Notes de la draft – AFC Ouest : pour détrôner (enfin) les Chiefs

Les rivaux de Mahomes se blindent sur la couverture aérienne au détriment de certains fondamentaux.

L’heure du conseil de classe a sonné ! Après la Draft, voici l’évaluation de chaque équipe, division par division. Les évaluations : félicitations, compliments, encouragements, passable, redoublement.

Dans une AFC ouest relevée, les quatre franchises partagent toutes l’objectif d’être présente en playoffs. Partant de plus ou moins loin, les ambitions étaient différentes durant ce repêchage. Renforcer les rares points faibles pour des Chiefs qui restent sur deux apparitions au Super Bowl de rang et règnent sans partage sur la division depuis 5 ans, et boucher les trous pour les autres pour tenter de pouvoir rivaliser.

Kansas City Chiefs : compliments

Choix : 58 – Nick Bolton (LB), 63 – Creed Humphrey (OL), 144 – Joshua Kaindoh (DE), 162 – Noah Gray (TE), 181 – Cornell Powell (WR), 226 – Trey Smith (OL)

Le champion 2019 est sorti meurtri du dernier Super Bowl et en a tiré une leçon majeure. Sans protection point de salut pour Patrick Mahomes. Après le grand ménage de la free agency avec les départs des deux tackles titulaires et les arrivées en grande pompe de Joe Thuney et Orlando Brown, les Chiefs ont continué la mue de leur ligne offensive. La sélection de Creed Humphrey en fin de second tour a tout de la bonne affaire. Le joueur était annoncé comme le meilleur centre de la cuvée. Si Austin Blythe a récemment rejoint Kansas City, son contrat ne porte que sur une saison. L’ancien capitaine de ligne d’Oklahoma pourrait donc jouer les doublures de luxe avant de devenir titulaire en 2022.

Avant lui, l’équipe n’était pas allée bien loin pour trouver son 1er joueur de la draft avec la sélection du joueur de l’université du Missouri, Nick Bolton. Véritable machine à plaquer dans la pure tradition des linebacker à l’ancienne, il est redoutable contre le jeu au sol. Joueur intelligent, il vient renforcer un second rideau qui reste le point faible de la défense de Steve Spagnuolo. Son association avec le joueur de seconde année Willie Gay et Anthony Hitchens est prometteuse.

Jushua Kaindoh intégrera la rotation sur le pass rush et Noah Gray tentera de s’imposer comme la doublure de Travis Kelce. L’arrivée de receveur Cornell Powell dans l’attaque des Chiefs est prometteuse quand on voit comment Andy Reid sait maximiser le potentiel de ce type de joueur. Une nouvelle menace profonde qui pourrait donner des sueurs froides aux défenses de la division. En fin de draft, Brett Veach a fait le pari Trey Smith. Gros talent au soucis de santé important, l’investissement présente peu de risque. Mais si l’ancien Volunteer peut jouer, il pourrait être la très bonne pioche de la promotion des Chiefs.

Las Vegas Raiders : passable

Choix : 17 – Alex Leatherwood (OT), 43 – Trevon Moerhig (S), 79 – Malcolm Koonce (Edge), 80 – Divine Deablo (S), 143 – Tyree Gillespie (S), 167 – Nate Hobbs (CB), 230 – Jimmy Morrissey (OL) 

La refonte de ligne offensive est la tendance de printemps en AFC ouest, à l’image des rivaux du Missouri, les Raiders ont également procédé de grands chambardements durant l’intersaison et du renfort était attendu notamment au poste de tackle. Et Mick Mayock et Jon Gruden n’ont pas attendu en sélectionnant au 1er tour l’ancienne tour de garde d’Alabama, Alex Leatherwood. Pas forcément attendu aussi haut, ce choix a fait parlé, ce dont le manager de Vegas avait anticipé. Pour autant, le joueur présente de nombreuses garantis et devrait logiquement être titulaire à droite de la ligne dès septembre. Expérimenté au plus haut niveau universitaire, il a prouvé sa fiabilité grâce notamment à sa très bonne technique.

En souffrance sur la couverture aérienne, le front office n’a pas hésité à employer les grands moyens avec la sélection de trois safeties et un cornerback. Pour autant, à l’exception d’un Trevon Moerhig dont le niveau et le talent devraient permettre de contribuer immédiatement et apporter une grosse plus value au backfield, les trois autres choix seront avant tout des joueurs de rotation et de compléments. Avec deux cornerbacks qui ont encore tout à prouver, on aurait pu attendre un renfort plus précoce sur la position afin de pouvoir apporter rapidement.

Egalement en manque de certitudes sur l’intérieur de la ligne défensive, la franchise a fait le choix surprenant de ne pas considérer la position, laissant le vétéran Johnathan Hankins, et le fraichement arrivé Quinton Jefferson comme titulaires au poste. En revanche, le staff souhaite continuer à renforcer un pass rush seulement 29e en 2020 sur le nombre de sacks, avec la sélection du prometteur mais encore brut Malcolm Koonce.

Los Angeles Chargers : compliments

Choix : 13 – Rashawn Slater (OT), 47 – Asante Samuel Jr. (CB), 77 – Josh Palmer (WR), 97 – Tre McKitty (TE), 118 – Chris Rumph (OLB), 159 – Brendan Jaimes (OT), 185 Nick Niemann (LB), 198 – Larry Rountree III (RB), 241 – Mark Webb (S)

Tom Telesco avait deux missions principales à l’orée de cette draft. Protéger son joyau de 2e année, Justin Herbert, et renforcer une couverture aérienne qui a perdu Desmond King et surtout Casey Hayward au cours des derniers mois. L’objectif est atteint avec la sélection du polyvalent Rashawn Slater qui est appelé à défendre le côté aveugle de son jeune quarterback. Très bon techniquement, et très mobile, il avait ébloui les scouts en muselant Chase Young en 2019. De très bon augure pour une ligne qui se fait martyriser depuis des années.

Avec leur second choix, l’équipe n’a pas laissé la bonne affaire du prometteur Asante Samuel Jr. Physique malgré son petit gabarit, et très rapide, il apportera son excellente vision du jeu pour défendre les passes dans une division qui compte Patrick Mahomes. Son arrivée offre un visage très séduisant au dernier rideau de L.A qui compte déjà la présence du All Pro Chris Harris et du très talentueux (à condition qu’il ne soit pas blessé) Derwin James.

Josh Palmer, pas forcément attendu au 3e tour, offrira une cible supplémentaire à Herbert, alors que Tre McKitty aura la lourde de tâche de remplacer Hunter Henry parti à New England durant l’intersaison. Malgré le départ de Melvin Ingram, la franchise a fait le choix de ne pas placer en haut de ses priorités la sélection de son remplaçant. Ce n’est donc qu’au 4e tour que Chris Rumph est venu renforcer l’effectif avec pour certainement pour objectif de contribuer dans la rotation dans un 1er temps.

Denver Broncos : encouragements

Choix : 9 – Patrick Surtain II (CB), 35 – Javonte Williams (RB), 98 – Quinn Meinerz (OL), 105 – Baron Browning (LB), 152 – Caden Sterns (S), 164 – Jamar Johnson (S), 219 – Seth Williams (WR), 237 – Kary Vincent (CB), 239 – Jonathon Cooper (DE), 253 – Marquiss Spencer (DE)

Est ce un signe que la franchise travaille sur un plus gros dossier, ou une marque de confiance envers Drew Lock ? Mais les Broncos ont surpris durant la draft en passant avec leur 9e choix sur un Justin Fields encore disponible. Malgré les signatures des cornerback Ronald Darby et Kyle Fuller, le nouveau manager général de la franchise, George Paton, a enfoncé le clou avec la sélection de Patrick Surtain II. Pour beaucoup le meilleur cornerback de la cuvée, l’ancien joueur d’Alabama est un joueur fiable qui s’appuie sur son excellente technique et sa vision pour museler ses vis-à-vis.

Denver a ensuite dégainé au 2nd tour en montant un échange pour aller chercher au 35e choix le running back Javonte Williams. Le polyvalent ex-coureur des Tar Heels formera un redoutable duo avec Melvin Gordon. Très puissant le coureur excelle dans sa capacité à casser les plaquages. C’est également une machine à scorer avec 19 touchdowns en 2020. Si Paton a ensuite considéré la ligne offensive avec la sélection de la coqueluche du dernier senior bowl Quinn Meinerz, on peut s’étonner de l’absence de renfort sur le côté droit de la ligne où Ja’Wuann James n’a disputé que trois matches en deux ans. La nouvelle blessure du joueur au tendon d’Achille devrait le priver du prochain exercice. De quoi nourrir de gros regrets. Dans un second rideau en manque de leader et de certitude, Baron Browning sélectionné en toute fin de 3e tour, pourrait se faire rapidement une place.

Le 3e jour, l’équipe a continué à se blinder sur le backfield défensif avec pas moins de trois choix supplémentaires. Sterns et Johnson seront les nouvelles doublures du duo Justin Simmon – Kareem Jackson, quant à Kary Vincent, son aptitude à performer dans le slot le mettra en concurrence avec Bryce Callahan.

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