[Fiches Draft] Justin Fields (QB), l’art du rebond

Justin Fields – Quarterback – 22 ans – Junior – Ohio State

Taille : 1m91

Poids : 103 kilos

Position estimée dans la draft : Top 5

Comparaison NFL : Randall Cunningham

Points forts

– Gabarit et puissance de bras
– Force et mobilité
– Précision même en mouvement
– Leadership

Un talent indéniable. Dans une autre cuvée de draft, où ne figurerait pas Trevor Lawrence, Justin Fields serait un candidat quasi assuré du premier choix. Car le natif de Géorgie a, comme le playmaker de Clemson, confirmé pas à pas les attentes placées en lui. Star lycéenne, au point d’être l’une des recrues phares du College Football en 2018, Fields a rapidement rebondi à Ohio State, en raison de la place trop importante de Jake Fromm à Georgia, son programme initial. A Colombus, le quarterback n’a pas manqué de laisser des regrets à son ancien coaching staff. Car en deux ans à la tête des Buckeyes, il a conservé les standards offensifs étourdissants imposés par le head coach local (et ancien technicien NFL), Ryan Day.
Pour poursuivre sa folle progression, Fields a énormément d’atouts dans sa manche. A commencer par un gabarit qui plait. Grand et élancé, le numéro 1 n’en demeure pas moins costaud et apte à prendre des chocs quand il doit résister aux sacks ou courir pour glaner des yards supplémentaires. Une fois lancé, au sol, il est d’ailleurs difficile à stopper, de par sa mobilité et son sens du raffût.
Mais c’est bien dans les airs que le Buckeye s’est forgé sa réputation. Doté d’un bras canon, il s’est montré globalement précis durant sa parcours universitaire, en faisant briller un grand nombre de receveurs et en ayant cette aptitude à être dangereux dans n’importe quelle situation, notamment sur des lancers en mouvement. Sa ligne offensive est certes l’une des meilleures du pays, mais même quand elle va moins bien, Fields sait démontrer une certaine force de caractère capable de rebooster les siens au moment opportun.

Points faibles

– Gestion de la pression
– Rapidité d’exécution

Mais cette force de caractère peut-elle gommer les imperfections aperçues en 2020 ? Car si Fields est sûr de son potentiel, il peut aussi pécher par excès d’orgueil. Contre Indiana et Northwestern, face à deux défenses capables de mettre sa ligne en difficulté, le Géorgien a semblé vouloir en faire trop pour créer des différences. Résultat : cinq interceptions sur ces deux seules rencontres et un apport quasi-nul sur la finale de conférence Big Ten face aux Wildcats.
Ces cafouillages sous la pression sont sans doute aussi accentués par une rapidité d’exécution relative au snap. Habitué à avoir pas mal de temps pour lancer, Fields peut faire preuve d’une hésitation coupable quand le plan A ne se passe pas comme prévu et faciliter la tâche de la défense pour l’annihiler. Dans cette même logique, ses déplacements dans la poche sont souvent bâclés et l’empêchent de prolonger efficacement un jeu, autrement que par un scramble pur et dur.

Destinations possibles

New York Jets, San Francisco 49ers, Denver Broncos, Atlanta Falcons, Carolina Panthers, New England Patriots

Un diamant à polir. Annoncé coup sur coup premier, deuxième, voire troisième quarterback du plateau, au cours des derniers mois, Justin Fields n’en demeure pas moins un joueur prêt aux joutes de la NFL, dont il va falloir gommer les facéties quand les choses se passent moins bien. Il ne serait pas étonnant de le voir démarrer dans une attaque option, pour ne pas trop l’exposer à la pression dans un premier temps, et lui permettre de punir efficacement les défenses au sol si le besoin s’en fait sentir. Contesté à Georgia, avant de rebondir à Ohio State, moqué contre Northwestern, avant d’écarteler la défense de Clemson en demi-finale de playoffs, Fields a non seulement du caractère, mais une capacité à se remettre en question. Tant de qualités qui ne déterminent pas d’emblée son plafond, mais qui l’écartent considérablement d’une potentielle étiquette de bust.