Super Bowl XLVIII – Le face à face poste par poste

Opposition de style : en trois mots, ce Super Bowl est déjà résumé. Du coup, l’analyse des matchs-up devient extrêmement intéressante sur certains points. Si Peyton Manning devrait logiquement dominer...

Opposition de style : en trois mots, ce Super Bowl est déjà résumé. Du coup, l’analyse des matchs-up devient extrêmement intéressante sur certains points. Si Peyton Manning devrait logiquement dominer les airs et Marshawn Lynch le sol, la capacité des défenses adverses à s’adapter sera primordiale pour tenter de prédire le résultat !

Revue de détails poste par poste pour évaluer les éventuelles surprises et les joueurs clefs, qui devront être à leur meilleur niveau pour donner une chance à leur équipe.

ATTAQUE

Quarterbacks

Denver Broncos : Peyton Manning. En deux mots, tout est dit. Le quarterback semblait fini il y a deux ans: âgé, sans contrat et tout juste sorti d’une quadruple opérations aux cervicales. Aujourd’hui, il sort tout simplement de la plus grande saison jamais réalisée par un lanceur ! 5477 yards à 68%, 55 touchdowns, les deux records dans ces catégories. Intraitable lorsqu’il a du temps, il est tout aussi dangereux sous le blitz en parvenant à trouver des receveurs à courtes portées. Une vraie énigme pour le pass-rush de Seattle, qui devra parvenir à contrôler le ballon une fois dans les airs: avant, c’est quasiment impossible…

Seattle Seahawks: Russell Wilson n’est dans la ligue que depuis deux ans, mais joue déjà comme un vétéran. Sa saison est solide avec 3357 yards, 26 touchdowns et seulement 9 interceptions. Certes, il produit moins que certains quarterback, mais en a moins besoin avec Marshawn Lynch a ses cotés, et il ne faut pas oublier que son escouade de receveurs est très légère. Dans ces conditions, sa performance est extrêmement solide. Il a de plus l’intelligence de ne pas trop compter sur ses jambes, comme en finale de conférence où il n’a pas hésité à lancer même en ayant un peu d’espace devant lui.

Avantage: Denver Broncos.
Pas de faux suspens. Les Denver Broncos de cette année ont surement l’avantage sur toutes les équipes de l’histoire de la NFL, tout simplement…

Lignes offensives

Demariyus Thomas a déjà été adoubé par son bourreau, Richard Sherman, qui voit en lui un top 5 receveur.

Demariyus Thomas a déjà été adoubé par son bourreau, Richard Sherman, qui voit en lui un top 5 receveur.

Denver Broncos : Impitoyable. C’est ainsi que la ligne offensive des Broncos est apparue face aux Patriots en finale de conférence, n’autorisant aucun sack à la bande à Bellichick – certes affaiblie. Mais ce constat est valable pour toute la saison régulière: Denver n’a autorisé que 20 sacks cette saison, record de la ligue. Du coup, Peyton Manning peut lancer sereinement, tandis que Demaryus Thomas a le temps de courir de longues routes qui deviennent létales à ce niveau là. Forte pour protéger la passe, la ligne parvient aussi à ouvrir des brèches pour Knoshown Moreno et Montee Ball qui, dans cet effectif tourné vers les airs, sont parvenus à inscrire 16 touchdowns – 7e de la ligue.

Seattle Seahawks : Heureusement que Russell Wilson court vite. Les Seahawks ont tout simplement autorisé 44 sacks cette saison – 2 fois plus que leurs adversaires pour le Super Bowl. En attaque, plus que la faiblesse du corps de receveur, c’est la ligne offensive qui empêche Seattle de franchir un pallier, et l’argument Marshawn Lynch ne peut même pas être utilisé pour décerner une médaille aux big men. The Beast a couru plus de la moitié de ses 1200 yards après le premier contact !

Avantage: Denver Broncos. Pas de débat une fois de plus. Les Broncos ont tout misé sur un quarterback de 37 ans avec des cervicales en sucre, du coup ils ont fait ce qu’il fallait pour bien le protéger. De l’autre coté, Russell Wilson a suffisamment de présence d’esprit pour subir du blitz, et ils ont cherché à renforcer d’autres points de l’équipe. Rien que du très logique.

Coureurs

Denver Broncos : Le duo Knoshown Moreno – Montee Ball a fait le boulot cette année. Boulot qui consiste à se placer quelques fois derrière, quelques fois aux cotés de Peyton Manning et poser quelques blocks. Parfois, John Fox les utilise pour poser une accélération ou manger le chronomètre, comme face aux Patriots, et les deux joueurs ont toujours répondus présents. Ils ne peuvent pas gagner un match tout seul, mais ils sont parfaits en soutien, capables de chercher des 3e et pas grand chose ou des touchdowns au chausse-pied. Personne ne leur en demande plus.

Seattle Seahawks : Marshawn Lynch a encore été époustouflant cette saison. 1262 yards, 752 yards après le premier contact et 75 plaquages cassés : tout cela pour dire que sa performance est avant tout individuelle et qu’avec Jamaal Charles et LeSean McCoy, il règle sur les running backs de la NFL. Si la défense des Broncos parvient à le retenir un peu, c’est tout l’équipe de Seattle qui prendre un sévère coup sur le crâne. Problème: dans cette forme, il semble tout simplement impossible à ralentir.

Avantage : Seattle Seahawks.
Comme le match est une opposition de style, ce point revient assez logiquement aux Seahawks. La différence se fait dans la construction des deux équipes, entre un jeu au sol fait pour soutenir le quarterback et un coureur capable de porter son attaque à coté d’un lanceur jeune. Pour s’en convaincre, il suffit de voir qu’en saison régulière, les Seahawks couraient pour 137 yards par match, tandis que les Broncos n’avancaient « que » de 117 yards en moyenne.

Receveurs – Tight End

Denver Broncos : 4 étoiles. Comme un établissement de luxe, mais aussi comme les 4 receveurs stars de Denver: Demaryus Thomas, Wes Welker, Julius Thomas et Eric Decker. Ils ont tous passé la barre des 700 yards et 10 touchdowns, avec la palme pour Demaryus Thomas et ses 1430 yards pour 14 touchdowns. Le plus effrayant, c’est qu’ils ont tous un profil différent, et courent tous des routes différentes, offrant une foule de solution à Peyton Manning qui a juste à choisir le poison qu’il va injecter à l’adversaire selon la situation. Individuellement, il faudrait des couvertures renforcées sur chacun d’entre eux, mais il n’y a tout simplement pas suffisamment de joueur dans une escouade défensive pour le faire. Du coup, c’est un casse-tête pour coordinateur défensif…

Seattle Seahawks : Il y a l’escouade de receveur avec Percy Harvin, et celle sans le néo-Sahawks, transféré cet été directement des Vikings vers l’hôpital de Seattle. Doug Baldwyn et Golden Tate sont bons mais limités – à eux deux, ils parviennent à peine aux mêmes statistiques que Demaryus Thomas – et c’est un vrai problème pour les Seahawks car si Marshawn Lynch est limité, le plan B n’est pas vraiment une assurance tout-risque…

Avantage: Denver Broncos.
Actuellement, aucune équipe dans la ligue ne pourrait prétendre à avoir l’avantage sur Denver en terme d’escouade de receveur. Avoir 4 joueurs de ce niveau là est une rareté, et du coup les receveurs des Seahawks font un peu pâle figure. Ce n’est pas qu’une question de contraste: elle est effectivement limitée sans Percy Harvin, et cela risque de leur jouer des tours s’ils doivent courir après Peyton Manning.

DEFENSE

Ligne défensive

Denver Broncos: Avec 41 sacks, dont 10 pour le seul Shaun Philips, encore et toujours vert, la ligne défensive des Broncos n’est pas la plus dangereuse pour le quarterback adverse. Mais Marshawn Lynch devra se méfier: les Broncos sont 10e contre la course, et ils ont totalement humilié LeGarrette Blount, qui sortait pourtant du match de sa vie face aux Colts. Terrence Knighton, omniprésent en finale de conférence, est un beau bébé (150 kilos) et il faut du temps pour en faire le tour…

Seattle Seahawks: On arrive du coté de la défense, et les Seahawks sont tout simplement intraitable. Ils ont parfaitement renforcé cette partie du jeu pendant l’inter-saison en faisant venir Cliff Avril et Michael Bennett, et s’ils ne sackent pas beaucoup plus que les Broncos, les dangers sont mieux répartis avec Clinton McDonald  capable d’aller chercher l’adversaire. Surtout, contre la course, ils sont difficile à jouer, n’autorisant que 3,9 yards par courses à leurs adversaires. De quoi empêcher les Broncos de manger le chrono ou bloquer quelques troisièmes tentatives…

Avantage: Seattle Seahawks.
Sur le plan du jeu, les deux lignes sont équivalentes, mais celle des Seahawks est bien plus profonde. Par contre, leur impact sur le match sera totalement différent. Celle des Seahawks devra gêner Peyton Manning au maximum, mais celle des Broncos est tout simplement une des clefs du match vu qu’elle sera opposée à Marshawn Lynch et devra absolument limiter son impact tout en contrôlant les tentatives d’évasions de Russell Wilson.

Linebacker

Earl Thomas est tout aussi dangereux que son acolyte Richard Sherman sur les lignes arrières.

Earl Thomas est tout aussi dangereux que son acolyte Richard Sherman sur les lignes arrières.

Denver Broncos: Von Miller absent, ce sont Danny Travathan et Wesley Woodyard qui ont fait le boulot. C’est solide, mais loin d’être transcendant et ils ne parviennent pas à compenser la lenteur des leurs defensives backs. Au final, face aux Seahawks ils devront surtout travailler en second rideau sur la course tout en surveillant Golden Tate dans le slot. Rien de difficile, mais ils auront la pression sur les 3e down ou le jeu devrait venir vers eux comme Russell Wilson l’a fait face aux 49ers.

Seattle Seahawks: Ils sont jeunes, très solides et parviennent parfaitement à contrôler l’axe du terrain. Bobby Wagner sort une superbe saison à 120 plaquages, 5 sacks, 2 interceptions et sera l’homme a tout faire de cette défense pour empêcher Wes Welker et Julius Thomas d’exister. S’il y arrivent, alors les espaces vont se réduire pour toute l’escouade aérienne des Broncos, et ils se faciliteraient grandement le match…

Avantage: Seattle Seahawks.
Difficile de ne pas donner l’avantage a ce qui est aujourd’hui partie intégrante de la meilleure défense de la ligue. En face, les Broncos sont fébriles dans airs, et les Seahawks devraient dominer l’axe du terrain. Tant mieux, car ils auront fort à faire avec Wes Welker rôdant dans les parages.

Defensive Backs

Denver Broncos: C’est clairement le talon d’Achille de cette équipe. Champ Bailey a du reprendre du service à 35 ans et, sans vouloir être irrespectueux, ce n’est pas une bonne nouvelle pour les Broncos. L’an dernier, il s’était fait mangé tout cru par Torrey Smith face aux Ravens, et il manque maintenant de vitesse pour suivre les receveurs les plus rapides. Globalement, c’est toute la défense aérienne des Broncos qui prend l’eau, 27e de la ligue en saison régulière, et il faudra une attaque monstrueuse pour compenser cela.

Seattle Seahawks: L.O.B, comme le dit si bien Richard Sherman. La Legion Of Boom est ahurissante cette saison, surement l’une des meilleures de l’histoire de la NFL. Emmené par un Earl Thomas dont les spécialistes parlent trop peu, et avec le schyzophrène étudiant du jeu / trash-talker Richard Sherman, cette escouade a fière allure. Meilleure défense aérienne, 28 interceptions cette saison( là encore premiers), Peyton Manning aura un superbe défi à relever.

Avantage: Seattle Seahawks.Il n’y a même pas débat. Les Broncos peuvent perdre ce match juste sur ce point, par exemple en encaissant un touchdown de 70 yards come face aux Ravens l’an passé. De leur coté, les Seahawks pourraient gagner un match avec leurs lignes arrières. C’est le plus gros contraste existant entre les deux meilleures équipes de la NFL à ce jour.

 

 

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