Superbowl XLVIII : Le Metlife Stadium

Ce sera une première dans l’histoire du Superbowl: un match en extérieur dans une ville dite « froide », où le temps pourrait donc avoir une grosse influence sur le déroulement du...

Ce sera une première dans l’histoire du Superbowl: un match en extérieur dans une ville dite « froide », où le temps pourrait donc avoir une grosse influence sur le déroulement du match. Même dans le froid, les spectateurs pourront profiter d’un des stades les plus modernes de la NFL : le Metlife Stadium.

Les deux stades l'un à côté de l'autre, le Metlife en construction, le Giant Stadium en fin de vie...

Les deux stades l’un à côté de l’autre, le Metlife en construction, le Giant Stadium en fin de vie…

A l’image de ce qu’avaient fait les Broncos avec le Mile High Stadium et l’Invesco Field, en construisant ce dernier à côté alors que John Elway jouait encore dans le vieux stade, les Giants et Jets ont construit leur nouveau jouet à portée de punt du vieux Giant Stadium, pendant que leurs équipes en finissaient avec cette relique des années 70.

Adieu donc les escaliers en colimaçon à la San Siro, les coursives décrépies et les odeurs désagréables, bienvenue dans le luxe, la volupté et le confort d’un écrin à 1,6 milliard de dollars, dont on avait pu suivre la construction en direct par le biais d’une webcam postée sur le Giant Stadium.

La génèse

La somme conséquente nécessaire à sa construction (la plus importante de l’histoire pour un stade de football), les Jets et les Giants se la sont partagée à travers des fonds privés. Ils se partagent également l’usufruit du bâtiment à travers une compagnie commune, la Metlife Stadium Company, qui donne son nom au stade.

Un tel coût a également eu des répercussions sur les fans puisque les deux franchises new-yorkaises ont eu recours au système des Personal Seat Licenses (PSL), licences que doivent acquérir à prix d’or (paiement unique, entre 1000 et 20000 dollars) les supporters pour avoir ensuite le droit de pouvoir acheter des billets à la saison pour les matches.

La construction de ce stade a commencé en septembre 2007, mais il avait d’abord dû subir la concurrence d’un projet en plein cœur de Manhattan, qui n’aura jamais vu le jour puisque trop intimement lié à un financement public, peu au goût des contribuables new-yorkais. C’est donc sur le même site historique du Meadowlands, à une quinzaine de kilomètres à l’Ouest de Manhattan, que le successeur du Giant Stadium a vu le jour.

Bien que bâti dans le Nord-Est du pays, où les hivers peuvent être rudes, les architectes de la société 360 Architecture n’ont pas pu y construire un toit à cause de la note salée qu’aurait impliquée une telle construction. Cela vaut le petit surnom de « The Goof with no roof  » (la gaffe sans toit) au Metlife Stadium, puisque cette absence l’empêche d’accueillir des matches de basket universitaire ou autres événements qui doivent impérativement se dérouler indoor.

Un monstre bourré de technologie

L'intérieur du Metlife Stadium

L’intérieur du Metlife Stadium

Si les dimensions du stade en elles-mêmes sont gargantuesques par rapport à l’ancien Giant stadium, le nombre de places n’a que peu varié, passant de 80000 à 82000, ce qui en fait tout de même le deuxième plus grand stade de NFL en termes de sièges permanents, derrière le FedEx Field des Redskins, mais devant l’AT&T Stadium de Dallas, où 25000 places sont des places debout. Le stade possède donc d’énormes dimensions mais c’est aussi celui en NFL où le public est le plus prêt du champ d’action au niveau de la ligne médiane, 14 mètres seulement  séparant les spectateurs des joueurs à cet endroit.

Les spectateurs sont répartis sur trois niveaux de tribunes distincts et, entre chacune de ces tribunes, des rangées de loges de luxe viennent effectuer la séparation. Avec 218 de ces « aimants à dollars », les Giants et Jets s’inscrivent clairement dans le modèle économique du présent et du futur puisque c’est souvent l’absence de ce genre d’équipements qui pousse les équipes à demander un nouveau stade à la municipalité qui les accueille.

Les supporters ont droit à une superbe expérience avec 4 écrans HD de 6 mètres sur 43 aux 4 coins du terrain et plus de 2200 télés HD à l’intérieur de l’édifice. Le Metlife Stadium met également un service wifi à disposition des fans, une nécessité à l’heure où ceux-ci comparent de plus en plus les avantages et les inconvénients de rester chez soi par rapport à ce que leur apporte une expérience dans un stade.

Pour que cette expérience soit d’ailleurs complète, le management du Metlife Stadium fait également tout pour que chaque équipe ait l’impression que ce stade leur appartient en le personnalisant aux couleurs d’une des deux équipes résidentes en quelques heures (comme cette vidéo time-lapse le montre). L’un des plus aspects les plus spectaculaires de cette personnalisation est la couleur changeante de l’enveloppe extérieure du stade, bleue pour les Giants et verte pour les Jets.

Déjà des faits marquants

Avec seulement 3 saisons au compteur, on pourrait croire que le stade n’a pas encore énormément de vécu et reste une coquille un peu vide. Ce serait oublier un peu vite que les deux clubs résidents sont les Giants et les Jets, capable du meilleur comme du pire (« mais c’est dans le pire qu’ils sont les meilleurs » aurait ajouté Pascal Légitimus).

Le "Butt-Fumble", un des événements les plus marquants de l'histoire récente du Metlife Stadium.

Le « Butt-Fumble », un des événements les plus marquants de l’histoire récente du Metlife Stadium.

Après que les Giants aient gagné le premier match disputé dans le stade (victoire 31-12 face aux Panthers en septembre 2010), les Jets perdaient le leur dès le lendemain face aux Ravens.

Les fans des Giants avaient également pu croire que la destruction du vieux Giant Stadium allait effacer quelques cruelles cicatrices mais dès décembre 2010, un nouveau « Miracle in the Meadowlands« , 32 ans après le premier, se produisait lorsque les Eagles remontaient un déficit de 21 points lors des 8 dernières minutes.

C’est en décembre 2011 que les deux équipes new-yorkaises se sont rencontrées pour la première fois dans leur nouveau stade, le calendrier indiquant pour l’histoire que c’était alors les Jets qui recevaient les Giants. La victoire des visiteurs, emmenés par Eli Manning, les lança d’ailleurs dans un fabuleux run qui allait les emmener au titre de champion (face aux Patriots), le premier de leur histoire en tant que résident de ce stade.

Depuis, le niveau de jeu parfois affligeant des deux équipes n’a pas valu grand frisson aux spectateurs, leur plus grand souvenir (ou peut-être honte) restant le mythique Butt Fumble de Mark Sanchez face aux Patriots en novembre 2012.

Si le Superbowl reste pour beaucoup avant tout un énorme événement de marketing pour la ligue (d’autant plus qu’aucune équipe n’a jamais disputé le Big Game dans son propre stade), ce Superbowl XLVIII est pour l’instant le plus gros événement jamais organisé dans ce jeune stade.

L’expérience du Superbowl dans une ville froide sera également regardée avec attention par toutes les autres villes « froides » qui rêvent également d’accueillir le Big Game. Ne dit-on pas de la Big Apple: « If I can make it there, I’ll make it anywhere » (si je réussis ici, je peux réussir n’importe où).

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