Tableau noir : Hamster Musclé

Cette semaine, le running back Doug Martin a bien failli s’offrir le record de yards au sol dans un match, toujours détenu par Adrian Peterson (296 yards). Plutôt bien contenu...

Cette semaine, le running back Doug Martin a bien failli s’offrir le record de yards au sol dans un match, toujours détenu par Adrian Peterson (296 yards). Plutôt bien contenu en première période par la défense des Raiders, Doug Martin n’a planté que 47 yards avant d’exploser sur des TD de 45, 67 et 70 yards en un seul quart d’heure.

Est-ce que la défense des Raiders, plutôt au point jusque là, a finalement capitulé ? Focus sur les trois touchdowns du coureur rookie, qui vient tout juste d’hériter d’un surnom en bois : « Muscle Hamster »…

Crédit textes et image : Pro Football Focus.

Buccanneers @ Raiders – 3ème quart-temps, 12:18 à jouer. 45 yards.

C’est le premier homerun du match pour Doug Martin, et la première fois que les Raiders ratent leur coup. Là, leur alignement est vraiment mauvais et offre à Tampa Bay un boulevard.

Le defensive end du côté du ballon, Andre Carter, est aligné loin sur la droite, bien à l’extérieur du tackle gauche, et son coéquipier le plus proche est le defensive tackle placé en face du centre. Oakland donne aux Bucs un trou immense entre ces deux hommes de ligne. Et c’est exactement là que Tampa Bay décide de frapper, en prenant bien soin d’éliminer le linebacker en charge de cette brèche géante.

Sur le snap, le LT Donald Penn charge Carter et le LG Jeremy Zuttah prend le tackle défensive Desmond Bryant pour ouvrir un trou. Les linebackers doivent alors foncer pour combler le déficit d’hommes des Raiders, mais Tampa fait le nécessaire pour les empêcher d’intervenir, en tirant le guard droit vers la gauche, qui peut alors s’occuper du n°56, Miles Burris. Le linebacker du milieu Rolando McClain est alors le seul à pouvoir faire quelque chose. Le fullback Erik Lorig a la charge de le bloquer, mais rate complètement son assignation. Ce qui sauve Tampa Bay, c’est que McClain n’a pas l’air de savoir où est le ballon, et qui court avec. Doug Martin lui passe à côté sans problème. Grâce à l’erreur de Lorig, Oakland pouvait arrêter le jeu, mais la deuxième erreur de McClain est fatale.


A ce moment précis, Doug Martin a parcouru 15 yards avant d’avoir à tenter un move. C’est là qu’il plante un superbe cut à gauche qui laisse le FS Matt Giordano sur place. Puis Martin raffûte l’autre safety Tyvon Branch à l’intérieur des 10 yards. Le plus dur du boulot a été fait sur la ligne pour offrir à Martin l’opportunité de terminer l’action. Un bon travail de la ligne des Bucs, et une erreur défensive des Raiders, voilà les ingrédients d’un homerun de 45 yards. Mais comme souvent, la différence entre un joli first down et un TD de la sorte, c’est le coureur qui en est à l’origine. Lui seul à le pouvoir de terminer l’action une fois arrivé au troisième niveau de la défense. En l’occurrence, Martin a rendu les efforts des deux safeties inutiles.

Buccanneers @ Raiders – 3ème quart-temps, 2:27 à jouer. 67 yards.

Le deuxième TD de Doug Martin, qui permet à Tampa Bay de prendre une bonne avance, même si les Raiders parviendront à revenir plus tard dans le match. Sur ce jeu, les Raiders sont alignés principalement du côté faible de la formation des Bucs. Cela laisse encore une fois, avant même le snap, l’occasion aux Bucs d’exploiter un surnombre considérable.

Cette fois, le LT Donald Penn ferme la porte au defenvise end de droite, laissant aux deux tight ends et au fullback le soin de s’occuper des linebacker et des DB’s, tout en profitant de l’aide apportée par le guard droit (entouré en blanc, sur la gauche de la ligne), de faire son « pull » à gauche pour rajouter du muscle dans la bataille. Le guard droit et les deux tight ends font un excellent travail sur les linebackers, et le fullback Erik Lorig peut facilement s’occuper du safety Tyvon Branch.

Ainsi, Doug Martin profite d’une allée de course royale, avec pour seule menace le cornerback Pat Lee, laissé sans block. Lee a une chance de plaquer Martin pour un gain de 1 yard, mais le hamster est trop rapide et trop puissant. Une fois libre de filer au TD, Martin n’a plus qu’à effectuer un joli cut intérieur sur Giordano à 5 yards de la terre promise.


Encore une fois, ce homerun est le résultat d’un superbe boulot au niveau de la ligne de scrimmage. Chaque Buc prend en charge son assignation et domine son vis-à-vis pour faire le ménage et offrir à Martin un schéma de course propre, net et sans bavure. Néanmoins, les Raiders ont eu une chance de tout stopper à temps. Le seul problème, c’est que le seul homme pouvant intervenir est un cornerback. Et 9 fois sur 10, ce face à face tourne à l’avantage du coureur. Là, Doug Martin a humilié Pat Lee en ralentissant à peine tout en le tenant à l’écart.

Buccaneers @ Raiders – 4ème quart-temps, 14:03 à jouer. 7O yards.

Oakland vient de marquer et revient à 11 points. Mais sur le premier jeu du drive suivant, Doug Martin plante la dernière banderille pour clore le match. Ici aussi, le travail des hommes de ligne est remarquable, mais des trois TD inscrits par Martin, c’est peut-être celui sur lequel le mérite le plus grand revient au coureur, car il abat un sacré boulot pour aller au bout.


Martin effectue un cutback inscrit dans le schéma de la course, sur la gauche de la formation de Tampa Bay. Une fois que le DT Richard Seymour est pris en charge par Donald Penn, Martin peut couper à l’intérieur. Le defensive end Matt Shaughnessy n’a pas la vitesse lui permettant d’arrêter Martin une fois que ce dernier a contourné le block de Penn. Le coureur arrive donc au second niveau de la défense, où les Bucs ont encore neutralisé les linebackers adverses. Les deux MLB sont coincés par les hommes de ligne de Tampa Bay, et derrière, le safety Tyvon Branch s’est mis hors jeu tout seul en voulant boucher le trou que Martin semblait vouloir attaquer avant son cut.

Une fois Martin parvenu au troisième niveau de la défense, les Raiders ne peuvent plus compter que sur Michael Mitchelle pour réussir l’exploit. Mais le safety se déchire complètement sur son angle d’attaque et plonge seul, aux pieds de Martin. Martin est alors pourchassé par Lee, Branch, et Michael Huff. Vers les 25 yards, Lee est le premier à pouvoir mettre les mains sur le RB, mais au lieu d’assurer un plaquage, il tente de bourriner pour provoquer un fumble. Doug Martin le sent arriver et décale parfaitement sa course vers la gauche. Lee plonge comme une petite bûchette dans les pieds de ses deux coéquipiers qui du coup n’ont plus aucune chance d’arrêter le hamster.

Sur ce homerun, on retrouve la combinaison de bons blocks effectués par Tampa Bay, un savant mélange de vitesse, d’explosivité et de lecture du jeu de la part de Doug Martin, et au moins une grosse boulette côté défense.

Chaque TD inscrit par Martin montre tout ce qu’il est indispensable d’avoir pour permettre à une course longue distance de se réaliser. Peu importe le qualité du travail effectué par la ligne, si le coureur n’est pas capable d’éliminer la dernière ligne de défense tout seul, aucun homerun ne va au bout. Contre Oakland, Doug Martin a fait une démonstration de tout son talent pour conclure à trois reprises le travail de ses coéquipiers.

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