont moins clinquants, mais pourtant lui aussi a su faire évoluer son escouade. S’il n’a pas révolutionné sa défense du tout au tout, il a au moins eu le mérite de créer un effectif capable de réaliser des jeux décisifs dans les moments importants. A l’image du sauvetage de Daniel Sorensen face aux Browns où de la capacité de son dernier rideau, Tyrann Mathieu en tête, à créer des interceptions, les Chiefs sont devenus spécialistes dans l’art de plier sans rompre. Ils concèdent des yards mais peuvent à tout moment permettre de rendre le cuir à Patrick Mahomes et l’attaque.

Partagez cet article sur : Twitter Facebook
Afficher les commentaires